Second siège de Paris :
Dans la matinée, la sommation de rendre le fort d’Issy est renouvelé. Mais celui qui se fait appeler général Eudes, chez les insurgés, est arrivé dans la nuit et a pris le commandement du fort. Il refuse de se rendre. L’armée régulière reprend donc ses travaux de siège autour du fort et le tir des batteries. Cluseret, pour sa part, est arrêté et incarcéré à la Conciergerie.
Pour s’emparer du fort, les troupes de la 1ère division de l’armée de réserve, sous les ordres du général Faron, attaquent à droite et à gauche, sur la gare de Clamart et le château d’Issy.
Le 22e bataillon de chasseurs, le 35e et le 42e de ligne réussissent à s’emparer des lieux.
Le château est immédiatement relié à la ligne de défense. La gare, par contre, sous le feu convergeant des forts d’Issy et de Vanves, ne peut être occupée définitivement.
Lors des combats autour du fort d’Issy, Jean Auclair, vingt-et-un ans, natif d’Anzème, Creuse, soldat au 65e de ligne, est blessé au genou gauche par un coup de feu. François Bernard, soldat au 113e de ligne, a la jambe gauche fracturée au niveau du tibia par un coup de feu. Charles Henry Sureau, vingt-cinq ans, natif de Chambellay, Maine-et-Loire, soldat au 42e de ligne, est touché par balle à la poitrine. Un éclat d’obus le blesse également au bras droit. Auguste Charles Morille, sergent-fourrier au 42e de ligne a le gros orteil fracturé par un coup de feu.
Vers cinq heures, du côté de Vanves, la fusillade est violente. Toute la nuit, le Moulin de pierre, les deux batteries de Clamart et celle du versant gauche de Châtillon tirent. Les bastions de Vaugirard et de Montrouge, aux mains des fédérés, ripostent autant. La fusillade est continue depuis les Moulineaux jusqu’aux Hautes-Bruyères. De temps en temps, les mitrailleuses du Moulin de pierre balaient les remparts du fort d’Issy.
A Châtillon, André Perraud, soldat au 82e de ligne, est blessé à la main par l’explosion de son fusil. A Asnières, Louis Rosand, soldat au 87e de ligne, a le péroné gauche fracturé par un éclat d’obus.
A Neuilly, les combats continuent aussi. Laurent Veyrier, soldat au 72e de ligne, est blessé à la main gauche par un coup de feu. André Georges, caporal au 36e de ligne, est blessé au pouce de la main droite par le recul de la culasse de son chassepot. Louis Lecacheux, du même régiment, perd les deux dernières phalanges de l’index de la main droite après avoir été touché par un éclat d’obus.
A Blois, loin de toute cette agitation meurtrière, c’est la rentrée au collège.
A Mayence, en captivité, Pierre Dabézic, des Hautes-Pyrénées, zouave de la garde, décède de la petite vérole.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 1er mai 2021