• Description

Paris, les bâtiments de la flottille réunis à Saint-Claud sont prêts à fonctionner. Ils forment deux divisions : l’une de deux batteries, trois canonnières et trois vedettes, du côté de Bercy. L’autre de trois batteries, six canonnières et trois vedettes au quai de Javel.

L’ambulance n°8 est à Arcueil, chez les pères dominicains.

L’ennemi est à Senlis et Nangis.

14-septembre

A Strasbourg, le maire donne sa démission, après l’annonce de la proclamation de la République. Il est remplacé par le docteur Kuss, professeur à la faculté de médecine.

Pendant que l’armée prussienne s’approche de Paris, les combats continuent : les forts assiégés et le harcèlement auquel se livre quelques troupes de francs-tireurs et gardes mobiles. Cela ne suffit pas à ralentir l’invasion, mais cela suffit à faire des morts et des blessés.

André Lefebvre, capitaine du5e chasseurs à cheval tombe d’un échafaudage au bivouac de Metz et se fracture la jambe droite. Il en gardera une jambe plus courte et tordue.

A Clamart, Claude Marie Victor Charvet, garde mobile de l’Aisne, prend une balle qui lui décolle une grande partie de la peau sur la partie externe de sa cuisse gauche.

A Strasbourg, Jean Marie Favre, du 5e d’artillerie, perd l’usage de son œil gauche à Strasbourg, après avoir reçu un éclat d’obus.

A Strasbourg, encore, Adrien Gauthier, cavalier au 2e régiment du train d’artillerie, reçoit des éclats d’obus. Son état est désespéré : fracture comminutive du genou et du cou-de-pied droit, fracture de l’os malaire et de l’apophyse orbitaire externe, destruction de l’œil droit, larges plaies contuses déchirées accompagnent ces fractures ainsi qu’au pied gauche, à la verge et à l’œil droit. Pourtant, les médecins essayent, à défaut de pouvoir le sauver, d’au moins soulager ses souffrances. Il mourra deux jours plus tard.

Le soldat Hippolyte Alexandre Warrot, vingt-quatre ans, du 87e de ligne, natif de Blangerval, dans le Pas-de-Calais, blessé par un éclat d’obus le 2 septembre, à la jambe gauche, refuse l’amputation. La gangrène s’étant installée, il est amputé le 10, trop tard. L’infection l’emporte le 14 septembre.

Joseph Hentzler, vingt-un ans, natif de Wangenbourg, soldat au 96e de ligne a eu la jambe gauche fracassée au tiers supérieur par un éclat d’obus, le 27 août. Amputée immédiatement, il semble en bonne voie de guérison lorsque, le 14 septembre, la plaie est envahie par la pourriture d’hôpital.  Deux à trois cautérisations au persulfate de fer et, le 7 octobre, il peut rentrer chez lui. Il remarchera grâce à un cuissard que M. Elser, coutelier de Strasbourg va lui fabriquer. Vivant à Versailles, le 8 septembre 1871, il opte pour la nationalité française, et le 1er mai 1872, il devient pensionné de l’état français. Devenu cordonnier, il épousera, à Paris, en 1873, Marie Anne Rogé.

La vie continuera pour beaucoup, même si elle va s’arrêter, pour beaucoup d’autres.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 14 septembre 2020