• Description

Siège de Paris : le nombre de décès de la semaine est de 3 280 dont 454 par la variole.

Le bombardement des forts se poursuit. Des projectiles arrivent à Groslay, Drancy, Bobiny, Bondy et Noisy-le-Sec.

Les éléphants du jardin des plantes sont abattus à coups de fusil. Il n’y a plus de fourrage pour les nourrir. Leur viande sera débitée et donnée aux restaurateurs et aux bouchers.

Armée de la Loire : après les combats de Troo-Saint-Quentin-Roches, le général Jouffroy a reçu l’ordre de continuer son mouvement en avant, avec le renfort des troupes du général Barry. Lorsque l’ordre lui parvient, il a déjà envoyé six cents hommes de l’infanterie dans les environs de Mondoubleau où les allemands sont signalés.

Courtalain

 

Une section d’artillerie, un escadron de hussards, des francs-tireurs de la Dordogne, de la Sarthe, de la légion franco-argentine et quelques volontaires de la Ferté-Bernard les accompagnent. Arrivée le 30 à Bazoche, sous les ordres du commandant Bonnefond-Pédulans, du 58e de ligne, la colonne se porte, pendant la nuit, sur la Chapelle-Royale, pour poursuivre l’ennemi et arrive, le 31 au matin, à Courtalain. C’est là que les français trouvent les allemands. Le village est enlevé et les allemands abandonnent le champ de bataille dans un désordre tel, qu’ils laissent, dans le château et le village, leurs sacs, leurs armes et soixante-cinq morts. Ils fuient sur la route de Cloyes avec un grand nombre de blessés. Les français ont perdu un homme tué et six blessés. La vallée de l’Yères et les environs d’Authon se retrouvent dégagés pour quelques jours.

Le général Jouffroy, pour sa part, a reçu les renforts du général Barry. Les éclaireurs algériens mis à sa disposition, surveillent sur sa droite pendant que, sur sa gauche, le général Michel fait avancer sa division de cavalerie dans la direction de Saint-Calais.

Les forces françaises occupent le terrain : le colonel Marty occupe Epuisay avec le 1er bataillon du 36e de marche, Danzé, avec le 2e bataillon du même régiment, quatre pièces de 4 et deux mitrailleuses, Azé avec le 1er bataillon du 74e mobile.

Le colonel Thierry s’est établi à Savigny avec le 33e de marche, le 32e mobile, les compagnies de discipline, un bataillon des Bouches-du-Rhône et quatre pièces de 4. Le 3e cuirassier est également à Savigny

Le colonel Bayle occupe le secteur de Fortan à Azé, avec le 38e de marche, le 66e mobile et quatre pièces de 4.

Le 46e de marche occupe Mazangé, avec les grand’gardes sur les hauteurs de la Boissière et de Vaucroix

Le 45e de marche est à Lunay, la Barre et les Roches, le 70e mobiles est à Lunay, le 1er bataillon de marche de chasseurs à pied est à la Mazière. L’artillerie de la 3e division, soit dix-huit pièces de 4 et deux mitrailleuses est à la Burnaudière. Deux escadrons de cavalerie légère sont à Lunay, un régiment est à Lavenay, et les éclaireurs algériens sont à Montoire. Une compagnie du génie est répartie entre les colonnes principales.

Vendôme

Le plan est que deux colonnes principales marchent l’une sur Azé et Espéreuse, l’autre par Courtiras, pendant qu’une colonne légère franchit le Loir à Lisle pour déboucher sur la rive gauche, par le bois de Meslay et que les éclaireurs algériens passent la rivière à Montoire ou à Lavardin pour contourner Vendôme et couper les routes de Blois et d’Oucques. C’était le plan. Le 31 au matin, le colonel Thierry marche sur Epuisay et Danzé. Le colonel Marty, laissant le 74e mobile de garde à Azé, se dirige sur Espéreuse, la Haie de Champ, le Poirier et Bel-Air. Le 66e mobile part d’Azé pour aboutir au plateau de Bel-Air par les routes de la forêt. Le 38e de marche, cheminant d’Azé par Espéreuse, arrive sur Bel-Air, par la Jousselinière, et le 46e de marche quitte Mazangé pour longer la forêt de Vendôme, au sud et aborder les Tuileries.

Premier accro au plan, les redoutes construites pour la défense de Vendôme qui doivent contenir l’artillerie prussienne, sont vides. Les troupes continuent leur avancée et son accueillies par une fusillade nourrie, en arrivant à Bel-Air. La lutte dure deux heures, avant que les français ne puissent s’installer sur le plateau et balayer le terrain devant eux. Une charge brillante permet d’enlever le château de Bel-Air.

Mais l’ennemi se maintient dans les tuileries. Vers trois heures, une colonne prussienne, chassée de la forêt par le 66e mobiles, est rejetée sur les pentes qui descendent des Tuileries sur le Loir et le 36e de marche pénètre jusqu’aux premières maisons des faubourgs de Vendôme. Il doit malgré tout se retirer, devant le feu des batteries établies au château, qui balayent la plaine le long de la voie ferrée et de la route de Cloyes. Le capitaine MRY de Quatrebarbes, du 66e régiment de mobiles, Mayenne, est blessé.

Courtiras

De son côté, le 46e de marche aborde les tuileries et enlève la position, pousse jusqu’à Courtiras et poursuit l’ennemi à la baïonnette jusqu’à la gare de chemin de fer. La nuit tombe. Le général de Jouffroy fait cesser le combat en donnant l’ordre de garder les positions et d’y camper. Lui-même s’installe à Huchepie. Trois officiers sont morts, les lieutenant Jaury et Rohaut du 33e de marche et le capitaine Chauliaguet, du 10e régiment d’artillerie, et treize autres sont blessés.

C’est là qu’il apprend que, deuxième accroc au plan, à dix heures du matin, le colonel Thierry a été attaqué à Danzé, par une forte colonne allemande et a dû abandonner le village, après avoir perd trois de ses pièces d’artillerie. Il a rejoint, tard dans la soirée, à Bel-Air, les troupes des colonels Marty et Bayle. La nouvelle est fâcheuse. L’ennemi risque d’opérer un mouvement sur la gauche des troupes françaises.

A deux heures du matin, le général de Jouffroy donne l’ordre de la retraite et ses troupes regagnent les positions qu’elles occupaient la veille sur Fortan, Savigny, Lunay, Mazangé et Espéreuse.

Sans se rendre compte du départ des français pendant la nuit, l’artillerie allemande va continuer à tirer jusqu’à huit heures du matin.

A droite, le colonel Goursaud, avec les éclaireurs algériens, a établi un pont provisoire sur le Loir, à Lavardin. Le 31 au matin, il se dirige sur Villavard, Saint-Rimay, Varennes et Villaria. Arrivé à Varennes, il rencontre une arrière-garde de cuirassiers blancs, qui s’enfuit en laissant derrière elle, quatre tués, un blessé et trois chevaux. Mais, à la sortie du village, les éclaireurs se heurtent à l’infanterie et l’artillerie ennemi qui occupe les hauteurs de Villaria et de la Chaise, pendant qu’une autre troupe d’infanterie et de cavalerie tente de les déborder sur la droite. Le colonel Goursaud décide de battre en retraite et regagne Varennes dont il dégage les abords par une charge en fourrageurs, et se retire à Montoire où il s’établit, après avoir replié, de son côté, le tablier du pont provisoire. Il a perdu dix hommes et dix chevaux. Le capitaine Farny des éclaireurs algériens est blessé.

En prévision de l’attaque de Vendôme, le général de Curten, qui occupe Château-Renault depuis la veille, rejoint par le général Cléret, surveille les routes de Blois et de Vendôme, pour couper ou au moins inquiéter, les communications des Allemands entre les deux villes.

Dans le Loiret, à Chatillon-sur-Loire, le capitaine LE de Condé, du 2e régiment d’artillerie est blessé, ainsi que le lieutenant de vaisseau EVM Dinel, du 3e bataillon de fusiliers marins.

A Briare, l’ennemi bat en retraite sur Gien.

A Belfort, un feu d’une violence extrême tombe sur la ville.

Au sud de Rouen, rive gauche de la Seine, combats peu décisifs de Robert-le-Diable et Orival, entre les troupes du général Roy, ancien corps de l’Eure, et la 1ère division prussienne. Le lieutenant Duchemin, de la compagnie des éclaireurs de Louviers, est tué lors d’une reconnaissance sur Crival. Le chef de bataillon Goujon de la garde nationale mobilisé de Seine-Inférieure, 1ère légion, est blessé, comme les sous-lieutenant Védie et Borgnet, de la même légion. Le sous-lieutenant H Beaudelaire, de la 2e compagnie des éclaireurs de Normandie est blessé.

La division Cremer réoccupe Dijon. Elle y sera remplacée par le corps de Garibaldi, appelé d’Autun, et marchera sur Belfort, en passant par Gray, Vesoul et Luré.

A Crésancey, Haute-Saône, le corps franc des Vosges se heurte aux troupes allemandes. Le lieutenant Ferry est blessé.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 31 décembre 2020