• Description

Pierre Imbert, menuisier, âgé de vingt-trois ans, épouse Marie Deromas, fille de menuisier, âgée de vingt ans. Ils se marient à Blois, le 16 mai 1835 et s’installent Rue neuve, où ils vont passer toute leur vie.

Quatre enfants vont naître dans leur foyer. L’aînée, Aglaé, ne vit que quelques jours, au printemps 1837. Pierre naît le 10 juillet 1838, Marie Louise, naît le 19 novembre 1842 et Edouard Napoléon, le 20 février 1849.

Pierre et Edouard Napoléon sont menuisiers, comme leur père.

Le premier à se marier est Pierre. Il épouse, le 14 août 1865, à Blois, Marie Théodorine Telchide Travers. Sa sœur, Marie Louise, se marie la même année, et épouse Arsène Guilbert, ébéniste, le 14 novembre.

Malheureusement, la femme de Pierre décède le 30 août 1867. Il se remarie, le 20 avril 1868, à Blois, avec Marie Laury, native de Cuis, dans l’Indre.

La famille est soudée. Les deux enfants mariés vivent rue Neuve, à côté des parents.

Le 19 février 1870, Edouard Napoléon se rend au tirage au sort de sa classe, et tire le numéro 16. Il est menuisier, comme son père et son frère. Les cheveux noirs, les yeux châtains, il mesure 1.72 m ce jour-là, et est déclaré bon pour le service. On lui attribue le numéro matricule 392. Il ne mesure plus qu’1.69 m !! Trois centimètres de perdus en quelques jours.

Mais la guerre est là, et il est incorporé, le 10 août 1870, au 14e régiment d’artillerie.

Après la débâcle de la première armée de la Loire, le 14e régiment d’artillerie a intégré la seconde armée de la Loire. Le gouvernement français a quitté Tours pour Bordeaux, plus loin de la zone de guerre.

Depuis Loigny, les combats sont incessants et meurtriers, dans le secteur de Villorceau-Cravant-Beaugency-Tavers-Origny-Josnes, entre la Loire et la forêt de Marchenoir.

Entre le 7 et le 10 décembre, toute l’armée de Chanzy y affronte une partie de l’armée prussienne.

Le 11, alors que les prussiens contournent les troupes françaises pour atteindre Blois par la rive gauche de la Loire, le général Chanzy ordonne la retraite sur Vendôme et le Loir.

Josnes

A un moment donné, pendant ces combats, sur le territoire de Josnes, en Loir-et-Cher, Edouard Napoléon est atteint par une balle qui lui fracture en morceaux le col de l’humérus gauche. Malgré les soins, la consolidation est vicieuse, la cicatrice est adhérente à la partie supérieure et externe de l’épaule, provoquant une gêne considérable dans l’articulation scapulo-humérale.

Le 4 mars 1871, il est de retour chez lui, à la charge de ses parents. Mais les moyens de ces derniers sont faibles. Son père, âgé de soixante ans, souffre d’infirmités et du manque de travail. Il fait alors une demande de secours, comme soldat blessé, le 4 mars 1871. La somme de vingt francs lui est accordée.

Lors du recensement de 1872, il vit avec ses parents et ne peut plus exercer son métier.

Un décret du 6 avril 1872 lui attribue une pension de retraite pour blessures reçues dans un service commandé, avec entrée en jouissance le 10 août 1871.

Le 9 juin 1873, Edouard Napoléon se marie, à Blois. Il épouse Prudente Oréol, enfant trouvée des hospices de Blois. Ils ont vingt-quatre ans tous les deux. Le métier indiqué sur son acte de mariage est « militaire retraité ». Il aura, ensuite, une place de facteur rural, à Contres, où naîtra son fils, Raoul Edouard, le 26 novembre 1875.

En 1901, Edouard Napoléon est facteur chef, à Blois. Le décret n°62842 lui accorde, outre sa pension pour blessures de guerre, une pension de 906.19 francs pour vingt-sept ans de service civil.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 10 novembre 2020