• Description

A Paris, l’ambulance d’Autriche-Hongrie sous les ordres du docteur Mundy s’ouvre, annexe de l’ambulance du corps législatif. Tous les élèves en médecine ayant douze inscriptions et tous les docteurs inscrits au Val-de-Grâce et sans destination doivent se faire inscrire à l’hôtel de Ville, pour prendre leur service dans les ambulances des remparts.

L’ennemi se concentre à Bondy et établit des batteries à Drancy. Sur ordre, les troupes françaises se retirent du Moulin-Saquet, de Villejuif et des Hautes-Bruyères.

La compagnie des tirailleurs de la Seine, sous les ordres des commandants Dumas et capitaine Sauvage, défendent le pont de Sèvres toute la journée. Les chasseurs bavarois tentent à plusieurs reprises de s’en emparer. Le soir même, les français font sauter le pont.

Le pont de Billancourt saute vers cinq heures du soir. Une quarantaine de prussiens sont sur le quai de Sèvres et des dragons occupent le château de Meudon. 2 000 cavaliers passent par Orgeval vers Feucherolles. 4 000 passent par la Maladrerie vers la même direction. Des troupes d’infanterie et de cavalerie s’installent au Pecq. Un pont est jeté entre le Pecq et Port-Marly par les prussiens, en fin d’après-midi. Bougival est occupé et des éclaireurs prussiens ont été vu à Rueil et à Nanterre.

20septembre

Dans l’Est de la France, l’ambulance numéro 11, dite de l’école de médecine, évacue quarante blessés par bateaux sur Mouzon et Sedan, et par route sur Donchery. Elle est arrivée le 30 août à Létanne et y a trouvé un village en feu. Elle s’est partagée en trois sections, une a récupéré soixante-seize blessés à Beaumont qui ont été placé sur les huit voitures et ramenés à Pouilly. Le lendemain, elle en a ramené autant, puis les deux jours suivants, des morts, vingt-sept. La deuxième section, à Sommauthe, a reçu quatre-vingt-dix blessés et la troisième, à Raucourt, cent vingt. L’ambulance est ravitaillée en vivres et médicaments par des chevaliers de Saint Jean.

Ce 20 septembre 1870, six mille cinq cents blessés des batailles des 31 août et 1er septembre sont évacués sur Mezières. De là, les blessés légers sont envoyés, prisonniers, en Allemagne. Les plus gravement atteint, bien que transportables, sont renvoyés dans leurs foyers.

Il est ainsi difficile de tenir à jour le registre des morts de cette guerre. Beaucoup de ces blessés vont mourir chez eux, des suites de leurs blessures, et l’état civil ne retiendra rien des causes de leur mort. Ils auront retrouvé leur statut de journalier, domestique, ou autre, et les décès seront déclarés par les familles. Ils ne seront pas sur les listes des pensionnés de l’état. Bien souvent les registres matricules n’indiquent même pas la date et le lieu de leurs blessures. Il faudrait, pour savoir, exactement, combien de soldats sont morts pendant et à cause de cette guerre, dépouiller les carnets des ambulances, quand ils existent encore, et les croiser avec les listes de militaires et l’état civil. Un travail de titan que, visiblement personne n’a envie de faire, vu le peu de retentissement de cette commémoration de 150 ans, comparé aux 100 ans de la première guerre mondiale.

Normal, pratiquement tous ces morts étaient célibataires sans enfant. Ils n’ont pas de descendants pour honorer leur sacrifice. Seuls leurs parents les ont pleurés. Une fois cette génération éteinte, il ne restait plus personne pour s’en rappeler. Même les monuments aux morts les ont oubliés, généralement anonymes ou simplement marqués des noms de bataille. Très peu de disparus ont eu un jugement déclaratif de décès. Il n’y avait rien à hériter d’eux.

Leur héritage, ce sera la première guerre mondiale, et cette guerre va les enterrer et oublier, définitivement.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 20 septembre 2020