• Description

Second siège de Paris :

Rigault propose d’échanger monseigneur Darboy contre Blanqui, ce que refuse Thiers. La commune passe un décret ordonnant l’arrestation d’un certain nombre d’otages devant servir d’otages.

Les combats du second siège de Paris continuent. Le canon tonne : les Champs-Elysées, les Ternes, l’avenue Friedland sont bombardées et les victimes nombreuses.

Au cimetière de l’Est, les corps des victimes des trois jours de combat précédents sont exposés sur une longue ligne, dans une tranchée. Les familles défilent devant les cercueils, à la recherche d’un proche dont ils sont sans nouvelle. Presque tous les cadavres sont mutilés, criblés de balles.

La commune décide de mettre l’opinion publique de son coté et organise des funérailles « officielles ». Le 6 avril, à deux heures de l’après-midi, une foule importante est présente à l’hôpital Beaujon. Des bouquets d’immortelle sont distribués, et vers trois heures, trois grands corbillards garnis de velours noir et contenant chacun quinze corps, se mettent en marche vers le père Lachaise où ils doivent être inhumés.

Chaque char est tiré par quatre chevaux. Des trophées de drapeaux rouges voilés de crêpes sont disposés aux angles des chars. Derrière, une douzaine de membres de la commune suit les corbillards, ceints d’une écharpe rouge. Les gardes nationaux en foule escortent le convoi.

Mais l’opération de communication n’a pas les effets escomptés par la Commune. Nombreux sont les « fédérés » qui, effrayés par la vue de ces corps mutilés, décident de rester chez eux le lendemain.

Le matin même, à dix heures, la guillotine, ou du moins ce qu’il en reste, est brûlée boulevard Voltaire, au pied de la statue du philosophe.

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Pour l’armée de Versailles, Antoine Capel, soldat au 46e de ligne, est blessé à la main droite par un coup de feu. Joseph Jules Haillant, vingt-quatre ans, natif de Ferdrupt, Vosges, du 6e d’artillerie, a la mâchoire inférieure fracture par un coup de feu. Il perd sept molaires et souffre d’une déviation des arcades dentaires.

A Courbevoie, Théoore Mahuet, vingt-deux ans, natif de Nijon, Haute-Marne, gendarme de la Haute-Marne, est blessé à la main gauche par un éclat d’obus.

A Chatillon, Géneis Quénon, soldat au 12e d’artillerie est blessé à la main gauche par un éclat d’obus.

A Neuilly, Jean Exquerté Morère, trente-sept ans, natif de Soulan, Ariège, gendarme à la compagnie de l’Arière, est blessé à la main droite par un coup de feu.

A Clamart, Louis Duplastre, vingt-deux ans, natif de Pernes, Vaucluse, soldat au 76e de ligne, est blessé à la tête par un éclat d’obus.

Arrestation de monseigneur l’archevêque Darboy comme otage. Il est envoyé à la conciergerie, cellule n°123, et conduit à Mazas avec M. Bonjean, arrêté également comme otage.

A Ulm, en captivité, Constantin Geslin, de Billon, Orne, soldat au 3e régiment du génie, décède de pneumonie.

A Mayence, en captivité, Pierre Victor Juillard, de Savigna, Jura, soldat au 3e génie, décède du typhus.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 6 avril 2021