• Description

La petite ville de Monthou-sur-Cher, 1231 habitants en 1866, a payé un lourd tribut à la guerre de 1870.

Le premier à tomber au combat est François Etienne Papineau. Soldat au 95e de ligne depuis juillet 1868, il meurt le 12 octobre 1870 à l’ambulance de Raon l’Etape, dans les Vosges.

Le 23 octobre, Silvain Désiré Serault, 2e régiment de marine, prisonnier, décède du typhus à la forteresse d’Ulm, en Allemagne.

Le 9 novembre 1870, c’est le tour de Silvain Alphonse Ricois. Garde mobile, marié à Silvine Janvier, il décède dans ses foyers (malade ou blessé convalescent ?).

Le 12 novembre, Silvain Louis Joudon, garde mobile passé au 10e de ligne, décède à Niort.

Puis vient le mois de décembre. Charles Villette est blessé à la jambe gauche par coup de feu au combat de Loigny, le deux. Cela ne l’empêchera pas de faire toute la guerre.

Les autres n’ont pas cette chance. Le 20, Eugène Moreau, meurt à Setif, en Algérie. Le 21, Louis Pierre Lerat, du 40e régiment de ligne, meurt à Metz de congélation et gangrène de deux pieds. Le 23, Henri Louis Jacques Auger, garde mobile, blessé aux combats du 15 décembre, décède à l’hôpital de Chartres. Le 24, Paul Girardin, soldat au 9e régiment d’infanterie, décède à Agen de la variole.

Et l’hécatombe continue en 1871 avec la mort de Henri Auguste Harrault, garde mobile, le 14 janvier à Niort, de la variole, de Paul Barboux, le 17 janvier à Nantes, soldat d’artillerie de marine, celle de Gatien Chatet, garde mobile, qui décède à La Roche sur Yon le 2 février.

Puis vient la fin de la guerre et le retour des gardes mobiles au pays. Les soldats, pour leur part, doivent continuer leur service militaire.

Mais la population s’inquiète. Certains ne sont pas rentrés.  Trois enfants du pays manquent à l’appel. Ils ont été faits prisonniers lors des combats d’Orléans le 13 décembre et emmenés en Allemagne.

Le maire écrit au préfet. Les familles s’étonnent que malgré la ratification des préliminaires de paix par l’assemblée nationale, on ne leur ait pas encore rendu leurs enfants.

Il s’agit de Raymond Templier, Narcisse Berthelin et Jules Minier.

La demande est transférée le 28 mars au sous-intendant militaire, pour qu’il se renseigne sur le sort de ces trois gardes mobiles. Mais il ne sait rien. Il faut s’adresser directement au ministre de la guerre.

De fait, Narcisse Berthelin rentre au même moment au pays, de retour de captivité. Libéré le 30 mars, il lui faudra un certain temps pour rentrer chez lui.

C’est plus trouble pour Raymond Templier. Son livret matricule ne mentionne aucune captivité. Il est indiqué qu’il est licencié le 20 mars 1871 et qu’il a fait campagne jusqu’au 7 mars.

Jules Auguste Minier par contre, ne rentrera jamais. Parti à la guerre le 17 août 1870, il est fait prisonnier le 12 décembre à Pontijou. Mais son sort est incertain. On le déclare d’abord libéré le 1er février 1871, puis mort à Patay, le 4 décembre 1870. Finalement, on apprend son décès à Ingolstadt (Bavière) en Allemagne. La date de sa mort n’est pas connue. Il n’aura même pas d’acte de décès à son nom.

La guerre aura causé la mort de douze jeunes hommes de la commune.

Christine Lescène - Le blog d'une généalogiste - 18 juin 2016