Siège de Paris : en vingt-quatre heures, les bombardements ont tué un civil et blessé deux hommes et quatre femmes. Au fort de Montrouge, un officier de marine est tué.
La redoute du Moulin-Saquet est canonnée par une batterie de campagne à laquelle l’artillerie française répond et provoque de gros dommages. La batterie est démontée et se retire, laissant derrière elle, hommes et chevaux sur le terrain.
Armée de la Loire, à neuf heures du matin, le temps est toujours horrible. Le 75e reprend la route, direction Laval où il arrive, à deux heures de l’après-midi. Les hommes vont enfin pouvoir se reposer, manger, se réchauffer. Peu à peu, les hommes vont revenir des ambulances et du dépôt, pour pouvoir reformer une armée en état de combattre et enfin repousser l’ennemi. Mais, en arrivant à Laval, ce qu’ils ignorent, c’est que la guerre est déjà finie pour eux.
A Vendôme, l’ennemi s’installe.
A Belfort, le son du canon de la bataille d’Héricourt leur parvient. Là-bas, le combat continue. L’ambulance du Bourbonnais, à Sainte-Suzanne et Saint-Bart continue de recevoir des blessés. Trop nombreux, ils doivent être installés dans l’usine de la famille Lépée.
Pendant ces combats, les médecins vont constater un grand nombre de mutilations volontaires, surtout chez les mobiles blessés uniquement au doigt indicateur, et devenus ainsi impropres au service.
Pendant ces combats, l’armée de Bourbaki a subi de lourdes pertes. Les pertes sont importantes chez les officiers, à l’état-major, aux régiments de ligne (16e , 92e), au régiment de marche étranger, aux régiments de marche (32e, 33e, 42e, 44e, 47e, 50e, 52e, 53e, 57e, 60e, 61e), aux chasseurs à pied (5e, 6e, 12e 14e, 15e, 21e, 25e), régiments de zouaves, 1er, 3e, 4e), 1er régiment de tirailleurs algériens, artillerie, garde nationale mobile de la Nièvre, de l’Yonne, de la Charente, du Puy-de-Dôme, du Jura, du Loiret-Isère, du Tarn-Maine-et-Loire-Allier, de l’Aude-Gers, de Saône-et-Loire, de la Loire, de la Gironde, de la Savoie, garde nationale mobilisée du Rhône, les corps francs (éclaireurs du Haut-Rhin, éclaireurs du Rhône, légion alsacienne et lorraine de la Gironde), régiment d’artillerie de Marine.
Au total, ce sont 167 officiers qui sont hors de combat, dont 43 sont tué au combat ou décèderont de leurs blessures. Transposez ces chiffres aux soldats et vous verrez l’ampleur des pertes. Ce sont les plus lourdes pertes en hommes subie par l’armée de l’Est depuis le début de la guerre, presque équivalentes aux pertes subies par l’armée de la Loire pendant la bataille du Mans.
Parmi ces officiers, qui survivra à ses blessures, se trouve Augustin Artémon Carayon, trente ans, natif de La Roque, en Aveyron. Il est docteur en médecine, diplômé de la faculté de Strasbourg, le 6 janvier 1865. Envoyé en Algérie, il va se distinguer lors de l’épidémie de Choléra, à Aumale, en 1867. Lors de la déclaration de guerre, il est médecin aide-major de 1ère classe au 22e régiment d’infanterie et commence la guerre contre l’Allemagne. Le 5 octobre, il retourne en campagne en Algérie jusqu’au 21 novembre, date à laquelle il est détaché au 53e régiment de marche, jusqu’à la fin de la guerre.
Lors de la bataille d’Héricourt, il est blessé à l’avant-bras gauche et à la cuisse droite par des éclats d’obus qui tuent son cheval, sous lui. Il est fait chevalier de la légion d’honneur le 12 juillet 1879, mais avant cela, il se marie, le 12 octobre 1871, avec Marie Berthe Deffais.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 17 janvier 2021