Armée de l’Est, au sud-ouest de Pontarlier, rencontre à Frasnes entre des fractions débandées du 24e corps et la 4e division d’infanterie allemande. Les français se laissent capturer sans combattre. 1 200 hommes sont faits prisonniers.
Aux combats de la Planée, Vaux, au défilé des Granges-Sainte-Marie, les troupes françaises perdent beaucoup d’hommes faits prisonniers.
A Belfort, les bombardements continuent, avec une violence extrême. Schrapnells, bombes et obus éclatent à tous moments.
A Blois, six pièces d’artillerie et mille cinq cents soldats allemands arrivent. Ils placent deux pièces d’artillerie au sommet de l’escalier monumental, escalier Denis Papin aujourd’hui, destinés à détruire le faubourg de Vienne et une partie de la ville basse.
Les allemands ne semblent pas encore au courant de l’armistice.
L’armée française, pour sa part, est au repos.
Les allemands reçoivent enfin l’annonce de l’armistice. Mais, vu l’arsenal déployé par l’ennemi, le conseil municipal n’y croit pas. Avec l’autorisation des allemands, deux de ses membres, Dufay et Poulain, passent en barque sur la rive gauche pour demander confirmation au colonel Fourchault. Ce dernier confirme la cessation des hostilités. Ils retraversent la Loire, accompagnés, cette fois, du colonel et de l’intendant général Louet, du 25e corps, pour parler d’un modus vivendi en attendant de connaître les conventions de l’armistice. L’entrevue a lieu à l’hôtel d’Angleterre, et la sortie des officiers français donne lieu a un attroupement vite réprimé par les allemands à coups de sabre.
Un enfant de douze ans, pour éviter un coup de sabre, aura le poignet coupé.
Le calme revenu, un échange de prisonniers est fait, par barque, le pont étant impraticable.
Alors seulement les conditions de l’armistice arrivent. Le Loir-et-Cher va rester occupé jusqu’aux limites du Cher.
A Janville, Léon de Maricourt sort de l’ambulance, sur ses deux jambes, bien branlantes. Avec l’aide du docteur Lebel et de sa béquille, il se rend à l’ambulance Rottier (maison de Louis Cyrille Rottier), pour rendre visite à son moblot, Coutable, atteint du typhus.
Il traverse la petite ville pour la première fois. Toutes les boutiques sont vides ou fermées, toutes les portes sont marquées d’une croix rouge d’ambulance, signe que tous les habitants ont pris chez eux des blessés. Il n’y a presque personne dans les rues, excepté, de loin en loin, quelques soldats allemands qui s’arrêtent à sa vue et saluent l’officier, dont l’uniforme est en lambeaux.
Pierre Cyprien Coutable, le Coutable aux gros rires bruyants n’est plus là. Dans le lit, la tête énorme et noire, le regard brillant de fièvre, la respiration courte et bruyante, les mains noires et tuméfiées, le pauvre mobile agonise. Mais il reconnaît son capitaine avant de sombrer dans le coma.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 30 janvier 2021