Second siège de Paris :
La Commune interdit aux boulangers de travailler la nuit.
Pendant quatre jours, la Commune va révoquer les pouvoirs de la commission exécutive, formée le 20 avril et crée un Comité de Salut Public composé de cinq membres : Antoine Arnaud, Léo Meillet, Ranvier, Charles Gérardin et Félix Pyat. La terreur de la Révolution française va-t-elle recommencer ?
Pendant que l’armée continue ses travaux de fortification du village des Moulineaux, les insurgés, sont retranchés à l’Ouest du fort, derrière les épaulements, les maisons et les murs crénelés sur le plateau, au cimetière, sur les pentes, dans le parc et en avant du village d’Issy. Ils tirent en fusillades incessantes, sur les troupes régulières.
L’ambulance volante du marquis de Hertfort prend en charge un blessé à Neuilly.
Il y a quelque chose d’étrange à consulter les registres de décès des communes-champs de bataille. Nous savons que des hommes sont morts au combat, parfois beaucoup, des deux camps. Pourtant, les registres sont vides. Ils existent, relatent les décès à domicile des habitants, et rien d’autre. Leur seule lecture semble mettre hors de l’histoire ces lieux de souffrance, comme si les morts devaient être cachés.
Cela me rappelle ce film magnifique avec Philippe Noiret et Sabine Azema, la vie et rien d’autre, sur la première guerre mondiale. Philippe Noiret passe tout le film à recenser les morts, et le compte n’y est pas.
Ici non plus, le compte n’y est pas, d’autant qu’il n’y a pas de compte.
Pour l’armée régulière, il est à espérer qu’elle a informé les familles de ses soldats morts au combat, à défaut de leur avoir dressé des actes d’état civil. Quoique les tribunaux et leurs jugements déclaratifs de décès disent le contraire.
Pour les insurgés, malheureusement, personne n’a dressé de liste officielle. Combien d’hommes ont ainsi disparu des généalogies. Ils ne sont jamais morts. Ils ne sont tout simplement pas rentrés chez eux.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 28 avril 2021