• Description

Le 15 août est là. Jour de Marie, jour de l’empereur aussi et c’est ce jour-là qu’il choisit pour abandonner Metz à son sort. Une proclamation de l’empereur informe les habitants de son départ et de celui de l’armée. Il ne laisse, derrière lui qu’une division, pour défendre la ville.

Les fêtes du 15 août s’annoncent moins festives que guerrières. Les coups de canon et les obus prussiens commencent à tomber, dès les premières lueurs du jour. Ce même jour, de 11h à minuit, la ville de Strasbourg subit un bombardement continu. Drôle de fête de l’Assomption de Marie.

L’empereur part s’installer quelques kilomètres plus loin, à Gravelotte.

Metz-Gravelotte

Le même jour, à une soixantaine de km de là, la petite place forte de Marsal se rend à l’ennemi après un court bombardement fait par

Marsal

le 2e corps d’armée bavaroise.

Le capitaine Leroy qui commande la place recevra un blâme pour cela.

La justice d’après-guerre estimera que, bien qu’ayant une garnison insuffisante, pas un seul artilleur, et aucun moyen de défense, il s’est rendu trop tôt.

Il n’y a pas eu d’assaut contre la place forte, ni brèche dans le rempart. Il n’a pas mis hors service soixante bouches à feu, ni détruit ses munitions et ses provisions, qui ont été utilisés contre les français ensuite.

L’unanimité est qu’il a fait preuve de faiblesse, d’incapacité et mérite le blâme. En clair, il n’a pas fait mieux que l’empereur !!!

Colombey

La première ambulance de la société française de secours, arrivée à Metz le 10 et restée là à cause du blocus, s’était disposé en cinq sections pendant la bataille de Borny : une au château, une dans l’église, trois dans des granges. Leurs vingt voitures avait permis d’évacuer les blessés vers Metz après la bataille.

Le 15, c’est cette ambulance qui va se charger de l’échange des blessés prisonniers, à Colombey.

En s’y rendant, les soignants croisent un bien sinistre spectacle de lendemain de combat. Dans un petit chemin creux, près de la route, des corps horriblement mutilés sont étendus là : décapités, éviscérés, membres arrachés.

Arrivés à l’ambulance prussienne, ils récupèrent sept officiers français et soixante-neuf hommes de troupe blessés, qui ont été soigné par les médecins allemands. Le convoi les ramène à Metz.

Pendant ce temps-là, les militaires quittent la ville, dans un gigantesque embouteillage commencé la veille. Gustave Antoine Pierre Roy en fait les frais. Gendarme à pied de la compagnie du Maine-et-Loire, il a la jambe droite écrasée sous les roues d’une voiture.

Cette désorganisation des convois est clairement dénoncée par l’adjoint à l’intendance Bouteiller, du 2e corps. Le convoi de l’administration est en ligne, près à se mettre en route, quand des officiers de l’état-major les oblige à se pousser, faisant descendre les voitures dans les prés, à gauche et à droite de la route, pour laisser passer …………………. Les bagages de l’empereur.

Le convoi est ainsi coupé en plusieurs tronçons, et il faut un long moment avant qu’il puisse se remettre en marche.

L’empereur a quitté Longeville où il logeait, le 14, les prussiens s’en approchant de trop avec leurs tirs d’artillerie. Le 15 août, des tirs d’obus atteignent quelques hommes de l’escorte impériale et blessent le colonel Ardant du Picq et des militaires du 10e de ligne, dont le chef de bataillon Deschesnes et le lieutenant Pône. Le capitaine Reboulet est tué sur le coup. Le colonel et le chef de bataillon ne survivront pas à leurs blessures.

Pendant ce temps, un accrochage à lieu entre les troupes françaises et prussiennes, à Mars-la-Tour, à une dizaine de km de Gravelotte. En arrivant sur les lieux, la 3ème

mars la tour

division de Forton rencontre l’ennemi à 9h30 du matin.

Une courte canonnade s’ensuit avant le repli des prussiens.

Le colonel Juncker, du 10e régiment de cuirassiers, et le sous-lieutenant Vacquier, du 9e régiment de dragon, sont blessés.

Tout est en place, la poudrière est prête. Il ne reste plus qu'à allumer la mèche.

Ce sera pour demain.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 15 août 2020