Siège de Paris : Depuis le 13 janvier jusqu’à ce jour, les bombardements ont tué vingt-neuf civils : 7 enfants, 3 femmes et 19 hommes tués. Cinquante-six ont été blessés, 6 enfants, 20 femmes et 30 hommes. Et le bombardement continue. Au fort de Montrouge, il y a six tués dont un officier de marine, et sept blessés.
Armée de la Loire, après le combat de Saint-Jean-sur-Erve, où il a perdu un homme, le 75e régiment de mobiles, Loir-et-Cher et Maine-et-Loire, reprend sa retraite avec le 40e de ligne, dans la nuit. Le combat a coûté cher à l’ennemi qui ne les poursuit pas. Pourtant, vu l’épuisement des troupes françaises, il n’aurait eu aucun mal à en venir à bout.
Par une pluie battante, à quatre heures du matin, les officiers ont pitié des hommes épuisés et les font s’arrêter à Sougé-le-Bruant. Les maisons du village sont toutes fermées, et malgré les appels, personne n’ouvre. Qu’à cela ne tienne, quelques officiers ciblent une maison assez grande, cassent un carreau et, tournant l’espagnolette, arrivent dans le salon. La maison n’est pas vide, et le propriétaire, notaire, fait contre mauvaise fortune bon cœur et les reçoit dans sa maison.
A Soulgé, en Mayenne, un escadron de chasseurs d’Afrique se heurte aux dragons allemands.
A Avallon, dans l’Yonne, l’ennemi venu en force bombarde la ville et réussit à s’en emparer. Les deux bataillons de mobiles présents se retirent dans les bois, après avoir perdu près de cent vingt hommes.
Armée du Nord, la brigade du colonel Isnard, venant du Cateau, chasse les troupes saxonnes de Saint-Quentin. Pendant ce temps, l’armée du Nord, qui a repris l’offensive, fait une démonstration de force vers Amiens, puis essaie de revenir à marche forcée d’Albert sur Saint-Quentin. Mais la manœuvre est éventée par Von Goeben, qui les suit vers l’Est, remonte les deux rives de la Somme en ralliant, en chemin toutes les troupes allemandes disponibles.
A Langres, des combats ont lieu devant la place forte, entre la garnison qui effectue des sorties et les flanc-garde du VIIe corps, en marche sur Vesoul, pendant trois jours. Sans grand résultat. Dommage, car les troupes allemandes traversent en hâte le plateau de Langres pour porter secours à Werder, en difficulté, à Héricourt. Manteuffel et ses troupes remontent les vallées de l’Aube et de la Seine, traversent les montagnes en passant entre Langres et Dijon et arrivent, le 20 janvier sur la Saône.
Armée de l’Est, en Haute-Saône, la bataille d’Héricourt continue. Alexis Eugène Billebault, 27 ans, natif de Paris, soldat au 71e de ligne, est blessé aux deux jambes par éclat d’obus. Il doit être amputé de la jambe gauche. Jean Michel Fournel, 28 ans, natif de Saint-Genis-l’Argentière, garde mobile du Rhône, a le coude gauche fracturé par un coup de feu et doit être amputé du bras. Le froid intense provoque la congélation des pieds de nombreux soldats. Raymond Dupouy, 20 ans, natif de Miramont-Sensacq, Landes, soldat au 61e de ligne, doit subir la désarticulation de tous les orteils des deux pieds qui ont gelé. Joseph Virgile Perrot, 20 ans, natif de Aillianville, Haute-Marne, soldat au 42e de ligne, souffre également de congélation, mais la gangrène s’installe dans sa jambe droite qui doit être amputée.
L’ambulance du Bourbonnais arrive à Bart et Sainte-Suzanne, suivant le bruit du canon. Des combats viennent d’avoir lieu dans le village et la lutte continue en avant de celui-ci. Quelques blessés ont déjà été recueillis dans les maisons.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 16 janvier 2021