Le 11 novembre 1870, dix heures du soir, Rémi Fromet, vingt-deux ans, est de faction au poste de Vineuil, Loir-et-Cher lorsqu'une patrouille des Pavés se présente au corps de garde. Ils viennent chercher le mot d'ordre au poste du bourg et après une courte conversation, ils repartent vers le poste des Pavés.
Cette patrouille est composée d'Henri Amiot et Raymond Gault. Ils sont à une quinzaine de mètre de Rémi lorsque celui-ci, en plaisantant, les met en joue avec son fusil et tire. Il croyait son arme déchargée. Les deux gardes sont touchés à la tête et grièvement blessés. L'un d'eux est recueilli et soigné chez M. Farou, adjoint au maire et l'autre chez M. Dion, aubergiste.
Remi est désespéré, il va voir les blessés et devant leur état, il s'en va. Il rentre chez ses parents, aux Quatre-vents, charge son fusil sans que personne ne le voit, dirige le canon vers sa bouche et avec son pied, il active la détente et se fait sauter la cervelle (dans le texte). La mort est instantanée.
Les deux blessés ont survécu.
Les archives de la gendarmerie contiennent de nombreux faits divers de ce genre.
Les jeunes soldats, peu et mal préparés à cette guerre, aimant frimer devant un public ébloui par leur "courage", ont provoqué des blessures graves et parfois des morts parmi les civils, ou entre eux. Comme si cette guerre ne faisait pas assez de morts !!
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 13 janvier 2017