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Le 6 septembre 1870, à Strasbourg, la caserne de Finckmatt et un grand nombre de maisons du faubourg de Pierre sont détruites par le feu. Ce jour-là, l’hôpital militaire va recevoir sept cents blessés.

Pendant ce temps, et pendant que les prussiens savourent leur victoire et la chute de Napoléon III, à l’arrière, l’armée se réorganise.

Un grand nombre de régiments se regroupe et partent défendre Paris. D’autres partent grossir les rangs d’une nouvelle armée, ou plutôt de deux nouvelles armées, l’armée de la Loire et l’armée du Nord.

Que sont devenus les régiments que nous suivons depuis le début, par leurs combats ou par leurs ambulances ?

Le 95e de ligne a été, en partie, laminée par les combats : tués, blessés, prisonniers. En partie seulement. Le 4e bataillon, fort de deux nouvelles compagnies, est parti pour Paris, depuis Auxerre, le 16 août. Le 6 septembre, deux nouvelles compagnies sont créées, mises sous les ordres de deux capitaines en retraite, Flaive et Denoirjean. Il y a pénurie grave d’officiers. La 8e compagnie du 3e bataillon partira deux semaines plus tard, pour rejoindre le 32e de marche, à Vierzon. Au cours de l’automne, les compagnies vont être séparées et rejoindre des régiments différents, le 36e de marche, le 45e de marche, le 51e etc.

tirailleurs-algeriens

Les trois régiments de tirailleurs algériens, ont été décimés. Les pertes ont été énormes. Le 27 août, un premier détachement du 1er régiment de tirailleurs, soit 364 hommes sous les ordres du sous-lieutenant Morinière, quitte l’Algérie pour la France et arrive à Saint-Cloud, le 6 septembre.

Un deuxième détachement, parti de Blidah le 10, le rejoindra le 14, avec deux cents hommes. Ils vont former le bataillon de marche de tirailleurs algériens. Deux autres compagnies formées à Blidah le 20 septembre, partiront le 1er octobre pour Nevers, soit quatre cents hommes sous les ordres de dix officiers. Deux autres compagnies, parties le 10 octobre de Blidah, rejoindront Giens.

Le 2e régiment de tirailleurs, avec trois bataillons de guerre, était constitué de 97 officiers et 2329 soldats dont un tiers est en Algérie. Le 21 août, un détachement part pour Paris où il arrive le 29, juste avant le désastre. Il est rejoint par les évadés de Sedan et, grâce à cet apport inespéré, vont se former les 1ère et 2ème compagnie du 2e bataillon du régiment de marche à Saint-Cloud. Deux compagnies vont partir d’Oran, le 1er octobre pour rejoindre Gien, le 15, et rejoindre l’armée de la Loire.

Le 3e régiment tirailleurs, est à Reims où il subit, lui aussi, de lourdes pertes. Le 31 août, un détachement quitte l’Algérie pour Paris. Le 30 septembre, deux compagnies quittent Philippeville pour Nevers où elles arrivent le 3 octobre, rejoignant, à leur tour, l’armée de la Loire.

Et le 12e chasseurs ? Rappelez-vous la charge héroïque de ces hommes, à Buzancy.

Officier_des_chasseurs_à_cheval_de_la_Garde_impériale,_1855-1870

Le dépôt du 12e régiment de chasseurs à cheval quitte Joigny pour Moulins, le 28 août.

Il y est rejoint, le 11 septembre, par les rescapés de Sedan qui ont échappé à la capture.

Le régiment est réorganisé à Clermont-Ferrand et part pour Rouen où il arrive le 30.

Ce qu’il reste de l’armée, les hommes des dépôts, les officiers en retraite, les évadés des colonnes de prisonniers, les bataillons de gardes mobiles, se rassemblent pour former, l’armée du Nord et l’Armée de la Loire.

Les deux armées ainsi constituées vont tenter de se rejoindre et d’empêcher les prussiens d’atteindre Paris.

Pour eux, la guerre est loin d’être terminée.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 6 septembre 2020