Ordre de mouvement de la 3e division pour la journée du 31 juillet 1870.
Dès cinq heures du matin, tous les corps qui n’ont pas encore reçu leur pain pour la journée, doivent se présenter à l’administration où la distribution de cette précieuse denrée sera faite, dans l’ordre de bataille.
Les hommes vont toucher, en même temps que le pain, quatre jours de vivres de campagne, sucre, café, sel, pour les journées du 1er au 4 août. Au même moment, l’avoine pour les 1er et 2 août sera distribuée.
Pendant la nuit, les chefs de corps ont réquisitionné directement dans les villages autour, les moyens de transport manquant. Rien ne doit être laissé derrière eux. Dès sept heures trente, ils doivent communiquer au sous-intendant, le résultat de ces réquisitions.
L’état-major, les 1ère et 2ème brigade, l’intendance, les services administratifs, l’ambulance, le trésor, et les postes, l’artillerie, le génie, la cavalerie vont quitter le cantonnement dès que la soupe aura été mangée.
Cette fois, ça y est. L’armée se déploie pour la guerre.
Pourtant, rien n’est encore bien décidé.
A 11 heures, le 31 juillet, les généraux, sous la présidence du maréchal Bazaine, discutent encore de l’opération sur Sarrebrück. Rien n’est encore clairement défini. Ils finissent par se mettre enfin d’accord pour « une simple occupation militaire des positions de la rive gauche de la Sarre, dominant la gare qui serait battue par le canon. »
L’armée ne franchira pas la Sarre et ne s’emparera pas de Sarrebrück. Elle se montrera et attendra de voir comment réagissent les prussiens. Début de guerre un peu tiède, tout en retenue. Les prussiens ne feront pas preuve d’autant de timidité dans leurs attaques.
En attendant, les régiments prennent position après un départ plutôt tardif, en général vers neuf heures du matin, voir plus. La division de cavalerie du 3e corps quitte Boulay à une heure de l’après-midi. La division Bellecourt part à onze heures du matin, et la division de Cissey, entre trois et cinq heures de l’après-midi. Un non-sens si l’on tient compte de la période : juillet et un juillet particulièrement chaud. Il faut préciser que l’ordre de mouvement de la division de Cissey n’est arrivé à qu’à sept heures vingt du matin, le 31 pour le jour-même. Le cavalier apportant l’ordre de départ s’était perdu.
Des orages diluviens éclatent, noyant littéralement les troupes bloquées sur la route par celles qui les précèdent, les voitures de bagages et le matériel. Le bivouac se font donc très tard et pas dans les meilleures conditions.
Le mois de juillet s’achève. Août sera dévastateur.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 31 juillet 2020