• Description

Second siège de Paris :

La commune fait arrêter monseigneur Darboy. Deux cents prêtres vont être également arrêtés les jours suivants.

Ayant perdu la capacité d’offensive, la commune se retranche dans Paris, assiégée par l’armée régulière. La garde nationale est maitresse de toute l’enceinte. Elle s’est emparée du fort de Vincennes, des forts du Sud, Charenton, Ivry, Bicêtre, Montrouge, Vanves et Issy. Elle occupe quelques positions extérieures, comme les Hautes-Bruyères et le Moulin-Saquet.

 

4avril

Les forts du Nord-Est sont aux mains des prussiens.

L’armée régulière, appelée armée de Versailles, n’a que le fort du Mont-Valérien, mais occupe presque toute la presqu’île de Gennevilliers. Elle occupe toutes les positions extérieures occupées par les prussiens durant la guerre.

Elle gouverne le cours de la Seine grâce aux écluses de Suresnes, bloquant la flottille fédérée. Les canonnières qui composent cette dernière sont réduites à l’état de simples batteries d’artillerie immobiles sous le viaduc du chemin de fer de ceinture de Paris. Le viaduc sert également de seconde ligne de fortifications, armé des pièces de marine.

Les canons de Montmartre ont été transportés à Neuilly en partie, et le reste dans les forts. La commune organise les hauteurs de Montmartre, Belleville, La Villette, La Chapelle, les buttes Chaumont et Charonne en citadelles intérieures, au cas où les prussiens rendraient les forts du Nord-Est à l’armée régulière.

Du côté de cette dernière, l’artillerie arrive des ports, avec de gros canons de siège.

Les deux forces d’artillerie deviennent vite égales.

En ce qui concerne l’armée elle-même, le pouvoir exécutif s’empresse de la ramener à Versailles, loin des sirènes de la commune, appelant les hommes à la rébellion. C’est une armée en miette, après la guerre, qu’il faut reconstituer. Avec l’autorisation des prussiens, en l’espace de deux semaines, elle a été reconstituée à soixante mille hommes. Un mois après, elle atteignait cent vingt mille hommes.

Combats et escarmouches se poursuivent, ce 4 avril.

Louis Foulon, vingt-et-un ans, natif de Locon, Pas-de-Calais, soldat au 28e de ligne, perd la vision de l’œil droit après un coup de feu.

A Châtillon, Arsène Emile Lacointe, soldat au 22e chasseurs à pied est blessé à la poitrine par un coup de feu qui atteint le poumon droit.

Le 70e de ligne subit de lourdes pertes à Châtillon. Benoît Marie Lagoutte est blessé à la main droite par un coup de feu. Il perd un de ses doigts. Jean Laporte est également blessé à la main droite par un coup de feu. Antoine Madery, vingt-et-un ans, de Méallet, Cantal, est blessé par un éclat d’obus au-dessus de l’oreille gauche avec perte de substance osseuse. Il en devient sourd à gauche.

Antoine Pradel est blessé au poignet gauche par un éclat d’obus. René Auguste Provost est blessé à la poitrine par un coup de feu. La balle ne pourra pas être extraite, lui laissant des séquelles. Le sergent Jean Celestin Renaud a l’os iliaque droit fracturé par une balle. Léon Sauze, vingt-six ans, natif de Robions, Vaucluse, a la main fracturée par un coup de feu.

Louis Coïc est blessé par balle au cou. Jean Delaroque est blessé à la cuisse droite par un coup de feu et Hilaire Fichot est blessé à l’épaule gauche par balle.

Jean Antoine Balgairies a le mollet gauche déchiré par un éclat d’obus. Jean Théodore Baron a la main gauche déchirée par un éclat d’obus. Jules Mathias Blin est blessé à la cuisse gauche par un coup de feu.

Oscar Nicolas Caussin, vingt-sept ans, natif de Fouilloy, Somme, soldat au 71e de ligne, a le poignet droit et la main fracturés par un coup de feu.

Claude Picard, vingt-sept ans, natif de Coulandon, Allier, brigadier au 2e d’artillerie, est atteint à la face par un coup de feu qui lui fracture les os du nez, détruit son orbite et son œil gauche. Sa vision à droite est également atteinte. François Stanislas, soldat au 46e de ligne, est blessé à la face par un éclat d’obus qui lui fracture les mâchoires, et détruit sa voûte palatine, laissant une plaie ouverte entre les fosses nasales et la bouche qui ne pourra être réparée.

Ignace Beck, garde mobile du Bas-Rhin, a les deux mains blessées par un éclat d’obus.

A Courbevoie, Germain Lagier, soldat au 41e de ligne, a la mâchoire inférieure fracturée par un coup de feu.

A Clamart, Noël Auguste Dauner, soldat au 35e de ligne, est blessé à la poitrine, touché au poumon gauche, par une coup de feu.

A Meudon, Jacques Giraud, vingt-deux ans, natif de Mervieux, Loire, soldat au 42e de ligne, est blessé à la tête par un éclat d’obus entraînant la perte de la vue à droite.

A Marseille, François Prudent Langelier, vingt-et- un ans, natif de Vilaine-la-Garelle, Sarthe, soldat au 6e chasseurs, a la jambe gauche fracturée par un coup de feu et doit être amputé de la jambe.

A Ulm, en captivité, Eugène Fayet, d’Arras, Pas-de-Calais, caporal au 24e de ligne, décède d’un abcès au cerveau.

A Mayence, en captivité, Jean François Vallée, d’Ille-et-Vilaine, caporal au 21e de ligne, décède de la petite vérole. Jean Pellet, de l’Isère, du même régiment, décède du typhus. Jean Baptiste Tessier, de Flavigny, Meurthe, soldat au 18e de ligne, décède également du typhus.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 4 avril 2021