Janvier 1854 : Les flottes anglo-françaises entrent dans la mer Noire

Mars 1854

  • 6 mars : les turcs battent les russes à Tzitaté. Dispositions faites à Marseille pour l'embarquement des troupes
  • 19 mars : départ des premières troupes pour l'Orient
  • 23 mars : un corps d'environ 30 000 russes s'avance dans la Dobrudscha. Les turcs résistent mais doivent se retirer jusqu'au rempart de Trajan, après avoir perdu un grand nombre de malades. La Dobrudscha se compose de plaines arides, de steppes et de marais. Elle n'est habitée que de rares bergers et n'offre aucune ressource. Les Russes y perdent un grand nombre d'hommes.
  • 31 mars : arrivée des troupes françaises (avant-garde) à Gallipoli, petite ville turque de 15 000 habitants, dans le voisinage de la mer de Marmara, à quinze lieues de Constantinople. Gallipoli, comme toutes les villes turques, est mal bâtie. Ses rues sont étroites, tortueuses. La rade est assez spacieuse mais le port ne peut recevoir que de petits bâtiments.

Avril 1854

  • 1-3 Avril : formation de deux camps en arrière du village de Boulaïr, à 10 km de Gallipoli, qui reste le centre des approvisionnements. L'un de ces camps est à l'Est, l'autre à l'Ouest de la presqu'île.
  • 5 Avril : arrivée de nouvelles troupes. Des travaux d'assainissement de la ville et du port son effectués. Un hôpital provisoire est établi dans des maisons turques, avec une succursale à distance de 150 m. L'hospitalisation est mauvaise. Il faut y renoncer pendant les chaleurs car aucun local n'est convenable
  • 6 Avril : la frégate anglaise, le furious, sous pavillon parlementaire, envoie à Odessa une embarcation qui reçoit quelques boulets russes.
  • 10 Avril : commencement des travaux de défense en avant de Gallipoli. Ces travaux s'étendent de la mer de Marmara aux Dardanelles, sur une étendue d'environ cinq ou six km. Ils consistent en un fossé large de quatre mètres sur une profondeur de deux mètres, un parapet et un ouvrage central. 3 000 hommes par jour ont été employés pour l'exécution de ces travaux qui ont été terminés en un mois. La fraicheur des nuits et les émanations résultant du mouvement des terres vierges ont provoqué fièvres et ophtalmie.
  • 15 Avril : arrivée à Gallipoli, pendant plusieurs jours, de nouvelles troupes françaises et des premières troupes anglaises. Installation d'un hôpital de 400 lits dans un ancien lazaret, à Nagars, de l'autre côté du détroit, sur la côte d'Asie, à huit lieues de Gallipoli.
  • 16 Avril Ordre général n°21 "vu l'intensité du froid, le général de division commandant provisoirement les troupes françaises en Orient, accorde une ration extraordinaire d'eau-de-vie, à titre de gratification, à toutes les troupes campées. En raison de la pénurie des ressources locales, MM les officiers participeront à cette distribution au prorata du nombre de rations de vivres allouées à chacun d'eux - Canrobert"
  • 22 Avril : démonstration sur Odessa et bombardement des forts par quelques bâtiments des flottes alliées. Le scorbut se montre sur quelques bâtiments de l'escadre, mais particulièrement sur le Bayard.
  • 23 Avril : distribution de 250 g de viande salée à raison d'une distribution par cinq jours. La viande doit être trempée dans l'eau fraîche pendant 7 heures avant d'être mise dans la marmite.

Mai 1854

  • 4-6 Mai : débarquement à Gallipoli de nouvelles troupes françaises et anglaises.
  • 7 Mai : arrivée du maréchal Saint Arnaud qui le lendemain part pour Constantinople où il débarque dans la journée.
  • 10 Mai : les corps de troupe ont été autorisés à toucher, sur leurs demandes, des distributions supplémentaires de riz, de sucre et de café, qui seront remboursées à l'état par les ordinaires.
  • 11 Mai : bombardement de Silistrie par les Russes
  • 11-24 : arrivée de nouvelles troupes françaises
  • 16 Mai : assaut de Silistrie sans succès
  • 17 Mai : les corps de toutes armes sont autorisés à prendre dans les magasins de l'administration, 40 grammes de lard par homme et par jour. Par suite du mauvais temps, il est accordé à toutes les troupes de l'armée une ration extraordinaire de rhum, à titre de gratification. Les troupes turques recevront au même titre, une ration de sucre et de café.
  • 20-21 Mai : nouveaux assauts de Silistrie, sans succès
  • 24 Mai : départ d'un détachement du génie français pour Varna, place fortifiée en avant des Balkans et sur la mer Noire.
  • 26 Mai : un régiment d'infanterie, le 74e, et une batterie d'artillerie débarquent au Pirée, ainsi qu'un régiment anglais, pour appuyer les réclamations des gouvernements français et anglais. Retour à Gallipoli du maréchal Saint Arnaud qui s'était transporté à Varna avec lord Raglan.
  • 27 Mai, revue des troupes à Gallipoli - une ration extraordinaire d'eau de vie est accordée, à titre de gratification, aux troupes de toutes les armes (une ration de sucre et de café aux troupes turques). Le commandant en chef de l'armée d'Orient décide que la ration de viande est insuffisante pour les troupes employées aux travaux de fortifications et pour les marches et fatigues de la campagne et porte à 300 g contre 250, la ration de viande.
  • 28 Mai : départ de Gallipoli pour Constantinople, par terre, de la 3e division (prince Napoléon). Départ d'une partie de l'armée se rendant à Varnapar Andrinople. Arrivée à Gallipoli d'une partie de la division Forcy.

Juin 1854

  • 1er Juin : départ de Gallipoli pour Varna d'une brigade de la 1ere division
  • 2 Juin : arrivée à Gallipoli de troupes françaises (cavalerie). Deux hommes du 5e léger, embarqués sur le Thabor, paquebot des Messageries, parti de Marseille depuis trente heures, sont atteints de choléra et débarqués à Malte (le choléra règne à Marseille).
  • 3 Juin : arrivée à Gallipoli de M. Michel Levy, inspecteur du service de santé, se rendant à Constantinople sur l'Alexandre, paquebot des Messageries, parti de Marseille avec un détachement du 5e léger. Plusieurs hommes sont atteints de cholera pendant le voyage. Ils sont débarqués à Gallipoli. Le fléau se propage dans la ville. L'hôpital de la marine à Thérapia est augmenté de 70 lits (total 140) et bientôt après de 100 lits (total 240).
  • 4-8 Juin : départ de Gallipoli de nouvelles troupes pour Varna, par Andrinople
  • 9-10 Juin : arrivée à Constantinople de la 3e division (Prince Napoléon)
  • 11 Juin : arrivée au Pirée d'une brigade d'infanterie (général Mayran) pour remplacer les troupes qui appartenaient à la division Forey. A la même époque, la division Forey, complétée à Gallipoli, se dirige sur Varna. Établissement temporaire d'un hôpital à Varna, dans une immense caserne dont les locaux sont partagés entre les armées françaises et anglaises
  • 13 Juin : dernier assaut de Silistrie, sans succès pour l'armée Russe
  • 15 juin : arrivée des troupes anglaises à Varna. Les troupes françaises et anglaises sont campées à Varna, sur les plateaux de Yeni-Keuï, de Franka et de Schéferlick, à 6 km de la ville, dans de bonnes positions, près des bois et loin des marais.
  • 17 Juin : revue de la 3e division (Prince Napoléon) passée par le Sultan, à Constantinople, sur les plateaux de Daoud Pacha
  • 18-20 Juin : l'armée russe lève le siège de Silistrie et se met en retraite. Elle a perdu un grand nombre d'hommes par le feu et surtout par les maladies. Arrivée de troupes anglaises à Varna.
  • 22 Juin : un zouave est atteint de choléra foudroyant à Varna
  • 24 Juin : départ de Gallipoli de l'intendant en chef, du personnel médical et administratif, pour Varna, sur le Marocain, paquebot à vapeur. Il ne reste à Gallipoli que la légion étrangère, de la cavalerie, les malades et une partie du personnel médical
  • 25 juin : arrivée à Varna du maréchal Saint Arnaud
  • 30 Juin : les hôpitaux ouverts à cette époque sont à Gallipoli, Nagara, Andrinople, Constantinople et Therapia. Pour une faible mesure, l'hôpital de Rodosto.

 Juillet 1854

  • 3 Juillet : un soldat du 42e de ligne, entré à l'hôpital de Varna, meurt du choléra en deux heures
  • Le commandant en chef accorde jusqu'à nouvel ordre et trois fois par semaine, aux troupes de toutes armes qui font partie de l'armée, une ration de vin à titre hygiénique, tous les dimanches, mardis et jeudis. Les militaires employés à des travaux recevront une ration de vin par jour de travail.
  • 4 Juillet : cholérines assez nombreuses à l'hôpital de Maltépé, près Constantinople
  • 5 Juillet : revue à Varna des troupes françaises par le maréchal Saint Arnaud, lord Raglan et Omer Pacha
  • 6 Juillet : revue à Varna des troupes anglaises. Quelques cas de choléra se présentent sur divers points occupés par l'armée. Les convalescents, renvoyés de l'hôpital de Gallipoli, où le choléra a été apporté de France, importent le fléau sur les bâtiments, puis le transportent à Varna et de là à l'hôpital de la ville. Les bâtiments des messageries partant de Marseille et les vapeurs de l'état, le Primauguet et le Magellan sont les chaînons intermédiaires de cette ligne pathologique qui a relié un instant les ports de la Bulgarie à ceux du midi de la France.
  • 7 Juillet : arrivée de la 2e division au bivouac d'Iéni Keuï (Varna). On forme à l'hôpital de Varna un service de cholériques. Un cholérique est signalé à Gallipoli par M. Valette. Bataille de Giurgévo, gagnée par les Turcs sur les Russes.
  • 8 Juillet : un cholérique au Pirée
  • 9 Juillet : plusieurs cholériques à l'hôpital de Varna
  • 11 Juillet : un cholérique à Nagara, un autre à Andrinople
  • 13 Juillet : le Primauguet, venant de Gallipoli avec des convalescents de l'hôpital, débarque ses passagers à Varna et présente pendant le trajet, trois cas de choléra mortels en quelques heures et un autre cas dont fut victime un matelot, sortant du même hôpital, mais il ne succomba qu'à Varna. Continuant sa route, le Primauguet vint mouiller au milieu de l'escadre devant Baltchick. Un nouveau cas se présente pendant la nuit sur un chauffeur qui meurt le lendemain.
  • 14 Juillet : l'ordre est donné au Primauguet d'aller mouiller près de la côte, à une lieue de l'escadre et d'installer à terre un campement sous tentes pour les malades et même pour la partie valide de son équipage. Malgré ces précautions, vingt matelots sont atteints du 14 au 31 et treize succombent. Des circonstances impérieuses nécessitent le rembarquement et ne permettent pas de tenir ce bâtiment en dehors du service actif. Le Magellan, prend des troupes de passage à Gallipoli. Un des militaires embarqués est foudroyé en quelques heures. Quelques cas de cholérine se présentent ensuite à bord mais sans gravité. Le bâtiment dépose ses passagers à Varna et vingt mouiller le 18 à Baltchick. Deux cas de choléra foudroyants sont signalés : un chauffeur et l'infirmier major succombent en quelques heures. Le Magellan est aussitôt mis en quarantaine.
  • 15-17 Juillet : le duc d'Elchingen et le général Carbuccia, atteints de choléra, meurent à Gallipoli
  • 16 Juillet : l'expédition de Dobrudscha est décidée
  • 17 Juillet : Une ration de riz, sucre et café est accordée aux corps
  • 18 Juillet : M. Plassan, médecin-major de deuxième classe meurt du choléra. 33 cholériques sont comptés sur divers points autour de Varna
  • 19 Juillet : le constat est fait que les cas de choléra sont les malades de l'hôpital de Varna et les soldats campés dans un cercle peu étendu autour de l'hôpital. Tous les cas viennent de Gallipoli ou ont contracté le choléra après être entré à l'hôpital pour des maladies ordinaires.
  • 20 juillet : MM Stéphani, médecin major, Musart et Clacquart, médecins aide-majors, meurent du choléra. Suivant les recommandations du médecin en chef, un hôpital ou grande ambulance est installé dans le voisinage du campement de la 4e division, pour recevoir les malades de l'armée qui ne seront plus dirigés sur l'hôpital de Varna.
  • 21 Juillet : arrivée de M. l'inspecteur médical Michel Lévy à Varna. Départ de la 1ere division, commandée par intérim par le général Espinasse, pour la Dobrudscha
  • 22 juillet : départ de Varna du général Jusuf et des Bachi-Bouzouks faisant partie de la 1ere division pour Kustendjé. Départ de la 2e division (général Bosquet) dans la direction de Bajardjik. Quelques cas de choléra d'intensité moyenne se présentent sur le Bayard mouillé sur la rade de Varna, ils se terminent sans victime.
  • 23 Juillet : M. Dumas, aide major meurt du choléra.
  • 25 Juillet : Des cholérines continuent à se montrer sur la plupart des bâtiment de l'escadre.
  • 28 Juillet : M. Gérard, médecin aide major meurt du choléra
  • 28-29 Juillet : invasion générale et foudroyante dans la 1ere division, moins forte dans la 2e division, beaucoup moindre dans la 3e. Le choléra fait deux victimes en quelques heures sur le Valmy qui se trouve en rade de Varna.
  • 29 Juillet : deux matelots sont encore atteints avec la même violence sur le Valmy et succombent aussi rapidement que les premiers. Le jour suivant le nombre de cholériques augmente et le Valmy est autorisé à aller à Baltchick pour se soumettre aux mêmes mesures que le Primauguet et le Magellan. Le vaisseau amiral, le Ville de Paris, le Friedland et le Jean Bart signalent chacun un cas de choléra foudroyant.

Août 1854

  • 1 août - Les cholériques se succèdent à l'ambulance de la 1re division avec tant de rapidité et de continuité, que malgré la réquisition de tous les moyens de transport pour les conduire à l'ambulance provisoire de Kustendjé, il reste encore à 5 heures du soir, des malades à évacuer après le décès de 62 hommes. Au départ de la division, cette ambulance provisoire compte 1130 malades dont 600 cholériques. 320 meurent du 2 au 4, époque de l’embarquement et 50 succombent à bord avant le débarquement. Le 1er zouave embarque plus de 300 cholériques du régiment. Partant de Kustendjé pour Acidoluk, la 1ère division arrive à cette halte à 10 heures du soir et compte pendant ce trajet 110 cholériques et 5 décès.
  • 2 août – 1re division : départ d’Acidoluk vers midi, par 34°C. L’ambulance reçoit 263 cholériques. Il y a 44 décès. Arrivée au bivouac d’Orgloukoï ou Orlikeuï, 16 km, on compte 180 cholériques et 54 décès. Le nombre des malades est si considérable que pour les transporter, on est obligé d’avoir recours aux chevaux de main et aux mulets des généraux et des officiers de tous grades. Insuffisance complète de l’ambulance comme personnel. La brigade de Lamotte-Rouge, gravement compromise par le choléra est envoyée au camp de Schéferlik.
  • 3 Août – 1re division : départ pour Mangalia par 35°C de chaleur étouffante. Rechutes d’anciens malades et de convalescents. Faute de moyens de transport, 60 cholériques sont laissés au bivouac aux soins d’un médecin et d’un bataillon du 7e de ligne. Pendant le trajet 300 cholériques et 196 décès. Les rapports des médecins du corps déclarent de 200 à 400 malades par régiment. Toutes ces pauvres victimes n’ont pu être embarquées que le 7, pendant un orage affreux et une pluie torrentielle.
  • 4 Août – 215 nouveaux cholériques et 75 décès
  • 5 Août – 297 nouveaux cholériques et 125 décès
  • 6 Août – le nombre des cholériques augmente dans des proportions désespérantes. On compte 31 décès sur la plage de Mangalia et 25 décès sur la Calypso pendant l’embarquement. La ration de viande est portée à  350 grammes par homme et par jour et la ration de vin allouée aux troupes est remplacée par une ration de sucre et de café dont la distribution a lieu tous les dimanches, mardis et jeudis.
  • 7 Août – Depuis le 3, la 1re division est sous l’influence d’une température élevée, et celle des miasmes marécageux et des émanations pestilentielles produites par les cadavres humains et animaux abandonnées par les Bachi-bouzoucks,. Réduite à la moitié de son effectif, la division se met en route pour Kartale (16 km), sans malades mais dans la journée, elle compte 80 cholériques nouveaux et 18 décès. La 3e dvision du général Bosquet vient camper au-dessus de Baltchick, et quoique moins éprouvée que les deux autres, elle fournit néanmoins chaque jour un certain nombre de victimes. Les navires qui avaient déjà transporté à Varna les cholériques laissés à Mangalia et à Kustendjé, transporte 80 cholériques du campement de Baltchick aux hôpitaux de Varna. Etablissement de nouveaux hôpitaux sous tentes près de Varna
  • 8 Août – la 1re division arrive à son étape. Vent du sud, température supportable. 75 nouveaux cas de cholériques et 30 décès.
  • 9 Août – arrivée de la 1re division à Kavarna, vent de sud, air pur venant des bois de Baltchick et des Balkans. Ce changement d’air produit un bien-être extraordinaire, cependant plusieurs officiers et soldats sont encore atteints mortellement.
  • 127 cholériques de l’ambulance sont transportés par un bâtiment à Baltchick. La 3e division, après deux jours de campement près de l’escadre et des communications fréquentes établies avec les vaisseaux, quitte Baltchick. Orage violent, forte brise de nord-ouest passant sur le camp de Baltchick avant d’arriver à l’escadre. Le choléra s’abat avec une intensité inouïe sur les vaisseaux et fait de nombreuses victimes surtout du 10 au 14. Bientôt la deuxième batterie du Montebello et de la Ville de Paris se trouve transformée en hôpital.
  • 10 Août – à 7 heures du soir, incendie dans le quartier des bazars de Varna. 4000 hommes français, anglais et turcs furent employés pendant cet incendie.
  • 11 Août – Quelques cas de Choléra à Andrinople. Mort de MM Lagèze, médecin major de 1re classe et Pontier, médecin major de 2e classe, du cholera
  • 12 Août – embarquement du matériel de l’artillerie
  • 14 Août – M Bert médecin major de 2e classe meurt du cholera
  • 15 Août – licenciement des spahis d’Orient (Bachi-bouzoucks) – dispositions préparatoires pour l’expédition de Crimée.
  • 17 Août – M. Hahn médecin major de 1re classe meurt du cholera. Le cholera fait encore de nombreuses victimes parmi les marins des flottes alliées. Cinq soldats infirmiers sont cités pour leur dévouement durant l’épidémie : Leray, 1er soldat, Fauvreau, Hubert, Justamond et Descombas, soldats.
  • 18 Août – M. Monier, médecin major de 2e classe meurt du cholera
  • 19 Août – une ambulance provisoire pour les matelots a été établie à Baltchick et à cette date, 291 cholériques convalescents y ont été débarqués ainsi que 50 scorbutiques. Quelques jours après, lors de la concentration des troupes pour le mouvement sur la Crimée, cette ambulance reçut encore quelques malades de la flotte et une partie de ceux de l’armée.
  • 20 Août – La ration de sucre et de vin est remplacée par de l’eau de vie.
  • 21 Août – interdiction de vol de fruit dans la région comme nocifs pour la santé
  • 25 Août – dernières dispositions pour l’expédition de Crimée

Septembre 1854

  • 1-3 septembre : embarquement des troupes françaises à Varna et à Baltchick pour l’expédition. Un détachement de 25 zouaves embarqués sur un chaland qui fut abordé par un remorqueur, est englouti sans qu’on puisse porter aucun secours à cause de l’état de la mer.
  • 5 septembre : départ de Varna de la flotte portant les troupes françaises, ralliement à Baltchick
  • 8 septembre : Départ de Baltchick des flottes réunies. Environ 400 voiles. Pendant la traversée, quelques cas isolés de choléra. Le primauguet part avec une commission d’officiers généraux pour choisir le point de débarquement, il est de retour le 11.
  • 12 septembre : on aperçoit la côte de Crimée. Coup de vent pendant la nuit, plusieurs bâtiments du convoi sont dispersés.
  • 13 Septembre : mouillage devant Eupatoria. La place se rend sans défense à la sommation qui est faite et les drapeaux des alliés flottent sur ses murs. On y débarque environ 3500 hommes, français, anglais et turcs. Pendant la nuit, la flotte et les convois appareillèrent.
  • 14 septembre : débarquement à Old Fort (vieux fort), vers 8 heures du matin, à quelques lieues entre Eupatoria et l’embouchure de l’Alma, des troupes françaises et d’une partie des troupes anglaises et turques, pendant qu’une fausse attaque est faite à trois lieues au sud vers la Katcha.
  • 14-15 septembre : pluie assez abondante pendant la nuit
  • 15 septembre : débarquement du reste de l’armée et du matériel, le débarquement avait été suspendu à cause d’un vent violent qui le rendit très dangereux. Chaque division a une ambulance et 50 paires de cacolets ou litières. Engagement insignifiant d’un détachement de cavalerie qui surprend un poste russe.
  • 17-18 septembre : les anglais et les turcs terminent leur débarquement.
  • 19 septembre : à 7 heures du matin, par un temps magnifique, les troupes, avec cinq jous de vivres, quittent le bivouac d’Old Fort et arrivent vers midi, en face des hauteurs de la rive gauche du Boulganak, petit cours d’eau desséché, à deux lieues des positions russes et y établissent leur bivouac. Vers 4 heures, reconnaissance faite presque jusqu’à l’Alma par quelques troupes, une partie de la cavalerie anglaise et une batterie d’artillerie française. Escarmouches, échange de quelques coups de canon avec les Russes qui avaient passé l’Alma. Rentrée au bivouac. L’ennemi doit être abordé le lendemain.
  • 20 septembre : à 6 heures, la 2e division (général Bosquet) se met en marche vers le village d’Almalamack. A 10 heures, le reste de l’armée est en plein mouvement. L’armée anglaise ne commence son mouvement en avant que vers onze heures. Bataille de l’Alma de midi à 4 heures. L’armée russe battue, commence sa retraite vers Sébastopol.
  • 21 septembre : embarquement des blessés sur les navires de l’Etat le Panama, le Montézuma et l’Albatros, qui les transportent à Constantinople. Inhumation des morts. Renouvellement des munitions.
  • 22 septembre : l’armée anglaise n’est pas prête, il faut l’attendre.
  • 23 septembre : M. Michel, médecin major meurt du choléra. A 7 heures du matin, mouvement de l’armée sur la Katcha, chaque homme est porteur de sept jours de vivres. Quelques cas de choléra, principalement parmi les officiers. Les russes font sauter les ponts du Belbeck et coulent à l’entrée du port de Sébastopol cinq vaisseaux et deux frégates.
  • 24 septembre : mouvement de l’armée vers le Belbeck. Passage difficile et laborieux à travers bois. Bivouac sur un plateau garni de villas et de jardins.
  • 25 septembre : marche de le flanc de la partie nord de Sébastopol vers la ferme de Mackensie : route difficile, le bivouac s’établit près de Mackensie (camp de la soif) par un temps assez mauvais, brouillard, pluie fine. On ne trouve que deux ou trois puits, qui sont bientôt épuisés. Cholériques assez nombreux pendant la route, on est obligé de les emmener, impossible de leur donner à boire. Rencontre de l’avant-garde anglaise avec l’arrière-garde russe se dirigeant sur Batché Séraï. Les russes, battus, continuent leur marche. L’armée anglaise campe dans la vallée de la Tchernaïa et compte beaucoup plus de cholériques que l’armée française.
  • 26 septembre : le maréchal de Saint Arnaud, depuis quelques jours plus malade, est atteint du choléra et remet le commandement au général Canrobert. L’armée anglaise arrive devant Balaklava. L’armée française campe près de la Tchernaïa.
  • 27 septembre : M. Bailly, médecin aide-major, meurt du choléra; Les anglais s’emparent de Balaklava presque sans résistance. Les russes tirent seulement quelques coups de canon des hauteurs du vieux château. Départ du maréchal de Saint Arnaud sur le Berthollet
  • 28 septembre : l’armée française campe près de Balaklava
  • 29 septembre : mort du maréchal, en mer pour Constantinople
  • 30 septembre : la flotte française s’empare du port de Kamiesh qui devient le centre de ravitaillement de notre armée. Établissement d’une partie de l’armée française sur le plateau de Chersonèse : la gauche vers Kamiesh, la droite appuyée vers l’armée anglaise. L’armée française se rapproche de Sébastopol

Octobre 1854

  • 1er Octobre : L'armée française est divisée en corps de siége et corps d'observation par parties à peu près égales. L'effectif des armées alliées, Français, Anglais et Turc, donne sous les armes, environ 55 000 hommes valides.
  • 2 - 3 Octobre : Les 3e et 4e division s'établissent devant Sébastopol, à environ 3 km, la gauche de la 4e division à 500 m de la mer, près de Streletzka, vers le sud ; les Anglais vers l'est jusqu'au plateau d'Inkermann. La division turque occupe le centre. Un corps d'observation, composé de Français et de Turcs, surveille les mouvements de l'armée russe du côté de la Tchernaïa. Un détachement de zouaves et de chasseurs à pied ont un contact insignifiant avec un petit corps russe.
  • 4 octobre : L'armée d'observation établit quelques travaux de défense sur son front dominant les vallées de la Tchernaïa et de Balaklava. 800 marins sont débarqués, ainsi que des pièces d'artillerie de la marine, pour établir des batteries sous le commandemant du capitaine de vaisseau Rigault de Genouilly, commandant de la Ville-de-Paris.
  • 5 octobre : Sortie des Russes vers trois heures de l'après-midi ; ils brûlent une maison qui se trouve à 7 à 800 m de la place (Maison brûlée). Une reconnaissance faite dans la matinée par le général Bizot, soutenu par trois bataillons sous les ordres du général d'Aurelle, jusqu'à la maison du Clocheton. La place envoie des bombes et des boulets sans résultat. Pendant plusieurs jours, du matériel est débarqué.
  • 6 octobre : Sortie des Russes, en même temps qu'une reconnaissance de l'ennemi (3 000 hommes environ descendant de Mackensie) jusqu'à la Tchernaïa
  • 7 - 8 octobre : Reconnaissances : le capitaine du génie Schmitz est le premier officier atteint par le feu de la place. Il décède de ses blessures. Une ambulance est établie à la maison des Carrières, et une sous tentes au grand quartier général ainsi que des ambulances divisionnaires. Des corvées sont établies pour le transport de gabions, fascines, sacs à terre, projectiles, outils, etc., de la plage au dépôt des tranchées. Sortie des Russes vers la Maison Brûlée, à 11 heures du soir. Le Caffarelli, chargé de sonder, pendant la nuit, les approches des forts de l'entrée du port, s'échoue à portée du fort de la Quarantaine ; il est remis à flot avant le jour, sans avoir été aperçu par l'ennemi.
  • 9 octobre - Abaissement de la température de plusieurs degrés au-dessous de zéro. Sortie des Russes vers la Maison Brûlée ; engagement peu sérieux. Ordre donné pour l'ouverture d'une tranchée sur le mamelon de la maison brûlée, dès la nuit tombée. Près de 1 000 m de tranchées sont creusés pendant la nuit, sans que les travailleurs soient inquiétés par l'ennemi. Mais ils ont souffert de la poussière soulevée par le vent.
  • 10 octobre : Dès que l'ennemi voit les terres remuées et les parapets formés sur le mamelon de la Maison brûlée, il fait feu depuis la place. Des attaques et sorties jour et nuit tentent de gêner et interrompre les travaux. L'ambulance de tranchée dite du Clocheton est établie.
  • 11 octobre : Les travailleurs fournis par l'infanterie aux services de l'artillerie et du génie, pour les opérations de siège, seront payés à raison de 40 centimes pour le travail de jour et 50 centimes pour le travail de nuit, avec, à titre de gratification et sur le lieu de travail, une ration extraordinaire d'1/16 de litre d'eau-de-vie. Le général en chef Canrobert est nommé au quartier général devant Sébastopol.
  • 12 octobre : reconnaissance sur la Tchernaïa par le général Autemare. Etblissement de batteries.
  • 13 octobre : la place russe continue un feu régulier. Armement des batteries françaises.
  • 14 octobre : Toutes les batteries russes font feu pendant plus d'une heure.
  • 15 octobre : une compagnie de francs tireurs est organisée, composée de 150 hommes choisis parmi les meilleurs tireurs. Les postes sont indiqués en avant des batteries françaises, à 7 ou 800 m du bation du Mât.
  • 16 octobre : Dès le matin, une reconnaissance russe sortie du bastion du Mât essuie le feu des francs tireurs, et après un engagement de quelques instants et des pertes sérieuses, rente dans la place. L'ambulance de la maison des Carrières est supprimée, sa position, labourée par les boulets, n'est plus tenable.
  • 17 octobre : vers six heures et demie du matin, au signal de trois bombes tirées coup sur coup, de la batterie de morts, le feu de toutes les batteries de terre des armées alliées et de tous les vaisseaux des trois flottes est ouvert contre la place de Sébastopol, soit 125 pièces françaises et anglaises, canons, obusiers, mortiers contre les 250 pièces russes.Toutes les troupes du corps de siège et de l'armée d'observation sont sous les armes. Une ambulance est établie près de la près de la maison dite du Génie. En peu de temps, deux batteries françaises sont fortement endommagées. Une bombe russe fait sauter le magasin à poudre de la batterie n°4, et cette explosion tue ou blesse 55 hommes. 16 sont tués dont 9 engloutis sous les décombres, 39 sont blessés ou brûlés dont deux officiers. Les batteries n°1 et 5 subissent à peu près le même sort. Un caisson de munitions saute dans une batterie anglaise. Enfin, un magasin à poudre d'une batterie russe du Redan fait explosion, ainsi qu'un magasin à poudre du fort Constantin. Plusieurs incendies se déclarent dans la ville et le faubourg. Pendant ce temps, les flottes alliées qui devaient ouvrir le feu en même temps sont retardées par un calme plat. Les escadres française et turque ne commencent leur feu qu'à une heure et l'anglaise n'est en ligne que vers 3 heures. Ce retard ne permet pas la réussite de l'opération. Une bombe atteint le vaisseau français la Ville-de-Paris, sous la dunette, tuant deux officiers et blessant sept autres. Ce bâtiment reçoit 150 boulets dans sa coque et sa mâture, tandis que le vaisseau anglais l'Albion en reçoit 93 dans sa coque et voit sa mâture rasée. L'ambulance de la maison du Génie reçoit également plusieurs boulés qui tuent deux mulets du caisson d'ambulance sans atteindre les hommes. 110 blessés atteints par de gros projectiles sont apportés à l'ambulance. 30 blessés, des marins, de la batterie de l'ancien fort génois, établie à peu de distance du rivage, sont transportés sur les bâtiments de la flotte. Dès les premiers soins faits, la plupart des blessés est évacuée sur l'ambulance du quartier général. Vers 4 heures du soir, une reconnaissance est faite par les Russes, sortie de la place vers les batteries. Mais l'ennemi ne s'avance pas et rentre à Sébastopol. Une deuxième compagnie de francs tireurs est organisée. Une 5e division française arrive au complet.
  • 18 octobre : la frégate l'Orénoque embarque une partie des blessés de la flotte (38) et 450 scorbutiques (marins) et se rend dans le Bosphore où stationnent les frégates la Proserpine et la Belle-Poule, disposées en hôpitaux, comme succursales de l'hôpital de Thérapia, qui ne recevra, à l'avenir, que les blessés et les grands malades. Un régime exceptionnel (poisson frais, viandes et légumes frais, fruits acidulés et vin généreux) est accordé à ces deux bâtiments. Les malades peuvent descendre à terre et y prendre leur repas lorsque le temps ne s'y oppose pas. Pendant ce temps 600 travailleurs réparent les travaux endommagés par le feu pendant que les batteries anglaises, qui ont peu souffert, continuent leur feu. De nouvelles batteries et travaux de tranchée commencent devant le bastion du Mât. Pendant la nuit, une fausse alerte à lieu dans Sébastopole provoquant un grand nombre de coups de canon des Russes et une fusillade bien nourrie part des bastions.
  • 19 octobre : Les travailleurs que quelque cagorie ils appartiennent, reçoit 1/16 de litre d'eau-de-vie, remplacée, pour les trucs, par une ration de sucre et de café. Le feu des batteries françaises commence avant 7 heures du matin, auquel répond aussitôt le feu de la place. Deux batteries françaises, dont une de marine, sont mises hors d'état. Les pièces sont renversées ou égueulées ; les artilleurs sont pour la plupart tués ou blessés. Pendant la nuit, réparation des parapets, des épaulements et de la gabionnade. Dans la journée, on compte 10 tués dont 2 officiers, et 82 blessés français, dont 14 seront amputés.
  • 10 octobre : Explosion du magasin à poudre d'une batterie (n°2) de la marine. Pendant la nuit, sortie des Russes sur nos ouvrages ; ils sont repoussés et laissent 6 hommes tués et 4 blessés. Les troupes sont privées de repos et de sommeil. En compensation, une ration de vin leur est accordée (1/4 de litre).
  • 22 octobre : dans la journée, les Russe démasquent de nouvelles batteries. Les bombes alliées ont incendié plusieurs parties de la ville. L'ennemi compte beaucoup de tués et de blessés.
  • 23 octobre : Etablissement de francs tireurs derrière des sacs à terre : leur feu atteint les Russes qui se présentent aux embrasures pour charger leus pièces. A Eupatoria, un corps de cavalerie russe de 6 000 hommes est repoussé.
  • 24 octobre : les batteries françaises ont beaucoup souffert et sont réduites à trois pour la continuation du feu. Une grande baraque en bois est donnée à l'ambulance du grand quarter général.
  • 25 : Les travaux des tranchées deviennent de plus en plus difficiles : le roc est à fleur du sol et il faut l'entamer en utilisant des mines. Il y a peu de terre pour faire des parapets. Les hommes sont autorisés à remplacer l'eau pure comme boisson par de l'eau-de-vie diluée. Il leur est accordé un supplément de solde de 2 centimes. 30 grammes de riz par homme et par jour sont accordés ainsi que, deux fois par semaine, une ration de vin, les jeudi et dimanche. Le combat de Balaklava commence. Les Russes, dont la tête de colonne peut être estimée à 25 000 hommes avec 40 pièces de canon, sortent du village de Tchorgoun et attaquent les redoutes gardées par les Turcs, à environ 2 km du village de Kadikeueï. Ces redoutes ne consitutuent pas une défense sérieuse et sont enlevées par l'ennemi qui encloue les pièces et brise les affûts. Le 93e Highlander, en avant-poste sur la gauche, dans la plaine, est assailli par la cavalerie et l'artillerie russe. Cette première attaque est repoussée ainsi qu'une seconde. Mais les pertes écossaisses et turques sont importantes. L'attaque se développe et se généralise : infanterie, cavalerie, artillerie entrent au combat de part et d'autre. Les Russes attaquent la grosse cavalerie anglaise (Ecossais gris et dragons d'Enniskillen) et sont arrêtés et enfoncés. Une charge brillante, mais malheureuse, de la cavalerie légère anglaise est cruellement éprouvée ; le 4e chasseurs d'Afrique charge à son tour et sabre l'artillerie russe (il perd deux officiers de 11 hommes tués, 28 blessés) : les premiers avantages des Russes restent sans effet import, les positions qu'ils avait occupées sont reprises et ils opèrent leur retraite mais conservent une des redoutes. La cavalerie anglaise perd plus de 400 hommes (sur 600) tués ou blessés. Les Russes laissent 500 cadavres sur le champ de bataille. La charge de la brigade légère à donné lieu à un film du même nom, en 1936 avec Errol Flynn et Olivia de Havilland.

 

  • 26 octobre : Attaque des Russes vers Inkermann ; l'armée anglaise, seule engagée, repousse l'ennemi qui perd 130 hommes et lui fait une centaine de prisonniers. Des chevaux échappés des lignes russes provoquent une fausse alerte et un certain est récupéré par les troupes alliées.
  • 27 octobre : établissement d'ouvrages de défense à Balaklava. Explosion d'un magasin à poudre vers la batterie n°2 par une bombe russe.
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