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L’assemblée nationale est trop loin de Paris. Elle décide de se transférer de Bordeaux à Versailles. C’est assez près pour pouvoir gérer la crise qui s’annonce, mais pas trop pour ne pas en être victime.

A Paris, Clémenceau, maire du XVIIIe tente, en vain, de persuader les gardes nationaux de Montmartre de rendre les canons dont ils se sont emparés.

A Vendôme, les dix dernières voitures réquisitionnées sont chargées des derniers matériels allemands : ambulance, poste, télégraphe, et se mettent en route vers Blois, sous escorte de cavaliers et de fantassins. Elles arrivent dans la soirée, dans une ville où cantonnent encore plus de huit mille hommes.

Vendôme est enfin libre. Du 1er octobre 1870 au 10 mars 1871, date de départ du dernier allemand, 286 décès ont été déclarés à l’état civil. Un certain nombre n’a pas été inscrit, faute d’identité ou de déclaration.

Le nombre de soldats morts dans les ambulances de la ville s’élève à 341 français et 50 allemands. Cela fait plus de cent actes manquants, bien plus si l’on tient compte des civils dans les chiffres.

Quatre ambulances ont fonctionné, celle de l’hospice, qui a perdu 212 patients, celle du lycée avec sa succursale du musée, qui en a perdu 144, français et allemands, celle du Saint-Cœur où les allemands ont établi leur propre ambulance, et où 22 soldats français sont morts, et l’ambulance du quartier de la cavalerie, où très peu de ses morts ont été inscrits à l’état civil.

Sur les plaques commémoratives qui vont être dressées dans l’arrondissement, celles de Vendôme portent vingt-trois noms, celle de Droué, 30 noms, celle de Mondoubleau, 22 noms, celle de Montoire, 28 noms, celle de Morée, 19 noms, celle de Saint-Amand, 24 noms, celle de Savigny, 23 noms, celle de Selommes, 12 noms, tous jeunes hommes de l’arrondissement de Vendôme, morts sous les uniformes de l’armée active, de la marine, et des corps francs.

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D’autres plaques seront mises en hommage aux mobiles du vendômois, du 2e bataillon du 75e, tombés à Coulmiers, Faverolles, Loigny, Villorceau, Parigné-l’Evêque, et Saint-Jean-sur-Erve : 99 mobiles sont tombés au combat, 56 sont morts en captivités ou des suites de la guerre.

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A Bitche, on attend toujours l’annonce officielle. Le commandant Teyssier ne sait à quel saint se vouer !! Il est comptable envers l’armée de sa garnison et de ses armes.

Que faut-il faire du matériel, des vivres, des munitions et de l’armement ? Sur quel point de la France la garnison doit-elle se rendre ? Que vont devenir les douaniers ?

En attendant, les hommes commencent à démonter les pièces de 24 et de 12, et à les transporter à la gare. Ce matériel doit rester la propriété de la France.

A Ulm, en captivité, Ignace Gaston, de Seix, Ariège, soldat au 17e de ligne, décède de pneumonie.

A Mayence, en captivité, Simon Briot, trente-et-un ans, de Haute-Saône, soldat au 2e voltigeurs, décède du typhus après près de deux mois d’hospitalisation.

Ernest Salaber, vingt-un ans, de l’Ardèche, soldat au 21e de ligne, décède de la petite vérole, après deux mois d’hospitalisation. Alfred Bernard, vingt-cinq ans, garde mobile de la Côte-d’Or, décède de cause non indiquée. Il était entré à l’hôpital le 25 janvier.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 10 mars 2021