Siège de Paris : la ville est la cible de violents bombardements, de dix heures à minuit. Deux officiers de marine, cinq matelots et un homme du génie sont blessés dans les forts. La population souffre également. Depuis le 5 janvier, les bombardements ont fait 189 victimes : 51 tués dont 18 enfants, 12 femmes et 21 hommes. 138 ont été blessés, dont 21 enfants, 45 femmes et 72 hommes.
Armée de la Loire : les combats continuent pendant que la seconde armée de la Loire bat en retraite. Ordre est donnée de suspendre la fuite vers la Mayenne. L’armée est sur la rive droite de la Sarthe.
Au château de Groirie, les hommes du 33e mobiles de la Sarthe sont réveillés en sursaut à quatre heures du matin. Ils doivent repartir, fusil sur l’épaule. Le jour se lève lorsqu’ils atteignent Chauffour et retrouvent le reste du régiment. Le 75e est là aussi, après vingt-quatre heures d’une marche douloureuse et désespérée.
A Chauffour, les compagnies se reforment tant bien que mal. Lorsqu’ils voient enfin arriver les voitures du convoi, ce n’est pas de la nourriture qui leur est distribuée, mais des cartouches, dont ils ont pourtant les musettes déjà pleines.
Le 33e mobiles regarde passer les groupes de soldats restés en arrière, poussés par les gendarmes. Il ne reste plus qu’eux, qui forment l’arrière-garde, suivi par un peloton de chasseurs à cheval. Ces derniers ont pour mission de presser les trainards et d’aller au contact des uhlans qui les poursuivent.
Des combats ont lieu, à Chauffour, justement, entre le 16e corps et le détachement de cavalerie mixte du IIIe corps allemand, et à Ballon, sur la route de Mamers, entre le 21e corps et les têtes de colonne du XIIe corps allemand qui marche sur Alençon. Mais les allemands ne les poursuivent pas vraiment. Ils étaient persuadés d’avoir perdu la bataille et avaient commencé à faire reculer leurs troupes. Leurs pertes sont importantes et ils doivent soigner leurs blessés. La retraite de l’armée de la Loire n’est pas inquiétée.
Sur la route de Laval, les hommes marchent toute la journée, traversent Coulans, Brains, pour s’arrêter, à la nuit noire, aux environs de Chassillé. C’est là qu’ils doivent passer la nuit, sur la route, au bas d’une côte. Les faisceaux et feux de bivouac sont installés. Les hommes toussent, ils sont presque tous malades et le froid qui règne n’arrange rien. Denis Erard réussit à trouver un abri, dans une écurie où il retrouve un vieux camarade d’école, Constant Foucault, sous-officier de la 2e compagnie, et un mobile breton, qui ne parle pas un mot de français.
Armée de l’Est : Arcey : combats à Chavanne, Champey, Sainte-Marie, entre les têtes de colonne des 15e et 24e corps français et les arrière-gardes de la 4e division de réserve allemande.
Le 4e bataillon de chasseurs de marche arrive à la pointe du jour à Montenois. L’artillerie est immédiatement mise en batterie. A huit heures, un bataillon du 18e mobiles arrive et se place sous les ordres des chasseurs. La moitié des hommes se déploient en deux lignes de tirailleurs à quatre cents mètres en arrière l’une de l’autre. Le reste est en colonne, quatre cents mètres encore en arrière. A neuf heures, le premier coup de canon est tiré par les français, sur Arcey. C’est le signal de début des combats.
Les chasseurs et les mobiles avancent, mais sont stoppés à trois cents mètres du village, par les tirs de l’infanterie allemande, embusquée derrière les murs de clôture des jardins, en avant du village. Les hommes se couchent en tirailleurs, rejoints par la deuxième ligne, pendant que le reste des hommes contourne le village pour prendre à revers l’ennemi. Se voyant débordés, ils reculent en arrière, dans le village. Le commandant français fait alors sonner la charge et les deux bataillons se précipitent en avant, baïonnette au canon. L’ennemi s’enfuit vers le village de Saint-Julien, où il est poursuivi par quelques chasseurs et mobiles. Bilan, huit chasseurs tués, un officier grièvement blessé, le lieutenant Desmutz, vingt-sept chasseurs blessés et quinze disparus. Les mobiles ont plus souffert.
Pendant l’attaque d’Arcey, les chasseurs à pied, soutenus par le 1er bataillon de tirailleurs algériens marchent en bataille sur Sainte-Marie. Après une vive fusillade, l’ennemi se retranche dans le village. Après une vive fusillade, les français s’élancent au commandement « à la baïonnette ». N’attendant pas l’attaque, l’ennemi évacue immédiatement Sainte-Marie.
Pour la première légion du Rhône, les pertes sont un colonel blessé, deux officiers grièvement blessés, soixante-seize sous-officiers et légionnaires tués, blessés ou disparus, présumés morts.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 13 janvier 2021