• Description

A Paris, dispositions prises pour une grande sortie sous les ordres du général Ducrot. Mais les préparatifs pour jeter des ponts sur la Marne rencontrent des difficultés insurmontables. Le courant de la rivière est considérablement augmenté par les débris du pont de Joinville, qui rétrécissent le passage de l’eau.

Les marins commandés par le vice-amiral Saisset et appuyés par la division d’Hugues s’emparent du plateau d’Avron et passent la nuit à construire des ouvrages défensifs. A une heure du matin, ils ouvrent un feu d’artillerie sur les positions occupées par l’ennemi.

A Beaune-la-Rolande, les prussiens occupent toute la ville. La plupart des habitants ont fui, leurs maisons envahies par l’ennemi. L’armée de la Loire doit aller à la rencontre de l’armée de Paris, en passant par Pithiviers et Fontainebleau.

Le combat commence dès huit heures du matin entre l’armée de la Loire et celle du prince Frédéric-Charles. Ils se déroulent sur Courcelles, la Pierre-Percée, Suis-la-Lande, Corbeilles, Juranville, Lorcy, Saint-Loup, Nancray, Batilly et Mézières.

28novembre

Mais si, dans un premier temps, les français sont victorieux sur Beaune-la-Rolande, ils doivent reculer vers les lisières de la forêt d’Orléans, sur Bellegarde, Ladon et Boiscommun. Les pertes françaises s’élèvent à 1366 homme dont 266 tués. 123 officiers sont hors de combat, dix-huit tués et dix qui décèderont de leurs blessures.

Le 3e zouaves compte, à lui seul, dix-sept officiers tués ou blessés.

Jean François Biger, vingt-huit ans, soldat au 44e de ligne, natif de Plogastel-Saint-Germain, dans le Finistère, doit être amputé de la jambe, fracturée par un coup de feu. Etienne Faure, vingt-cinq ans, natif de Roanne, garde mobile de la Loire est amputé de la jambe gauche, fracturée par un éclat d’obus. Felix Karcher, vingt ans, natif de Rosenwiller, Bas-Rhin, du 3e zouaves, est amputé du bras, fracturé et déchiré par balle et éclat d’obus. Et la liste est longue des soldats qui garderont des séquelles physiques, toute leur vie, de cette bataille.

Amiens est occupé par les troupes du général de Goeben, mais pas la citadelle. Le capitaine Vogel qui la commande tient bon. Les allemands s’apprêtent à la bombarder depuis l’intérieur de la ville.

A Belfort, l’ennemi essaie de nouveau de s’installer à Valdoie, en vain. Vers trois heures, deux colonnes formées de mobiles, de soldats du 45e et de francs-tireurs, tentent de détruire les travaux prussiens commencés près du moulin de Botans et de s’emparer du village de Sevenans, mais l’ennemi est trop nombreux et les français doivent se retirer. L’armée prussienne occupe Bavilliers. Elle tente une attaque sur Bellevue qui échoue.

A Montmedy, la nouvelle de la reddition de Thionville leur est parvenue. Les prussiens reviennent occuper en force le village de Grand-Verneuil et établissent un poste à la Poncette de Velosnes, en France, et à Torgny, en Belgique. Un détachement belge s’y trouve, pour sauvegarder la neutralité du territoire belge et un incident international manque d’éclater quand les prussiens tentent de détruire la passerelle qui sépare les deux communes. Tout le long de la frontière belge, un cordon de troupe est échelonné et tous les clochers sont drapés du drapeau belge. Il ne faudrait pas que les prussiens se trompent de cible.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 28 novembre 2020