• Description

Le 26 février 1870, à Blois, Auguste Nivault, maçon, vingt-et-un ans, épouse Désirée Virginie Poupron, couturière, dix-neuf ans. Auguste, natif de Selommes, s’installe à Blois avec sa jeune femme.

Blois-mairie

La guerre vient s’interposer dans leurs projets. Auguste n’a pas fait le service militaire, mais a été inscrit sur la liste de la garde mobile.

Le 17 août 1870, Auguste part avec le premier bataillon 2ème compagnie de la garde mobile du Loir-et-Cher. Désirée est enceinte.

Le 30 août, Auguste écrit

« Messieurs, comme faisant partie de la garde mobile de la classe 1868, je vien donc réclamer pour le secour de ma femme comme étant prête d’acoucher et ne pouvant travailler elle ne peut pas de donner le moyen d’exister ce n’est pas ces parents ni les miens qui peuvent la soutenir car sa leur fera plutôt manque que je n’y soit plus.

Messieurs je vous prie donc d’avoir égard à sa position car ce n’est pas avec un franc par jour que je touche que nous pouvons vivre depuis quinze jours que je suis la.

Messieurs, je suis en attendant votre secour car j’en ai bien besoin je suis votre très humble et dévoué serviteur

Auguste Nivault maçon époux de Désirée Virginie Poupron, demeurant à Blois faubourg de Vienne, rue de Boulogne n°9 ».

Le 3 septembre, suite à cette lettre, un secours de vingt francs leur est accordé.

Le 20 octobre 1870, Désirée fait une nouvelle demande de secours auprès de la préfecture. Deux mois plus tard, le 28 décembre, elle met au monde une petite fille, Augustine Maria.

Pendant ce temps, Auguste fait la guerre : Coulmiers, Faverolles, Loigny, Patay, Josnes, Vendôme, Le Mans, et miraculeusement reste indemne.

Il rentre de la guerre le 20 mars. Mais c’est un soldat démobilisé et il n’y a pas beaucoup de travail, alors, le 21 mars 1871, le maire de la ville fait une dernière demande de secours en leur nom, et le 25 mars, la somme de 20 francs leur est de nouveau allouée.

La guerre est passée. Le couple reprend sa vie là où il l’a laissée, le 17 août, avec un bébé qui sera suivi par d’autres. Pour une fois, l’histoire se termine bien.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 16 novembre 2020