En ce 19 août 1870, Metz rassemble ce qu’il reste de l’armée française après les derniers combats, et qui n’a pas rejoint le camp de Châlons.
Vu l’afflux de blessés, les ambulances s’organisent.
Le jardin Fabert et le gymnase sont mis à la disposition de l’ambulance n°1 de la Société française de secours aux blessés. Certains blessés installés sous des tentes, à l’esplanade et au Saulcy sont évacués vers cette ambulance. Il faut dire qu’un violent orage a éclaté.
L’ambulance n°2, celle de la presse française, s’est retrouvée derrière les lignes prussiennes. Ces derniers ne veulent pas les laisser aller à Metz. Pour rejoindre les lignes françaises, on leur laisse le choix de passer par la Suisse ou par la Belgique. C’est ce dernier pays qui est choisi. A Remilly, l’ambulance prend le train : Saint-Avold, Saarbruck, Birkenfeld, Staudernheim, Münster, Kreuznak, Bingerbrück, Coblentz, puis Cologne. Le 19 août, un nouveau train les conduit à Aix-la-Chapelle, puis à la frontière belge. De là, ils pourront rejoindre les lignes françaises, mais ce sera à Châlons, et non à Metz.
C’est le 19 août également que l’ambulance n°11 dite de l’école de médecine, quitte Paris pour Saint-Privat. Ils seront refoulés par les allemands, malgré leurs protestations, et atteindront Sedan, le 23.
L’ambulance de la 1ère division du 2e corps parvient avec beaucoup de difficultés à rejoindre Metz. Malgré un sauf-conduit, son personnel est, un temps, fait prisonnier. Ils pourront repartir, mais sans leurs voitures de réquisition, utilisées par les prussiens pour leurs propres blessés.
Mais les ambulances ne suffisent pas à accueillir un flot continu de blessés. Les habitants de Metz portent secours, à leur tour, hébergeant les blessés dans leurs propres maisons. Devant un tel élan de solidarité, auquel même les familles les plus pauvres participent, le général commandant la place de Metz, F. Coffinières, propose une indemnité pour ces familles, dès le 18 août.
Les chirurgiens ne chôment pas. De nombreux blessés n’ont pas encore reçus de soins depuis les combats. Et ils amputent ceux dont les blessures se sont infectées. Beaucoup n’y survivront pas.
Tous les corps d’armée présents ont ordre de se rapprocher du canon de Metz. L’armée française est concentrée en avant des forts de la rive gauche.
Le violent orage qui s’est abattu sur la région complique l’installation des bivouacs et les mouvements des troupes.
A trois heures du matin, le 95e de ligne part à son tour en direction de Metz et installe son campement sur un plateau, au-dessus de Plappeville.
Au 2e corps, la 1ère division campe depuis trois heures de l’après-midi, sur les pentes de la butte Charles-Quint. Les troupes sont en colonne, par régiment.
A onze heures du matin, le 3e corps a ses quatre divisions établies à l’extérieur de la ligne des forts, en courbe convexe vers l’Ouest. Le 4e corps, éparpillé par la retraite, a plus de mal à se mettre en position.
Le général de Cissey réussit à réunir presque toute sa division à la sortie de Woippy, avant de les répartir sur les positions ordonnées par l’état-major : au-dessus du Sansonnet, au milieu des vignes, près du village de Lorry, près de la gare de Devant-les-Ponts, près de la porte de Thionville.
Le 6e corps se déploie dans la plaine de Saint-Eloy, face au nord.
Pendant ce temps, les allemands occupent les ateliers du chemin de fer à Montigny, coupent les fils télégraphiques et interceptent les communications entre Metz et Thionville.
Le courrier de Paris et de Metz part, par les Ardennes. Ce sera le dernier.
Le blocus de Metz vient de commencer et il est hermétique.
Il est devenu impossible de communiquer avec l’extérieur.
Carte postale tirée du site :
MetzMETZ. Dans son livre " Etymologies du nom des villes et des villages du département de la Moselle " édité en 1860, Auguste Terquem nous donne une forme moins connue de l'origine du mot Metz.
http://metzavant.blogspot.com
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 19 août 2020