• Description

Jusqu’ici, dans les dossiers de demande de secours des familles du Loir-et-Cher, nous avons eu des parents dont le ou les fils sont à la guerre, couple encore en vie, père ou mère veuf, et des jeunes femmes, jeunes mariées mères de famille ou prêtes à accoucher.

Pour la famille Quillon, la demande d’aide vient d’une femme, mais elle n’est ni la mère, ni la femme de l’homme parti à la guerre. Il s’agit de sa sœur.

Esther Jeanne Quillon, couturière à Blois, âgée de quarante-huit ans, n’a plus que son frère, Silvain Auguste, dans sa vie.

rue chambourdin

Son père, Jean Delacroix Constant Quillon, tonnelier, est mort trente-sept ans auparavant, le 19 janvier 1833, laissant sa mère, Jeanne Devineau, seule avec deux enfants. Jeanne Esther a onze ans et Silvain Auguste, six ans.

Ils sont les survivants d’une fratrie de cinq. La famille vit du côté des Hautes-Granges, à Blois, et rue Chambourdin.

Le 9 juillet 1855, Silvain Auguste épouse Charlotte Buckel. Ils ont vingt-huit ans tous les deux. Charlotte est femme de ménage, native de Zillsheim, dans le Haut-Rhin.

Je ne trouve plus trace du couple à Blois dans les années qui suivent.

Jeanne Esther vit avec sa mère, jusqu’au décès de cette dernière, le 3 octobre 1859. La jeune femme a trente-sept ans.

Quand son frère est-il revenu ? Où est-il parti ? Lorsque la guerre arrive, Silvain Auguste est veuf.

Il est âgé de quarante-trois ans, ébéniste de son état. Malgré son âge, Il s’engage dans les francs-tireurs, le 12 octobre 1870.

chambourdin-granges

Tous les autres membres de la famille sont décédés.

Esther est à la charge de son frère. Le manque de travail, dû à la guerre, lui fait faire une demande de secours.

Quinze francs lui sont alloués, le 4 mars 1871. Elle fait une nouvelle demande à la fin du mois.

Silvain Auguste rentre de la guerre le 20 mars 1871.

Et le frère et la sœur restent ensemble jusqu’au décès de Jeanne Esther, vingt ans plus tard.

Elle décède le 5 juillet 1891, à Blois, rue des Hautes-Granges, à l’âge de soixante-neuf ans.

Silvain Auguste lui survivra douze ans. Il décède à son tour, le 10 avril 1903, à l’âge de soixante-seize ans.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 19 novembre 2020