• Description

Le 22 août 1870, la sixième ambulance de la Société française de secours aux blessés quitte Paris. Elle est dirigée par le docteur Piotrowski et se rend à Reims. La veille, c’est l’ambulance Suisse, dirigée par la même société française qui est partie pour la même destination. Elle est sous les ordres du docteur Rouge, chirurgien en chef.

En Loraine, le docteur Coste, du 95e de ligne, quitte Plappeville pour Metz. L’ambulance doit traverser la Moselle sur un pont de bateaux. Alors qu’ils arrivent porte Mazelle, ils sont envoyés vers le mur d’un cimetière. L’infirmerie sera établie dans les bâtiments d’une grande pépinière où le personnel de l’ambulance établit son campement.

Pendant ce temps, l’armée prussienne organise le siège de Metz et l’armée française organise sa défense. Cette dernière occupe les principaux forts : Saint-Quentin, Plappeville, Saint-Julien et Queuleu, ainsi que les forts secondaires de Miollis, des Bordes, de Saint-Privat, de Bellecroix, la redoute du Pâté, la lunette d’Arcon et, bien évidemment, la Citadelle.

SiègedeMetz

Metz1870

Le génie saccage tout ce qui se trouve sous les canons de la ville, pour dégager la vue aux artilleurs, dans la zone de fortification de Metz.

Des maisons sont détruites, des jardins et des fossés sont nivelés, les arbres sont abattus.

Le génie ne fait pas dans le détail. Et cela va durer jusqu’à la fin du mois d’août.

C’est une étrange période d’inertie pour les soldats, qui, certes, se reposent des derniers combats, mais épuisent également leurs provisions, alors que le blocus empêche tout ravitaillement.

Au même moment, sous les yeux des français qui ont ordre de ne pas intervenir, les allemands pillent tout ce qu’ils peuvent dans les fermes abandonnées : bétail, fourrage, et autres denrées précieuses qui vont manquer aux français.

La veille, à Châlons, l’armée est partie, direction Reims. La ville est abandonnée à son sort, au grand effroi de la population. L’ambulance numéro 2, arrivée la veille, doit repartir pour rejoindre l’armée. Arrivée à Reims, elle doit y faire la jonction avec l’ambulance numéro 4. Mais le train qui les emmène s’arrête loin de la gare qui est complètement encombrée par les troupes et le matériel de guerre. Après plusieurs heures d’attente, le docteur Sée qui dirige l’ambulance, décide de décharger le matériel et de gagner la ville à pied. L’opération est longue et difficile, en l’absence de quai.

Arrivés à Reims, ils y retrouvent plusieurs délégués de la société, ainsi que les ambulances dirigées par les docteurs Trélat, Pamard et Rouge.

L’ambulance numéro quatre est arrivée à une heure avancée de la nuit et s’est installée sur les boulevards extérieurs, à côté de la porte Dieu-Lumière.

Les ambulances de la société présentes à Reims vont être rattachées aux corps d’armée. La 4e va suivre le 5 corps du général de Failly. La 2e va rejoindre le 12e corps, sous les ordres du général Lebrun.

Il semble que Metz soit déjà abandonnée par l’Etat-major et l’Empereur. Pour eux, la guerre se fera dans le secteur de Reims.

Pauvre Metz dont le siège va durer deux longs mois meurtriers. 

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 22 août 2020