Siège de Paris : le bombardement des forts reprend. Le bataillon Poulizac fait une sortie sur Groslay et surprend un poste allemand établi dans les maisons du chemin de fer de Soissons. Il tue un certain nombre de prussiens et ramène six prisonniers. Trois hommes du bataillon sont blessés, dont un officier.
La société de secours aux blessés rappelle à Paris, l’ambulance installée route de Saint-Denis, maison Violet.
Armée du Nord, à Bapaume, les combats débutent à neuf heures du matin, sur Viefvillers, Grévillers, Sapignies, Béhagnies, Favreuil, Tilloy et Ligny.
25 000 prussiens se heurtent aux 22e et 23e corps français, 32 000 hommes aux ordres de Faidherbe. Si le 22e corps qui combat à droite est victorieux, le 23e ne réussit pas à enlever Bapaume. Les deux adversaires battent en retraite pendant la nuit, les troupes de Faidherbe vers le nord, les troupes de Von Goeben vers le sud. Mais, au matin, les reconnaissances de la cavalerie allemande découvrant la retraite des français, les troupes de Von Goeben reviennent et réoccupent Bapaume et reprend le siège de Péronne.
Les pertes françaises s’élèvent à 1 612 hommes hors de combat dont 9 officiers et 174 soldats tués. Le capitaine J Marion, du 65e régiment de ligne, le capitaine JJ Roux du 67e de marche, le sous-lieutenant A Cuinquet du 68e de marche, le lieutenant JL Outtier, du 69e de marche, le capitaine MP Martin du 72e de marche, le capitaine JH Ducôté du 2e bataillon de marche des chasseurs à pied, les sous-lieutenants Dougnac et Pflieger du 24e bataillon de marche, le capitaine Aubert, le lieutenant Bigot et Decagny, des gardes mobiles du Nord, l’enseigne de vaisseau A de la Frégeolière, le capitaine de frégate F Granger et le lieutenant de vaisseau A Parrayon, sont tués au combat ou mourront de leurs blessures.
Pierre François Borne, vingt-quatre ans, natif de Salins, Jura, soldat au 65e de ligne, doit être amputé du pied, fracturé par un éclat d’obus. Cyr Louis Delgrange, vingt-neuf ans, du même régiment, est amputé du bras, fracturé par une balle. Pierre Elisa Garnier, vingt-quatre ans, natif de Bretenières, Jura, soldat au 6e chasseurs à pied, a l’humérus droit fracture par un coup de feu. Il sera amputé le 20 février, atteint par la gangrène.
Armée de la Loire : Les troupes françaises continuent leurs reconnaissances offensives mais elles ne rencontrent aucune résistance. La rive gauche du Loir est libre et l’infanterie traverse la rivière, sur la glace qui la recouvre.
A Janville ; nos trois blessés peuvent désormais se lever. Gaston de Brisoult et Raoul de Saint-Venant, seulement pour atteindre un fauteuil. Léon de Maricourt, grâce à sa béquille, peut aller rendre visite aux autres blessés, à l’étage. Dans l’une des chambres, de Ferron ne peut encore de lever alors que Pratz peut aller et venir. L’autre chambre abrite les plus grièvement touchés : un mobile du Maine-et-Loire, grand blond timide, blessé par un éclat d’obus dans le ventre et qui commence tout doucement à se lever (il décèdera pourtant d’une péritonite quelques jours après le départ de l’ambulance, de Léon de Maricourt), Frotot, dix-huit ans, caporal des zouaves pontificaux, dont la jambe brisée par une balle ne guérit pas, et Mathurin, soldat de ligne, breton de Questembert parlant à peine le français, dont le poignet est fracassé. La blessure au poignet de Mathurin est atroce, labourée d’énormes incisions. Il en souffre atrocement et va certainement devoir être amputé. Trois autres fantassins occupent la chambre où est mort Charnod. Et le temps s’écoule, tout doucement.
A Belfort, le thermomètre marque – 17°C. Pour le reste, rien de nouveau. Les bombardements continuent. La femme Gaspard, demeurant près de la porte du Vallon, a le bras droit fracassé dans son lit. Les maisons Poulain, Gesser et Portine reçoivent des obus qui, heureusement, ne blessent personne.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 3 janvier 2021