• Description

A Orléans, le sous-lieutenant Louis Edouard Moret, du 16e régiment de ligne, 3e bataillon 2e compagnie, âgé de vingt-six ans, décède à l’ambulance du monastère de la visitation de Sainte-Marie, 77 faubourg Bannier. Natif de Parnot, en Haute-Marne, il a été blessé le 4 décembre 1870, pendant la bataille qui a fait rage autour d’Orléans.

31mars

 

A Bitche, le commandant Teyssier, devenu lieutenant-colonel, quitte la place forte en dernier. Un sauve-conduit lui est délivré. Enfin, pas tout à fait le dernier. Deux sous-officiers, le tambour-major Vincent, du 49e de ligne et le sergent Richard, du 68e de ligne, restent, chargés de la conservation et de l’expédition des colis laissés par le 5e corps.

Mais Teyssier doit rester encore deux jours, pour des raisons tout à fait banales. En accourant à Bitche, au début des hostilités, il avait dû abandonner ses malles à Thionville. Il a passé les huit derniers mois vêtu du même costume. Ces bagages ne seront jamais retrouvés. Expédiés de Thionville le 5 août, ils ont fait partie d’un convoi pillé par les prussiens aux environs de Metz. Ses effets personnels, ses papiers, sa bibliothèque, une collection de médailles qu’il avait mis vingt ans à réunir ont disparu.

Avant de partir, il doit trouver des vêtements décents. Chose faite, il fait route pour Versailles où l’a précédé le 54e de marche.

Tout le long de la route, le voyage du régiment de Bitche est une longue ovation. La garnison n’a pas été vaincue. En Lorraine, en Alsace, sur tout le parcours, les populations les acclament.

A Hagueneau, à Bischwiller, les manifestations virent au délire.

A Saverne, au milieu de la nuit, les dames de la ville ont pavoisé de fleurs leurs canons.

A Epinal, l’enthousiasme n’est pas moindre, malgré l’intervention, à la baïonnette des prussiens.

A Nevers, le général commandant la division, leur rend hommage.

Sans la guerre civile qui déchire Paris, la vision d’une garnison qui rentre avec son drapeau, ses armes et ses canons serait un baume au cœur des Français. Ailleurs, la résistance de Bitche est passé inaperçue.

Arrivé à Versailles, reçu par Thiers et félicité pour sa conduite, le lieutenant-colonel Teysser est élevé au grade de colonel.

A Ulm, en captivité, Julien Vézy, de Sévillac, Haute-Vienne, soldat au 3e régiment d’infanterie de marine, décède de pneumonie.

A Mayence, en captivité, Auguste Robillard, de la Manche, soldat au 63e de ligne, décède d’une pneumonie, après six semaines d’hospitalisation.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 31 mars 2021