• Description

A Paris, trois armées, sous les ordres du général Trochu, sont formées pour la défense de Paris. La première armée, commandée par le général Clément Thomas, est constituée de 266 bataillons de la garde nationale sédentaire, service de Paris et des remparts, soit 150 000 hommes. La seconde, sous les ordres du général Ducrot, comporte trois corps soit environ 90 000 hommes. La troisième, sous les ordres du général Trochu, comprend sept divisions : régiments de marche, infanterie de marine et marins, gardes mobiles, garde nationale mobilisée, gardes forestiers et douaniers. Un corps d’armée est sous les ordres de l’amiral de la Roncière le Noury et un autre est à Vincennes.

A Neuf-Brisach, toujours sous un déluge d’obus, la poudrière de la porte de Colmar menace d’être éventrée et doit être déménagée. Elle est quasiment vide de poudre mais de nombreuses caisses de cartouches y sont stockées. Lorsqu’un obus y éclate, elle a été quasiment vidée.

Deux des pièces françaises sont touchées par les tirs prussiens. Une est frappée à la gueule, l’autre est touchée à l’affut qui est broyé. Le canon tombe sur les débris de la plate-forme.

Le travail de sape des tirs prussiens commence à se faire sentir. Chaque obus qui touche le mur de revêtement des contre-gardes enlèvent plus de deux mètres carrés de maçonnerie. Le terrain caillouteux de ces ouvrages coule dans le fossé par la plaie béante qui vient d’être ouverte. Les abris voûtés, près de la porte de Colmar, sont traversés de part en part.

Vers dix heures du matin, le commandant d’artillerie, Michel Simon Marsal, quarante-quatre ans, est mortellement blessé. Un obus vient d’éclater à ses pieds, lui arrachant le bas-ventre. Transporté au lazaret, il mourra le lendemain. C’est un coup dur pour les troupes. Ils perdent un officier de grande valeur.

Vers cinq heures du soir, deux hommes arrivent à la place en agitant un drapeau blanc. Ils viennent du fort Mortier dont les appareils télégraphiques ont été détruits par les obus. L’artillerie du fort est démontée, les munitions épuisées, le rempart, côté Rhin est en brèche et les casemates menacent de s’écrouler. Ils retournent au fort avec l’ordre d’évacuer, avec les blessés, dans la nuit, sur Neuf-Brisach, après avoir encloué les canons.

Dès six heures, l’officier de garde aux avancées de la porte de Strasbourg reçoit des troupes de soutien, pour protéger la retraire de la garnison du fort, mais les tirs d’obus empêchent cette retraite et la garnison du fort doit capituler. Cinq officiers et deux cent vingt hommes sont faits prisonniers et envoyés à la forteresse de Rastatt.

A Montmedy, une vingtaine de uhlans se montrent sur le plateau qui s’étend entre Marville, Jametz et Ire-le-Sec. Ils ont une vue bien dégagée sur cette hauteur nue et sans abris. Ils ne se rendent pas compte qu’un groupe de soldats français isolés, se cache dans une carrière, ni qu’un peloton de mobiles se cache derrière un talus d’un chemin. Mais, si les soldats de la carrière sont aguerris, ceux du talus ne le sont pas et, comme à chaque fois, les mobiles tirent trop vite et de trop loin. Les uhlans réussissent à s’enfuir, à la grande déception des soldats français.

A Belfort, les canons du fort de la Justice et des Perches (français), incendient Chèvremont, où se sont installés les officiers prussiens, après l’incendie de Vézelois.

A l’Est, deux bataillons de la légion de la Haute-Marne sont à Provenchères. L’ennemi approche. Les français prennent position pour le combat, de la Chapelle-Saint-Gilles au chemin de Rouécourt.

6novembre

 

Vers sept heures et demie du matin, les premiers coups de feu éclatent, et dès huit heures et demie, les prussiens arrivent en masse. Mais les français manquent de commandement supérieur. Quelques officiers prennent l’initiative de s’opposer au passage de l’ennemi et la fusillade est vive, surtout à Froncles. Le capitaine Ziegler et ses hommes s’y trouvent et occupent la ligne de chemin de fer, obligeant les prussiens qui ont passé la Marne, à la retraverser.

Un temps victorieux, les français cessent la fusillade, mais l’ennemi débouche par Villiers et tente de les prendre à revers. Ils ont installé deux pièces d’artillerie entre les français et la Marne et pilonnent Provenchères et les mobiles de la Haute-Marne.

D’autres batteries mobiles arrivent et les prussiens ne tirent plus qu’au canon. Les français, sans soutien d’artillerie, doivent se retirer. Ils ont perdu vingt-et-un hommes, dont six tués. Ils rejoignent les deux autres bataillons à Soncourt.

Le combat n’a pas été totalement un échec, puisqu’il a retardé la marche des Prussiens sur la Loire.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 6 novembre 2020