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Paris : institution d’une commission supérieure des ambulances.

Une reconnaissance a lieu sur la ferme de Groslay d’où on déloge l’ennemi après une vive fusillade. Un grand nombre de maraudeurs sort toujours de Paris. Certains ramènent de grandes quantités de légumes. D’autres vont piller les maisons abandonnées par leurs propriétaires.

Les prussiens tentent, sans succès, d’attaquer les avant-postes de Cachan et de la maison Millaud. Les obus tirés des forts portent jusqu’à l’Hay, Bourg-la-Reine et Bagneux.

A Verdun, à une heure du matin, trente-sept sapeurs et vingt-cinq artilleurs sont réunis devant la porte de France, avec du matériel d’enclouage. Soutenus par une compagnie de cent-vingt zouaves et chasseurs à pied, sous les ordres du capitaine Juneau, ils vont tenter de détruire une grande batterie prussienne installée aux Heyvaux. Pour préparer l’attaque, la citadelle a pilonné les baraques des prussiens, les obligeant à reporter en arrière, leur infanterie et leurs mortiers.

Les soldats partent, dans la nuit, sans bruit, à travers les vignes et les haies. L’attaque se fera à la baïonnette. Il n’y aura pas de prisonniers. Ils forment deux colonnes qui traversent glorieuse sous la pluie et commencent à gravir les pentes des Heyvaux. Deux hommes les guident, le sergent major Mouteaux, du 2e tirailleur indigènes, né à Regret, et François Pierre, trente-huit ans, artilleur de la garde nationale, né à Verdun. C’est lui qui tue le premier prussien rencontré, d’un coup de baïonnette. La surprise est totale pour les prussiens qui n’ont le temps de décharger qu’une seule pièce de mitraille. La résistance est furieuse, la lutte s’engage jusqu’à ce que le nombre de soldats français fasse fuir l’ennemi. Les français ont deux tués et quatre blessés. Le clairon du capitaine Jauneau est tué en défendant son chef. Les français s’empressent d’enclouer les canons et de repartir avant que les renforts prussiens n’arrivent. L’action est un demi-échec, dans la précipitation, l’enclouage est peu efficace et les artilleurs prussiens réparent rapidement les dégâts.

A Schelestadt, les bombardements continuent. A neuf heures et demie du matin, le Manège, transformé en magasin de fourrage, prend feu avec une telle violence que les hommes renoncent à éteindre l’incendie. Les incendies servent de cible aux artilleurs prussiens qui atteignent autant la ville que les remparts. Vers midi, la canonnade diminue puis reprend. Vers trois heures, l’ennemi envoie des projectiles incendiaires. Il apparait vite que la configuration de la ville ne permettra pas aux pompiers d’éviter l’embrasement général : les rues sont étroites, les plus vieilles maisons sont en bois. A la nuit tombée, les tirs s’arrêtent des deux côtés.

Neuf-Brisach, on entend les violents combats d’artillerie qui ont lieu du côté de Schelestadt.

20octobre-1

Dans l’Eure, une centaine d’éclaireurs de Louviers, sous les ordres du capitaine Garnier, s’est installé dans les bois de la Broche, sur la route de Gisors. Vers huit heures du matin, un franc-tireur espérant atteindre un uhlan vu au loin, ne fait que signaler la position des éclaireurs aux troupes prussiennes. Quelques heures plus tard, le château et le parc de la Broche sont cernés par les uhlans. Le chef des francs-tireurs, le capitaine Garnier, qui examine les positions depuis le haut d’un petit pavillon de garde, se retrouve séparé de ses troupes. Bloqué dans le grenier, avec deux domestiques, il soutient un véritable siège et sonne de la trompe pour rallier ses hommes, sans succès. Il réussit, par miracle, à échapper aux balles, aux obus et à l’incendie du pavillon. Il réussit à rejoindre ses hommes, dans les bois de Frileuse où ils ont été recueillis par les francs-tireurs des Andelys, sous les ordres du capitaine Desestre. Furieux, les prussiens, brûlent le château de la Broche et pille Etrépagny.

A l’Est, l’ennemi est signalé à Fresne-Saint-Mammès et à Vellexon. Les familles continuent à fuir, devant l’avancée prussienne. Parmi eux, les jeunes hommes craignant d’être incorporés dans l’armée allemande.

A Marseille, une ambulance est créée à la gare. Tout au long de la guerre, elle va accueillir 15 634 malades et blessés qui vont être répartis ensuite sur les hôpitaux alentours. Lorsque l’approche des prussiens va contraindre l’hôpital de Dôle à évacuer ses malades et ses blessés, 1050 d’entre eux vont arriver à Marseille par le train. Certains mourant, d’autres, dans un état grave nécessitant des opérations immédiatement effectuées à l’ambulance.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 20 octobre 2020