• Description

Siège de Paris : pendant la nuit, l’ennemi tire trente coups à l’heure, contre les forts du Sud, y compris Montrouge et Bicêtre. Du côté de Nogent, le feu cesse à trois heures du matin, pour reprendre à huit heures. A partir de cette heure-là, il commence sur toute la ligne.

Des obus tombent sur le jardin du Luxembourg où se trouve une ambulance et un magasin de poudre. Ils tombent également près de l’hôpital du Val-de-Grâce, mais ne font pas de gros dégâts.

Au fort de Montrouge, un marin est tué et trois sont blessés. Un hangar s’écroule et les casernes sont transpercées par les projectiles.

Armée de la Loire, dès sept heures du matin, les troupes de Savigny se reportent sur Fortan, celles de Fortan vont sur Lunay. A huit heures, les français prennent l’offensive partout et gagnent du terrain jusqu’à onze heures sans trop de résistance. Mais c’est un leurre. Les allemands ont passé la matinée à ramener des forces considérables appuyées par une forte artillerie.

Sur toute la ligne, le combat s’engage, surtout du côté du Gué du Loir et aux Roches. A deux heures, toutes les troupes françaises sont engagées et perdent du terrain. L’ennemi débouche sur deux colonnes par la grande route de Vendôme au Mans, et par le chemin de Montrieux à Villiers. Il occupe le plateau quadrangulaire compris entre le coude du Loir et le ruisseau d’Azé, et une de ses colonnes, partie de Vendôme et suivant la rive gauche, marche par les Roches sur Montoire, tandis qu’une autre colonne menace directement par la route d’Ambloy, Sasnières et Lavardin.

6janvier

L’ennemi, maître des positions de Briard et du Plessis marche sur le gué du Loir, en avant duquel le général Jouffroy a disposé deux batteries sur la crête qui domine à l’est et à l’ouest le ruisseau de Mazangé. Leur feu repousse l’ennemi qui doit renoncer à attaquer et se replie jusqu’à hauteur de Courtazé.

Vers deux heures, l’infanterie prussienne retente une attaque en débouchant de Varennes et Montrieux dans la plaine de Villiers et se heurte, cette fois, au feu violent de la 20e batterie du 8e d’artillerie et d’une section de la 20e du 12e qui l’oblige à se retirer.

Ce n’est que vers quatre heures que l’ennemi parvient à réoccuper le plateau de Villiers, Briard et le Plessis.

Pendant ce temps, les Roches sont menacées, malgré la résistance du 45e de marche et des chasseurs à pied. La 21e batterie du 19e régiment d’artillerie tient tête, pendant trois heures, au feu de trois batteries prussiennes qui n’osent pas avancer plus.

Toutes les troupes sont engagées depuis le matin. La fatigue est extrême et l’ennemi de plus en plus nombreux. Il faut ordonner la retraite le long de la Braye. L’ennemi les poursuit jusqu’à la tombée de la nuit.

Pendant cette même journée, dès neuf heures du matin, pendant que le colonel Jobey se porte sur Villethiou, tout le front des colonnes du général de Curten est arrêté par une vive canonnade et le combat s’engage sur toute la ligne qui va de Villechauve à Saint-Cyr du Gault.

Villethiou

Les deux artilleries s’affrontent une grande partie de la journée, pendant que l’infanterie réussit à ne pas perdre un pouce de terrain.

Le centre de résistance des allemands est Villethiou. Le colonne Jobey y est longtemps stoppée par un feu violent d’artillerie prussienne. Sa seule batterie ne suffit pas à y répondre, jusqu’à ce que le capitaine Desvallons arrive, amenant la 21e du 15e régiment. Il fait feu en avançant lentement, changeant sa position à mesure que l’ennemi cède du terrain et réussit à s’approcher jusqu’à 1200 mètres du village pour protéger la colonne. Celle-ci, avec l’aide de la cavalerie du colonel Lacombe, opérant un mouvement tournant, réussit à enlever le village à la baïonnette. L’ennemi profite de la nuit tombée pour se retirer et les français restent à coucher sur le champ de bataille.

Les pertes françaises s’élèvent à 627 hommes hors de combat, dont 10 officiers et 66 soldats tués. Dans le registre de décès de la commune d’Azé, où de nombreux soldats non identifiés sont inhumés, le maire écrit ces mots « 4 000 français luttèrent toute la journée contre 25 000 prussiens ».

On se bat aussi à Nogent-le-Rotrou, à la Fourche, Marolles et Maclet. Quarante-sept soldats français sont tués et cent-quarante-six blessés, quarante-quatre portés disparus.

A Belfort, les obus à balles (schrapnells) tombent drus sur le château mais ne font que peu de dégâts. Les mouvements importants de troupes sont signalés du côté de Bavilliers. Le lieutenant Gérard, de l’artillerie mobile, renonce à son grade pour s’engager comme simple artilleur dans l’armée active. Il sera fait maréchal des logis huit jours plus tard et lieutenant à la fin du mois.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 6 Janvier 2021