Une amputation de la jambe n'est jamais une chose facile.............. et cela l'était encore moins en 1870. Mais celle qu'a subi Adolphe Joseph Dhennin lui a coûté sa jambe droite mais a sauvé une tête.
Le 18 août 1870, la bataille de Saint Privat débute, à 8 heures du matin et s'achève, après un sanglant corps à corps, à 22 heures, par une victoire prussienne.
L'armée française a perdu 20 160 soldats : 5 237 tués, 14 430 blessés et 493 disparus.
Adolphe Joseph Dhennin, soldat au 9e de ligne âgé de vingt-six ans, natif de Lomme, dans le Nord, se prend une balle qui lui fracture la jambe droite. Deux jours plus tard, il est à Roncourt, dans une maison servant d'ambulance, aux mains de l'ennemi.
Au même moment, le docteur Bretnaker, médecin civil, retourne chez lui après avoir soigné de nombreux blessés. Il est intercepté par les prussiens qui, malgré ses dénégations, le considèrent comme un espion.
Après une discussion rude, il est conduit auprès du médecin en chef du 9e corps prussiens. Ce dernier, pour vérifier qu'il s'agit bien d'un médecin, le conduit auprès d'Adolphe et lui ordonne de lui amputer la jambe. Sacré sang-froid de la part du médecin car avec une telle menace, bien des mains auraient tremblées. Il sauva donc sa tête mais Adolphe, lui, perdit sa jambe.
La chance d'Adolphe, en dehors du fait qu'il fut amputé par un médecin et non par un espion, fut d'être envoyé à Moyeuvre où le même docteur Bretnaker put le prendre en charge et le guérir entièrement............ enfin, sans sa jambe bien sur.
Christine Lescène - Le blog d'une généalogiste - 25 mars 2016