• Description

A Belfort, le bombardement est terrible. La plupart des maisons du Fourneau sont en feu. Un incendie se déclare à l’hôtel de ville. Le théâtre, installé dans la partie du bâtiment qui fait face aux casernes est détruit. Un casque de pompier vissé sur la tête, le maire, M. Mény, dirige les secours.

Le colonel Denfert reçoit, à deux heures, l’autorisation des prussiens d’envoyer un officier à Bâle, pour correspondre avec le gouvernement français. C’est le capitaine d’état-major Chatel qui est désigné pour cette mission.

A Janville, c’est le départ. Le bagage est léger : quelques pipes, quelques cannes et quelques sculpture fabriqués pendant leur séjour, un casque de uhlan, caché sous la banquette comme souvenir, une béquille.

Après un dernier adieu, les quatre amis officiers de la garde mobile du Loir-et-Cher, et leur seul aide de camp encore vivant, Rossignol, prennent la route. La voiture file sur les routes de la Beauce, où tant que combat ont été menés. A onze heures, ils font halte à Orgères pour manger. Qu’ont-ils mangé ? Il n’y a plus rien, ni poule, ni vache, donc ni œuf, ni lait, ni fromage.

A Varize, une seule maison est encore debout, intacte, celle du notaire. Tout le reste de la ville est détruit.

Vers quatre heures, ils arrivent à Châteaudun. C’est la fin de leur première étape, leur pauvre cheval n’en pouvant plus. La ville est désolée. Des rues entières sont détruites. Les maisons s’alignent, sans toit, sans portes ni fenêtres. Ce qui n’est pas brûlé est détruit par les projectiles. Un clocher d’église est coupé à mi-hauteur par les obus, mais il tient toujours. Toutes les encoignures de rues sont émiettées par les balles.

5février

Le diner se fera à une table d’hôte, avec une joyeuse bande d’une douzaine d’ambulanciers anglais.

A Bitche, toujours assiégée, deux nouveaux parlementaires arrivent, apportant, sous pli cacheté, une copie en français de la convention conclue pour le pays entier, sauf Belfort et l’armée de l’Est. Les places de Givet, de Langres, encore assiégées, sont comprises dans l’armistice. Mais on a oublié Bitche. Que faire ? Suivre la loi et tenir jusqu’à épuisement des munitions et des vivres ?

Les ordres sont les ordres et Bitche n’est pas indiqué dans le traité. Le conseil de défense décide d’envoyer le capitaine Mondelli à Bordeaux pour y chercher les ordres.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 5 février 2021