• Description

Paris, le nombre de décès de la semaine est de 1265 dont 158 par la variole.

Dans la nuit, l’ennemi a attaqué Villejuif, mais il est repoussé et laisse, derrière lui, dix blessés et dix morts. Dès le matin, les forts du sud de Paris ouvrent le feu sur les Hautes-Bruyères pour protéger les mouvements des troupes française. Elles occupent la redoute au prix de pertes en hommes et en chevaux d’artillerie.

La flottille descend à Suresnes pour en protéger le barrage qui assure la circulation sur la Seine. Les canonnières sont attaquées en passant devant le parc de Saint-Cloud. Deux marins sont grièvement blessés, mais la riposte des canonnières est suffisante pour faire cesser les tirs prussiens.

A Phalsbourg, 9 000 projectiles sont envoyés dans cette seule journée. Sept habitant sont tués, et quinze blessés.

A Soissons, les nouvelles ne parviennent plus. Les rumeurs les plus folles circulent, les français gagnants, évidemment, cette guerre. L’illusion s’effondre avec l’arrivée d’un certain nombre de soldat rescapés de Sedan, qui ont réussi à s’évader. Dès leur arrivée dans la ville, ils sont incorporés aux corps présents dans la ville, suivant leur arme : le bataillon du 15e de ligne, la 1ère batterie bis du 8e d’artillerie. Ils sont fantassins, turcos, zouaves, cavaliers, artilleurs. Ils ont assisté au désastre de Sedan, échappé à la captivité. Ils veulent se battre.

Le 23 septembre, un coup de main leur permet de capturer dix-sept uhlans et un vétérinaire qui bivouaquaient dans deux fermes, à Beugneux et cinquante chevaux.

Pendant ces jours de septembre, les soldats font des corvées, hors de la ville, pour préparer un siège éventuel. Le 24 septembre, vingt-deux artilleurs de la compagnie des volontaires soissonnais, quelques artilleurs de la 1ère batterie bis du 8e d’artillerie et une quinzaine de mobiles, escortés par des hommes du 15e de ligne et des mobiles, sont à la tâche, lorsqu’un habitant de Venizel vient les prévenir que les prussiens approchent. Les hommes se mettent en position pour accueillir les cavaliers qui ne tardent pas à arriver. Une fusillade éclate entre les deux camps. Les forces sont en défaveur de la poignée de soldats français. Malgré leur résistance acharnée, au bout de deux tentatives, les allemands réussissent à s’emparer la butte de Villeneuve et de la voie ferrée.

Soissons

Les français se retirent sur la fabrique de Milempart et sur le faubourg Saint-Crépin. Deux compagnies du 15e de ligne et une compagnie de gardes mobiles, sous le commandement du major Denis arrivent à leur secours et les soldats français reprennent l’offensive. Mais les prussiens reçoivent également des renforts. La fusillade est générale et, bientôt, les canons de Soissons entrent dans la bataille et envoie des obus dans les bois situés au pied de la montagne Sainte-Geneviève, où sont postés les tirailleurs prussiens. Mais les français ne réussissent pas à reprendre la butte de Villeneuve. Le commandant Denis est blessé par une balle qui lui fracasse la cheville. Le commandant des artilleurs, M. Ringuier, reçoit une balle dans l’épaule. Les combats vont continuer jusqu’à la nuit et les soldats français doivent battre en retraite.

Le sergent Ahmed-Ben-Bagdad, sergent au 2e tirailleurs algériens, échappé de Sedan et arrivé depuis quelques jours à Soissons est de la bataille. Posté sur la route de Reims, il met plusieurs prussiens hors de combat avant d’être blessé. Il est porté disparu le soir même. Il n’a pas réussi à rejoindre sa compagnie, lors de sa retraite, alors il s’est caché dans un champ de betteraves. La nuit venue, il réussit à traverser les lignes ennemis en rampant. Il n’est pas le seul à réussir à rentrer dans la ville de cette manière.

Le siège de Soissons vient de commencer. Il va durer jusqu’au 14 octobre.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 24 septembre 2020