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19octobre-3

A Metz, la ration de pain distribuée aux habitants est de 300g par personne. Les troupes, quant à elles, en manquent déjà. Il n’y a que l’alcool qui les aide à tenir debout.

A Verdun, deux sections d’attaque sont formées pour enclouer des canons prussiens établis sur les hauteurs de Glorieux. Les sections se séparent au village de Glorieux pour attaquer les batteries ennemies. Dans le plus grand silence, les soldats gravissent le mont, en rampant. La nuit est épouvantable et propice à l’attaque. Les français sautent sur les batteries, neutralisent les soldats prussiens et enclouent vingt-six pièces d’artillerie en quelques instants.

A Schelestadt : les prussiens, arrivés le 10, ont sommé la ville de se rendre. Elle a refusé. La place forte est dirigée par le comte de Reinach. La garnison comprend le 2e bataillon de la garde mobile du Bas-Rhin, forte de 1 200 hommes, sous les ordres du baron de Reinach, deux escadrons du 2e et 6e lancier, soit 280 hommes. Deux jours plus tôt, le siège a commencé avec une vingtaine d’obus tirés autour des casernes. Pendant sept jours, l’armée prussienne installe son artillerie, tire parfois pour ajuster les emplacements.

Le 19 octobre, à six heures et demie du matin, les français ouvrent le bal entre tirant sur les bâtiments de la Chapelle de l’Ill, à deux mille mètres, où s’abrite l’ennemi. Il faut attendre neuf heures et demie pour que l’ennemi réplique, depuis une batterie bavaroise installée à deux cents mètres au nord de la Chapelle. Elle attaque la porte de Brisach. Bientôt cette partie de la ville est sous un déluge d’obus. Les magasins de fourrage touchés prennent feu. Les incendies se communiquent d’un magasin à l’autre qui, bientôt, ne sont plus que cendre. La place répond aux attaques jusqu’à midi. Vers quatre heures du soir, les tirs depuis la batterie prussienne de la Chapelle reprennent, toujours dirigés vers la porte de Brisach et la partie Est de la ville. A cinq heures, l’auberge du Faisan est en feu. Les pompiers, aidés par les gardes mobiles se précipitent, sous les tirs d’obus, pour éteindre l’incendie. Plusieurs hommes sont blessés, dont le sergent major Baum, de la 1ère compagnie. D’autres incendies se déclarent dans la ville, plusieurs habitants sont tués ou blessés.

A Neuf Brisach, une reconnaissance est tentée en direction de Wolfgantzen et Wiedensohlen.

19septembre

Arrivée au premier village, la cavalerie française rencontre un peloton de Uhlans sorti du Kastenwald. Ces derniers se retirent dans les bois dès les premiers échanges de coups de feu. Aussitôt alertée, l’artillerie prussienne met en batterie quelques pièces de campagne à la lisière du Kastenwald et envoie une vingtaine d’obus sur les troupes en reconnaissance. A l’autre village, l’artillerie prussienne a également pris position à la lisière des bois et ouvre le feu sur les français. Les canons de la place forte répliquent et, peu de temps après, le feu cesse des deux côtés. Les uns et les autres se testent.

A l’Est, les prussiens ont investi Vesoul et marchent sur Gray. L’alarme règne partout. Les habitants de Savoyeux quittent leur village avec leur bétail et des provisions pour s’installer dans la forêt de Bellevaivre. A Mercey et dans les autres communes alentours, l’exemple est suivi. Des baraques sont construites dans les bois, pour abriter les denrées.

19octobre-2

A Dijon, le comité de défense rassemble 5 300 mobiles, de la Loire, de l’Isère, de l’Yonne et de la Haute-Garonne. A Beaune se trouvent 1 200 mobiles, des Basses-Pyrénées, à Auxonne, 1 200 mobiles de la Haute-Garonne, et à Nuits, 1 200 mobiles de l’Isère. A peu près 9 000 mobiles sont présents sur le secteur.

En Eure-et-Loir, Les prussiens occupent Châteaudun. A sept heures du matin, ils tirent encore sur les hommes qu’ils croisent. Des gardes nationaux qui se sont rendu sont fusillés. Quatre-vingt-dix-sept sont faits prisonniers, dont beaucoup alors qu’ils rendent les armes à l’hôtel de ville, à la demande de l’occupant. L’ancien maire de la ville, Duchanoy, le suppléant du juge de paix, Pillette, le fils de Morelli, conservateur des hypothèques et Raimbert-Beaugrand figurent parmi les prisonniers. Ils sont parqués hors de la ville, les pieds dans l’eau, dans un terrain boueux, gardés par un cordon de prussiens, l’arme à la main. Ils seraient morts de faim si l’évêque Dupanloup n’étaient pas aller les voir et leur avait distribué de la nourriture, malgré les consignes prussiennes.

Un professeur du collège rentrant chez lui après le combat est pris pour un franc-tireur et adossé à un mur pour être fusillé avec vingt autres citoyens. Son statut de professeur lui sauvera la vie.

Le quartier de la Madeleine, resté intact jusque-là, est livré au pillage pendant six heures. Tout ce qui a de la valeur est volé, le reste est détruit.

En quittant la ville, le lendemain, ils l’imposent lourdement en réquisitions et en rançon.

Une patrouille de hussards ennemis arrive à Flacey. Ils arrêtent trois habitants de la commune, Silly, Besnard et Beaurepaire qui sont envoyés en Prusse et interné à Colberg. Ils y retrouveront les prisonniers faits à Châteaudun. A Marboué, quatre hommes sont arrêtés et envoyés en captivité : Touchard, Gillet, Beaurepaire et Silly.

A Saint-Denis-les-ponts, envahie le 18 octobre, le bourg de pont est pillé le 19 au matin.

Dans l’Eure, ce 19 octobre, vers midi, un détachement de tirailleurs havrais se rend à Etrépagny pour empêcher les prussiens de récupérer les réquisitions qu’ils ont faites la veille. Embusqués en avant de la ville, près du cimetière, ils ouvrent le feu dès qu’ils voient les uhlans arriver. Ces derniers repartent aussitôt. Le capitaine Garnier, des éclaireurs de Louviers, est blessé.

Dans le Loir-et-Cher, la 7e compagnie de pontonniers est, avec son équipage de pont, rattachée à l’armée de la Loire qu’elle rejoint à Salbris.

Lendemain de combats, veille de combats, pillages et bombardements deviennent le quotidien d'une partie de la France.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 19 octobre 2020