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Le catastrophe de Critot

Les chemins de fer ont joué un rôle important mais totalement désorganisé durant la guerre de 1870 : transport de troupes et de ravitaillement, évacuation des blessés......... sans compter les gares transformées en ambulances.

Évidemment, il y a eu des catastrophes ferroviaires avec son lot de morts et de blessés, mais la censure de l'époque rend difficile la recherche d'informations.

Le 3 octobre 1870, La 8e compagnie du 20e bataillon de chasseurs à pied part rejoindre l'armée de la Loire par le chemin de fer.

En gare de Critot, une erreur de voie l'expédie contre un talus de garage : bilan quatorze morts et cent blessés.

Dans les registres d'état civil, aucune trace des soldats morts sur la commune et l'on pourrait douter de l'évènement si un acte, rédigé en marge n'en apportait la preuve, celui du décès du conducteur du train, François Romain, né le 28 novembre 1824 à Neuviller sur Moselle, domicilié à Tergnier dans l'Aisne.

Les témoignages de l'époque sont plus bavards. Parmi les morts durant l'accident se trouvent Pierre Joseph Cartry, du Pas de Calais, 31 ans, Jules Gustave Langon, de Paris, 26 ans, Jean Jacques Alphonse Heuzé du Calvados, 21 ans, Ambroise Cohu de Paris, 26 ans, Alfred Joseph Valenchon, de Paris, 26 ans, Joseph Marius Audibert du Var, 31 ans, Jean Baptiste Moreau de Vendée, 26 ans, Henri Adrien Hautemulle, 28 ans, Prosper Célestin Grelot du Loiret, 21 ans et Elie Durand de Seine et Oise, 19 ans.

D'autres sont décédés à l'hospice général, des suites de leurs blessures : Paul Joseph Vimont, de Paris 20 ans, fils du préfet de la Marne, Pierre Durand, du Calvados, 26 ans, Jules Lépicier du Loiret, 26 ans.

Parmi les blessés graves, on peut citer un vétéran de la guerre de Crimée et de la campagne d'Italie : René Louis Coulmy. Il dut subir l'amputation de la jambe droite, l'atrophie du pied gauche et la luxation et fracture de plusieurs côtes.

La dépêche officielle reçue à Tours le 5 octobre indique "15 morts, 15 blessés sans espoir et 80 autres blessés"

Un monument est érigé en mémoire de cet évènement, au point où la route de Saint Saëns traverse la ligne de Buchy à Clérès.

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Christine Lescène - Le blog d'une généalogiste - 16 mai 2016