Le 2 août 1870, à 10 heures du matin, le 2e corps exécute un mouvement offensif pour s’emparer des positions de la rive gauche de la Sarre, qui dominent la ville de Sarrebrück. La guerre commence vraiment.
Vers midi et demi, la colonne arrive sur les hauteurs qui dominent la Sarre, à l’ouest de Sarrebrück.
Les compagnie, déployées en tirailleurs, échangent des coups de fusil avec les troupes prussiennes, sur la rive droite de la Sarre. Le bataillon du 77e, qui s’est étendu vers la droite, à travers la forêt communale de Sarrebrück, engage un feu assez vif pendant lequel le capitaine M Izet est blessé mortellement. Un sergent du 3e bataillon de chasseurs et quatre soldats du 77e sont également blessés.
L’attaque sur Sarrebrück est un succès et sera appelée « l’affaire de Sarrebrück ».
A deux heures de l’après-midi, la ville est abandonnée par les prussiens. Première vraie journée de guerre et succès pour les troupes françaises.
Les pertes du 2e corps, pour la journée du 2 août, s’élèvent à six morts, dont deux officiers, et 67 blessés.
Au total, ce sont deux officiers et huit soldats qui sont tués, quatre officiers et soixante-douze soldats qui sont blessés.
Les blessés, dont six soldats prussiens, sont évacués sur l’hôpital de Forbach. Après avoir reçu leurs premiers pansements à l’ambulance, au bas du coteau qui surplombe la ville, les blessés sont évacués sur cacolets ou litières. Les plus gravement atteints sont placés dans des voitures Masson à deux roues.
Parmi ces blessés, on peut citer
- Pierre Eugène Henri, du 66e de ligne, avec une fracture du fémur gauche, par balle, provoquant un raccourcissement de la jambe
- Jean Baptiste Deyhérassary, du 67e de ligne, qui reçoit un éclat d’obus provoquant une fracture compliquée de l’os iliaque gauche, avec cicatrice adhérente,
- Paul François Coupeau, du 67e de ligne, qui souffre d’une fracture du cubitus gauche par coup de feu, avec des cicatrices adhérentes à l’avant-bras et une faiblesse de la main gauche.
Après une certaine cacophonie dans l’organisation, cette petite victoire sonne agréablement aux oreilles de l’empereur et redonne de l’énergie aux troupes, fatiguées par ces chaudes journées d’été et ces aller-et-retour d’un campement à l’autre.