• Description

A Belfort, l’école communale des filles brûle, pendant la nuit, dans la rue des sœurs noires. L’église paroissiale, ciblée pendant les heures présumées des offices religieux, dès le premier jour du bombardement, a reçu plus de 1 500 projectiles.

L’ennemi somme la place-forte de se rendre sous peine d’un bombardement encore plus violent. Cette sommation ne recevra aucune réponse.

L’ordre du gouvernement français parvient officiellement dans la soirée. Le commandant de Belfort est autorisé à consentir à la reddition de la place.

Pendant tout le siège, l’ennemi a tiré 500 000 gros projectiles. La place a répondu par 86 200 projectiles et usé 1 200 000 cartouches. 262 civils sont décédés dont 50 directement par le feu de l’ennemi. 2 350 soldats sont décédés : 351 de leurs blessures, 226 de la variole, 228 de la fièvre typhoïde, 101 de maladie diverses et 1 444 ont été tués ou portés disparus au combat.

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A Romorantin, Léon de Maricourt et Julien de Saint-Venant trouvent des militaires, sac au dos et fusil à l’épaule. Ils ne ressemblent en rien aux soldats dépenaillés, blessés, affamés qu’ils côtoient depuis des mois. C’est bon signe, l’armée est prête à reprendre la guerre.

Mais ils cherchent toujours à rejoindre leur régiment, le 75e mobile. Où est-il ? A la mairie de Romorantin, on les envoie à Vierzon, par le train.

Les deux régiments de mobiles, 33e et 75e tant recherchés, sont en route pour Châtellerault. Ils quittent le monastère d’Entrammes pour Daon. Dès le départ, Denis Erard souffre du genou et éprouve de plus en plus de mal à marcher. Arrivé avec peine à la grande halte de Château-Gontier, il tombe au pied d’un peuplier. Son genou enflé empêche sa jambe de fonctionner normalement.

Son capitaine envoie chercher l’aide major du régiment qui reconnaît un rhumatisme aigu et griffonne une autorisation de monter sur un cacolet. Les mulets suivent la colonne du régiment. Il en prendra un au passage. Le régiment se remet en marche sans lui.

Lorsque les mulets arrivent, tous les cacolets sont déjà occupés par de nombreux éclopés. Ne pouvant monter sur l’un d’eux, Denis Erard reste seul, abandonné sur cette route déserte. Alors qu’il désespère, il aperçoit deux gendarmes à cheval escortant une voiture de commis-voyageur. Ils s’arrêtent devant lui et, soudain, il entend une voix qu’il reconnaît, celle du sergent Benardeau, un ancien compagnon d’armes du temps de la 3e en caserne à Blois. Au début de la guerre, il était devenu secrétaire du général Chanzy. La voiture contient les archives de l’Etat-major. Elle va continuer sa route, chargée d’un mobile.

Le lendemain, ils seront à Angers.

Pendant la journée, les deux régiments ont continué leur marche, en passant par Château-Gontier et Coudray-Géniers. Ils atteignent Daon au terme de trente-six km de marche.

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Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 13 février 2021