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Mais il n’y a pas que Reims, Châlons et Metz. Pour Strasbourg, la messe est dite. Son enfer ne fait que commencer.

Il y a aussi Verdun.

Verdun

La garnison de la ville compte 4 200 hommes, jeunes soldats, gardes mobiles et gardes nationaux.

Le 24 août, vers 9 heures du matin, les troupes allemandes envahissent les collines alentours. 15 000 hommes, sous les ordres du prince Georges de Saxe, prennent position. Ils sont accueillis par un feu de mousqueterie qui, malheureusement, n’a que peu d’effet, les prussiens étant protégés par les haies, fossés et palissades des jardins qui entourent la ville.

Pourquoi n’ont-ils pas fait tonner le canon ? Parce que le commandant de la place avait refusé de donner les clés des petites poudrières affectées aux bastions, aux officiers qui les commandent. Il faut une bonne demi-heure avant que la poudre soit accessible.

Pendant ce temps, un parlementaire vient demander au commandant de la place, le général Guérin de Waldersbach, de capituler. Ce dernier refuse.

C’est le signal de départ pour l’artillerie prussienne, qui fait pleuvoir 2 500 obus sur la ville pendant plus de quatre heures. Mais la garnison résiste. Cette résistance est en partie due à la prévoyance du préfet et du maire de Verdun, qui n’ont pas attendu les ordres de Paris, pour organiser la garde nationale sédentaire. Pour une fois, excepté l’incident de la poudre, une place forte était prête.

Devant cette résistance, l’armée prussienne va attendre le 26 septembre avant de s’attaquer sérieusement au problème. Cela va laisser le temps au commandant de finir les aménagements et compléter la défense de Verdun.

Mais avant cela, il faut enterrer les morts, civils et militaires, des bombardements. Le 25, une foule immense suit en silence la file des cercueils qui vont être inhumés dans l’allée des soupirs. Les actes de décès sont succincts et collectifs :

  • Ernest Rabut, 23 ans, né à Verdun,
  • François Antoine Henner, né à Bernwiller, 47 ans, cordonnier,
  • Pierre Gustave Lintz, né à Verdun, 25 ans, cordonnier,
  • Pierre Henry Baudard, né à Verdun, 16 ans,
  • François Joseph Gulgemann, du Bas Rhin, 43 ans, manouvrier et
  • Marie Saillet, née à Souhesmes, 35 ans, cuisinière, sont décédés le 24 août.

Ce sont les seuls décès indiqués dans le registre.

La garnison aura sept tués et dix-huit blessés dont quatre décèderont de leurs blessures.

Le siège ne fait que commencer.

Après la chute de Strasbourg et de Metz, l’armée allemande « libérée » par ces défaites, rejoint celle du siège de Verdun. La place forte capitulera le 8 novembre.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 24 août 2020