• Description

Un décret de la délégation de Tours prescrit la mobilisation de tous les hommes de 20 à 40 ans.

A Belfort, depuis la veille, une armée allemande, sous les ordres du général de Treskow, se dirige sur la ville. Elle est composée de onze bataillons d’infanterie, quatre batteries d’artillerie et sept escadrons de cavalerie. Le 2 novembre, elle est stoppée par les mobiles du Rhône, à Roppe. Les prussiens, dans un premier temps, doivent reculer. Mais les mobiles sont bien moins nombreux et n’ont pas d’artillerie de campagne. Ils doivent se retirer sur Belfort.

Au même moment, plusieurs engagements ont lieu entre les mobiles de la Haute-Saône et les prussiens, à Grosmagny, Giromagny, Chaux, etc..

2novembre

Au total, les troupes françaises perdent, ce jour-là, cent soixante-cinq hommes, tués blessés ou disparus. Nicolas Géhin, Frenund, Perrot, Liblin et Paffen, gardes nationaux de Chaux sont tués.

A Grosmagny, chez les mobiles de la Haute-Saône, Léopold Beck est blessé au coude droit par un coup de feu, Henri Toussaint Campin vingt-trois ans, natif de Vilet, a le fémur fracturé par un coup de feu, Alexandre Cugnet est blessé au bras gauche par un coup de feu.

A Giromagny, Louis Werling, mobile du Haut-Rhin, a le radius droit fracturé par un coup de feu.

A Vesoul, l’ennemi entre, venant de Gray.

A Neuf-Brisach, le jour des morts porte tristement bien son nom. Vers sept heures du matin, le premier obus tombe sur la ville, qui se retrouve, très vite, sous un déluge de projectiles. Ce bombardement va durer, sans interruption, pendant neuf jours et huit nuits. Le comble est que les prussiens utilisent, entre autres, des pièces d’artillerie françaises.

Ils se sont établis au sud de Wolfgantzen et à l’ouest de Biesheim.

Neuf-Brisach

Les français n’ont que six grosses pièces pour répondre à cette attaque.

Le fort Mortier subit également les obus prussiens, mais un brouillard épais gêne les tirs ennemis.

A chaque tir prussien, c’est une avalanche d’éclats d’obus (les papillons, comme les appellent les assiégés) et de pierre, lorsque les obus touchent les murs des remparts et des maisons.  Un habitant est tué, trente-neuf sont blessés. Henri Georges Thiriet, vingt-et-un ans, natif de Gebwiller, mobile du Haut-Rhin, reçoit un éclat d’obus dans la cuisse gauche. Il ne sera extrait que fin février 1871.

La vie des soldats se réorganise. La relève des postes est à neuf heures du matin, après le premier repas. Il ne faudra leur porter qu’un repas, la soupe de quatre heures, même si les gamelles arrivent presque vide, les hommes chargés de leur apporter devant souvent se jeter à terre pour éviter les éclats d’obus.

Les gardes d’infanterie sont nombreuses. Les artilleurs passent une nuit sur deux à la casemate et quand ils descendent de garde, ils sont, ainsi que les officiers, occupés à réparer, construire, reconstruire. Lorsqu’ils prennent leur garde, ils doivent d’abord passer au magasin récupérer des obus pour approvisionner les contre-gardes. Ils doivent également porter les madriers et les gabions pour réparer les ouvrages, tout cela sous les tirs continuels des obus prussiens.

Le travail est pénible, et les portes de la ville se fermant de six heures du soir à six heures du matin, les blessés de la nuit doivent attendre avant d’être transportés au lazaret.

Le 2 novembre, la buanderie et le moulin, situés près de la porte de Colmar, sont incendiés et détruits par les obus. De nombreux incendies se déclarent près des portes de Colmar et de Strasbourg. Vers le soir, deux compagnies prussiennes attaquent jusqu’au pied des glacis, en avant de la porte de Strasbourg. Ils se heurtent aux tirs des défenseurs des chemins couverts.

Dans la nuit, un superbe clair de lune vient en aide aux français, empêchant les prussiens de poursuivre leurs travaux de tranchées.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 2 novembre 2020