Belfort : la garde de chaque fort est réduite à une seule compagnie. Les tirs sont moins violents, excepté du côté des Barres où les projectiles tombent aussi dru que la pluie.
Pierre Peigneux, garde mobile du Rhône est atteint à mollet gauche par un éclat d’obus. Sa jambe en restera atrophiée.
Jean Baptiste Louis Seurre, vingt-un ans, natif de Gray, garde mobile des Vosges, a la jambe gauche fracturée par un éclat d’obus. Lui aussi aura la jambe atrophiée.
A Ulm, les prisonniers français meurent des maladies contractées sur place. Albert Beaumont, de Vanville-Bologne, Calvados, soldat au 62e de ligne, décède de pneumonie, comme Aimé Johannès, de Boisleux-au-Mont, Pas-de-Calais, soldat au 89e de ligne.
Dans les ambulances françaises, les hommes meurent encore, de leurs blessures ou de maladie. François Lecomte, vingt-ans ans, natif de Nouan-le-Fuzelier, décède à l’ambulance de la rue des fourneaux, à Paris. Il y était soigné depuis dix-sept jours.
Dans le Loir-et-Cher, à l’ambulance du Château, à Blois, décède Théophile Léopold Breton, trente-deux ans, natif d’Aix, dans les Bouches-du-Rhône, soldat au premier escadron du train des équipages. Toujours à Blois, à l’ambulance du Collège, Bunke Berend, natif de « Nordhom », soldat au 78e de ligne allemand et Felix Walther, de « Kouigelattem » soldat au 4e régiment d’infanterie allemande, meurent de leurs blessures.
A Romorantin, les blessés des derniers combats s’éteignent à leur tour. Silvain Emile Lamy, trente ans, natif de Neuvy-Saint-Sépulchre, garde mobilisé de l’Indre, meurt à l’hospice. Charles Darchy, du même régiment, meurt à l’ambulance du collège de Contres, comme Alexandre Soligny, garde mobilisé du Cher.
Les plaies de cette guerre vont être longues à se refermer. En réalité, elles ne guériront jamais et mèneront la génération suivante dans l’enfer des tranchées de Verdun et d’ailleurs.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 7 février 2021