• Description

Après la terrible journée du 4 août, la deuxième division du général Pellé prend position à Mattstall. En fin de journée, elle sera au sud

froeschwiller

de Froeshwiller.

Le 5 août, à peine remise des combats de la veille, la deuxième division du 1er corps, la division du général Pellé, quitte Pfaffenbronn, village situé à 4 km au sud-ouest de Climbach, pour rallier le reste du 1er corps d’armée. Il est placé d’avant-garde pour se diriger sur Froeshwiller, village situé à trois km à l’ouest de Woerth près duquel le camp s’installe.

La position du 1er corps domine Woerth et les débouchés de la vallée de Lembach. A droite se trouve le cours de la Sauer et à gauche, un de ses affluents encaissés, venant de Langensoultzbach.

A gauche de leur position, il y a des pentes boisées et escarpées, et derrière, une importante zone boisée.

La route de Haguenau à Bitche traverse la position a milieu, passant par le village même de Froeschwiller.

La 2e division, à cause de ses pertes de la veille et l’absence de plusieurs de ses bataillons, qui ne les ont pas encore rejoints, est en seconde ligne, en arrière, et à droite du village. Elle occupe les pentes d’un vallon assez large s’ouvrant vers le sud et dans lequel se trouve aussi la brigade de cavalerie légère du général de Septeuil (11e chasseurs, 3e hussards).

Les effectifs de la division Pellé s’élèvent à 8 586 hommes. L’effectif total des troupes présentes à Froeschwiller est de 42 227 hommes.

Les ordres du maréchal de Mac-Mahon sont de donner aux troupes, une double ration de viande le lendemain. Pourquoi ? Prévoit-il de faire marcher en avant des soldats au ventre plein ou pense-t-il leur accorder une journée de récupération ?

Il ignore que Wissembourg n’est qu’un avant-goût de ce qui les attends, le lendemain, à Woerth et Froeschwiller.

Pendant ce temps, une centaine de blessés, de la bataille de Wissembourg, sont emmenés à l’arrière-garde de l’armée prussienne, pendant que de longs trains de prisonniers sont dirigés vers les forteresses d’Allemagne, dont la forteresse d’Ulm.

ulm

Après la bataille de Wissembourg, et celle à venir de Reichshoffen, les premiers prisonniers vont arriver à la forteresse d’Ulm, vers le 10 août. Peu nombreux, au début de la guerre, et souvent blessé, les combats de jours suivants vont faire gonfler les effectifs d’une manière considérable.

De nombreux tirailleurs algériens, les fameux turcos, vont se retrouver à Ulm. Objets de curiosité de la part des allemands, ils vont souffrir de leur enfermement et des températures rigoureuses qui vont régner, durant leur captivité.

Ils sortent peu de leurs casemates, où ils se calfeutrent pour se protéger du froid. Les températures glaciales et la mauvaise alimentation va les décimer.

Ils ne se plaignent jamais. Fatalistes, ils semblent résignés à leur sort et tristes. Ceux qui décèdent sont enterrés avec les honneurs militaires. Malheureusement, aucun imam n’est présent et c’est un pasteur protestant qui assiste à leurs obsèques, au grand scandale de la population. Sa réponse est sans équivoque « ces arabes ont une foi et croient en Dieu, pourquoi leur refuser cet honneur ? Tandis que j’ai des paroissiens chrétiens qui ne croient à rien, ni à Dieu, ni à diable et que je suis bien obligé d’enterrer ! ». Après cela, il n’y eut plus de plainte.

Parmi les tirailleurs algériens décédés à Ulm, se trouvaient 

  • Miloud d’Alger, décédé le 13 septembre 1870,
  • Ahmed Ben Djelali, de Constantine, décédé le 8 mars 1871, de pneumonie
  • Ser Ben Ali de Constantine, décédé le 22 août 1870 de ses blessures

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 5 août 2020