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Le 30 juillet, l’empereur se rend compte, vu l’état de son armée, qu’il ne pourra pas exécuter les opérations prévues, telle que prendre l’offensive et franchir le Rhin vers Maxau. Les principales forces françaises étaient concentrées en Alsace et à Metz. Les sept corps d’armée, avec l’empereur à sa tête, aurait dû se réunir et prendre l’offensive.

Encore aurait-il fallu qu’ils soient tous prêts en même temps.

Le corps rassemblé à Belfort devait renforcer, à Strasbourg, celui du maréchal de Mac-Mahon, et le corps de réserve, formé à Châlons, devait remplacer, en Lorraine, ceux destinés à entrer en Allemagne.

Nous avons vu hier que l’état de l’armée ne le permettait pas. Tous les plans, si beaux en théorie et sur le papier, s’effondrent les uns après les autres, pour une simple question d’intendance. Les effectifs sont moitié moins que prévus et mal équipés. A cela vont s’ajouter les hésitations de Napoléon III, conseillé plus ou moins bien, par les officiers qui l’entourent. Doit-on attaquer Sarrelouis ou concentrer les efforts sur Sarrebrück ? Ou défendre Cadenbronn ?

La décision est finalement prise d’effectuer une reconnaissance offensive sur Sarrebrück.

Les ordres sont donc rédigés et envoyés à tous les corps d’armée. Ils doivent se rapprocher de la frontière. Les 2e et 3e corps doivent exécuter ce mouvement en un jour, le 31. Le 4e corps devra le faire en deux jours, les 31 juillet et 1er août.

Le quartier général du 2e corps est transféré à Morsbach, celui du 3e corps à Saint-Avold et celui du 4e à Boulay.

La journée du 30 juillet est une journée d’ordres : ordres donnés, ordres envoyés. Les estafettes et courriers ne chôment pas, pas plus que les télégraphistes.

Les ordres ne sont malheureusement pas forcément bien donnés ou complets. Pour les mouvements de troupes, le major général laisse aux commandants des corps d’armée, la liberté de fixer les heures de départ, sans tenir compte du fait que plusieurs corps d’armée vont prendre les mêmes routes, ce qui risque d'occasionner une belle pagaille, encore une.

La division Montaudon doit quitter Boucheporn à cinq heures du matin pour rejoindre Haut-Hombourg, en passant par Saint-Avold, où elle est sensée arriver à sept heures trente. Mais la première division du 2e corps doit quitter Saint-Avold vers neuf heures. Le hasard fera que le général Frossard, informé par le maréchal Bazaine de l’heure de départ, préviendra, à temps, le général Montaudon de n’arriver à Saint-Avold qu’à neuf heures du matin.

Les troupes doivent se déplacer, mais pas trop, au cas où l’empereur changerait d’avis et de cible.

Et n’oublions pas que les problèmes d’intendance ne sont toujours pas réglés. Mais les ordres sont donnés. 

Parmi ceux-ci, il en est des singuliers et pourtant essentiels : le maréchal de Mac-Mahon ordonne que chaque régiment d’infanterie ait une réserve de 1000 paires de souliers et chaque bataillon de chasseurs, une réserve de 400 paires. Pour cela, une voiture de réquisition, par brigade, sera affectée au transport des chaussures.

Le même jour, 600 cartes d'état major indiquant les routes qui conduisent au Rhin, sont envoyée au général Frossard, à Saint-Avold. 

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Il était temps !! 

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 30 juillet 2020