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Les blessés du 27 mai

Le 27 mai 1871, la guerre contre la Prusse est finie mais celle contre les français non............ c'est la commune de Paris et là, ce sont des français qui tirent sur des français.

L'armée est aux premières lignes évidemment. Avoir survécu aux combats contre l'armée Allemande, au typhus des hôpitaux et ambulances et se retrouver face à des français qui vous tirent dessus comme si vous étiez l'ennemi.............. VOUS êtes l'ennemi, c'est une situation qui a du être bien difficile à vivre pour ces jeunes soldats.

Cela aurait pu dégénérer en guerre civile............ ce sera juste la commune de Paris.

Le 27 mai, c'est la fin de cette "guerre civile", c'est la prise des buttes Chaumont et du Père-Lachaise. Ce sont les derniers combats et ils sont effroyables. Deux cents communards se sont retranchés dans le cimetière du Père-Lachaise et très vite, ils n'ont plus de munitions. Les combats se terminent à l'arme blanche.

Les blessés sont achevés et les derniers survivants sont fusillés par l'armée le long du mur d'enceinte, désormais appelé mur des fédérés.

Le cocher d'une ambulance volante en devient fou, ne pouvant plus supporter la vue de toutes ces horreurs.

Parmi les militaires blessés, on trouve :

Hyacinthe Hubert Rousseau, caporal au 37e de ligne, natif de Chaillié sur les Ormeaux en Vendée, est atteint d'une balle à la poitrine, du côté gauche, qui lui fracture plusieurs côtes et provoque une dyspnée.

Aristide Léon Louis Vasseur, du 3e génie est blessé rue de la Roquette d'une balle à la cuisse gauche provoquant une plaie contuse avec douleurs et gêne des mouvements du membre.

Alexis Jean Marie Lajous, au 109e de ligne, natif de Fousseret en Haute Garonne, est touché par le ricochet d'une balle au globe oculaire gauche.

Fernand Aristide Gustave Thiébault, du 79e de ligne, est atteint d'une plaie pénétrante du côté droit de la poitrine par coup de feu provoquant une dyspnée, comme Hyacinthe Rousseau.

Pierre Cousin, du 54e de ligne, natif de Jumelles dans le Maine et Loire perd son testicule gauche, le canal de l'urèthre et une partie du gland par coup de feu.

François Jean Marie Merienne, sergent au 33e de ligne tombe sur son poignet gauche boulevard Beaumarchais avec gêne des mouvements du poignet.

Jean Banos, du 72e de ligne, est atteint par un coup de feu à la main droite avec fracture de l'auriculaire, aux Buttes-Chaumont, provoquant la désarticulation de l'auriculaire.

François Dumas du 6e régiment d'infanterie provisoire natif de Treteau dans l'Allier est atteint par un coup de feu provoquant la désorganisation de son globe oculaire droit.

Jacques Guillon du 48e de ligne est atteint par balle à la mâchoire qui fracture le maxillaire gauche avec perte du bord alvéolaire et des dents du côté gauche et défaut de parallélisme des maxillaires.

François Marie Cadoret, du 48e de ligne, natif de Plounevez Quintin dans les Côtes d'Armor est atteint d'une balle à la main gauche avec amputation du pouce.

Jean Heidinger du 15e d'artillerie est blessé par la chute d'un caisson avec fracture du fémur droit provoquant un raccourcissement de la jambe.

François Bannier, du 37e de ligne est atteint d'une balle à la main droite avec fracture des 3e et 4e métacarpiens rue de la Roquette, consolidation vicieuse.

Joseph Vergnes du 11e de ligne est blessé par balle à l'articulation tibio-tarsienne gauche aux buttes Chaumont qui provoquent l'atrophie du pied.

François Audibert du 2e génie est touché par éclat d'obus rue du Temple avec fracture du bord alvéolaire du maxillaire supérieur et perte des molaires.

Dieudonné Veltin, sergent au 55e de ligne natif de Fléville dans la Meurthe et Moselle est touché par un coup de feu provoquant une fracture comminutive de l'humérus gauche avec désarticulation scapulo-humérale.

Henri Benjamin Guy sergent au 5e régiment provisoire, natif de Niort dans les Deux Sèvres est touché par un coup de feu provoquant une fracture du maxillaire supérieur avec perforation de la voûte palatine , perte d'une partie alvéolaire du maxillaire et des dents et cicatrice difforme à la joue gauche.

Le retour au pays est difficile pour un soldat d'une guerre que l'on a perdu............. imaginez le retour du soldat de la commune !!


Le massacre des fédérés du Père-Lachaise signe la fin de la commune mais il y a encore des otages à libérer.

Le 28 mai, la prise de la barricade de la rue Haxo fait 2 000 prisonniers et celle de la Roquette permet de libérer 169 otages. 64 d'entre eux ont été fusillés l'avant-veille.

Dans cette "guerre" de nombreux anonymes ont œuvré pour venir en aide aux blessés, aux prisonniers. Je vais en citer une, Madame Coré, femme de l'ancien directeur de la prison de la Roquette, dont le mari a été arrêté dès le début de la commune.

Ayant gardé son logement dans la prison, elle a profité de cette situation pour apporter nourriture et linge aux otages.

Certains d'entre eux, fusillés juste avant la fin de l’insurrection, ont pu écrire à leur famille et leur rapporter le dévouement dont elle fit preuve à leur égard. C'est le cas du président Bonjean, malade et qui fut malgré tout massacré avec les autres. Les lettres écrites à sa femme rapportent les soins que madame Coré lui a apportés.

Parmi les blessés militaire du 28 mai, on trouve :

Jacques Thuant, du 54e de ligne, blessé par balle rue des Lilas, à l'épaule gauche

François Alexis Florent Fournier, du 48e de ligne, blessé par balle à la cuisse

François Dufoux du 36e de ligne, perte de l'index de la main gauche par biscaïen

Antoine Specht, du 94e de ligne, plaie par balle à la main droite à la barricade Caumartin avec désarticulation partielle du pouce

Eugène Joseph Delaveau du régiment étranger, plaie compliquée au pouce de la main gauche par coup de feu à la Villette.

Malheureusement, si les combats sont terminés, ce n'est pas la fin des massacres puisque au gré des officiers et de la foule, de nombreux prisonniers communards, hommes, femmes et enfants, vont être exécutés avant le début des procès.