Le 11 septembre 1870, le 13e corps quitte l’avenue de la grande-armée pour s’installer de Sèvres à Saint-Ouen. L’ennemi se rapproche. La veille, il est arrivé à Montmirail où il a fait prisonnier les jeunes hommes qui étaient réunis pour la conscription. Il entre à Coulommiers et à Meaux. Il arrive en force à Crécy. Le sous-préfet a envoyé à Lagny les jeunes hommes convoqués pour le service militaire, leur épargnant le sort de ceux de Montmirail. Il les a rejoints avec un convoi de poudre et de fusils, qui était à destination de Vincennes, mais trouvé abandonné.
Ce 11 septembre, 2500 bavarois sont à Vaucouleurs et 2000 à Vied.
A Toul, une attaque surprise des prussiens est repoussée après un violent combat. La place-forte résiste. Bitche aussi résiste. Elle subit de violents bombardements. Et Strasbourg souffre toujours. Comme Metz. Les villes assiégées, sans espoir de renfort, résistent.
C’est le 11 septembre que la délégation suisse arrive à Strasbourg, pour négocier le départ des femmes, des enfants, et de tous ceux qui veulent quitter la place forte assiégée. Ils seront accueillis en Suisse.
Un parlementaire prussien s’est présenté aux portes de Soissons pour demander la reddition de la ville. Le commandant de la place a répondu qu’il se ferait plus sauter. Les habitants ont approuvé la réponse.
Les dépêches des préfets arrivent à Paris, avec plus ou moins de délais. Le sous-préfet de Compiègne télégraphie que les prussiens ont campé à Carlepont et que des éclaireurs ont été vus à Tracy-Laval.
Tout le monde se prépare au siège de Paris. Des bataillons de gardes mobiles ont rejoint la capitale, prêts à se battre. Partout, dans les départements, se forment des compagnies d’éclaireurs. Plusieurs détachements de gendarmes de marine sont arrivés la veille. Ils sont réunis à ce qui reste des quatre régiments d’infanterie de marine pour former une petite division affectée à la défense des remparts de la capitale.
C’est dans cette urgence fébrile, que la lettre du maréchal de Mac Mahon est publiée au journal officiel :
La liste des combats et batailles perdues affole les familles qui n’ont aucune nouvelle de leurs fils partis à la guerre.
Depuis le début, très peu de renseignements sur les soldats blessés ou tués, sont parvenus au ministère de la guerre, qui doit les relayer aux familles. Seuls les noms des officiers tués, blessés ou faits prisonniers à Saarbruck, Wissembourg, Froeschwiller et Forbach, ont été communiqués. Et encore, ces listes ne sont pas complètes. Pour les soldats et sous-officiers, seuls les 50e de ligne, 17e bataillon de chasseurs à pied et 3e zouaves ont communiqué les noms, et encore dans des listes incomplètes.
L’organisation militaire est imparfaite. Elle en tirera les conséquences pour la guerre suivante.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 11 septembre 2020