Second siège de Paris :
L’armée a décidé de déborder le fort d’Issy sur deux côtés, afin de l’isoler. Pour cela, la prise du village des Moulineaux, poste avancé des insurgés, est nécessaire.
Dans la soirée, les troupes du 35e et 110e de ligne (division Faron), du corps Vinoy, attaquent le village et s’en emparent.
Au Val-Fleury, L’ambulance volante du marquis de Hertfort prend en charge trente-quatre blessés.
A Mayence, en captivité, Bertrand Descacq, des Landes, caporal au 3e voltigeurs décède de pneumonie. Ferdinand Faceau, du Loiret, soldat au 5e de ligne, décède de la petite vérole.
J’en profite pour faire un petit aparté sur le sujet. Dans de nombreux articles ou écrits, on parle des Versaillais contre les fédérés. C’est terriblement réducteur et induit en erreur. Il ne s’agit pas d’une gueguerre entre Versailles et Paris, entre deux villes, entre la Royauté-ancien régime archaïque (symbolisée par Versailles) et les novateurs d’un monde plus social (les communards).
Ce que l’on appelle les Versaillais, c’est l’armée régulière. Il s’agit des soldats des régiments de ligne, rescapés de la guerre, dont certains reviennent de captivité, qui n’ont pas été rendus à la vie civile, contrairement aux gardes mobiles. Ils obéissent au gouvernement français et viennent de toute la France.
Les fédérés sont les « révolutionnaires parisiens » qui veulent s’emparer du pouvoir en imposant leur vision du monde, sans tenir compte des élections nationales. Mais sont-ils tous des « communards » ?
Les combattants sont principalement des gardes nationaux parisiens. Beaucoup de soldats qui ont rejoint les fédérés n’ont aucune envie de la politique des communards. Ils rejettent le traité de paix et la fin de la guerre. Ils reprochent au gouvernement français qui a succédé à l’empereur, d’avoir renoncé au combat en sacrifiant l’Alsace et la Lorraine. D’autres suivent les idéaux véhiculés par la Commune, pour un monde plus social, sans religion, sans patron.
Qui a raison, qui a tort ? Je n’en juge pas, je me contente de compter les morts.
Mais cessons de réduire l’histoire à Versailles et Paris. Le petit gars de Marseille qui va mourir sous les balles de français dans les rues de Paris parce qu’il porte un uniforme de l’armée française n’a rien à voir avec Versailles. Quand je dis Marseille, je pourrais répéter la phrase avec un petit gars de Montauban, de Quimper, de Limoges, de Dijon, etc.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 26 avril 2021