Second siège de Paris :
Dans « l’officiel », la suppression de la presse est indiquée et « expliquée » par la commune en ces termes :
« Le Commune, considérant qu’il est impossible de tolérer dans Paris assiégé des journaux qui prêchent ouvertement la guerre civile, donnent des renseignements militaires à l’ennemi, et propagent la calomnie contre les défenseurs de la République, a arrêté la suppression des journaux : le soir, la cloche, l’Opinion nationale et le Bien public. »
La population parisienne n’apprécie pas du tout l’interdiction de ces journaux.
Malgré l’arrêté, « le bien public » parait le soir-même, au prétexte qu’il n’a reçu aucune notification.
Le journal est mis en vente vers quatre heures, mais une grande partie des marchands l’offrent, sans se faire payer. Alors qu’un de ces marchands est pris à partie par des « communeux », il est défendu par la foule présente. Quelques gamins qui distribuaient le journal sont arrêtés par une patrouille de gardes nationaux et emmenés, malgré l’opposition et la colère de la foule qui monte. Sifflés, hués, les gardes nationaux font mine de charger leurs armes pour éloigner les opposants et réussissent à emmener les petits livreurs de journaux.
Et pendant ce temps, les combats continuent. A dix heures du matin, des obus tombent sur les Ternes, dans les Champs-Elysées.
Jean Picard, soldat au 38e de ligne est blessé au coude gauche par éclat d’obus. Il en gardera le bras paralysé.
Au pont de Neuilly, Constant Alexis Bardican, vingt-trois ans, natif de Caen, Calvados, soldat au 39e de ligne, est blessé au pariétal droit par coup de feu.
L’ambulance volante du marquis de Hertford fonctionne, sous les ordres du Dr Anger, chirurgien chef. Jusqu’au 23 avril, elle va conduire quelques blessés à l’hospice Brézin et à Versailles.
En captivité, Anselme Superfin, soldat au 88e de ligne, est blessé dans la région cervicale, avec lésion de la 5e vertèbre cervicale, par coup de feu, à Lansdorff.
Alphonse Hochard, vingt-cinq ans, natif de Limours, Seine-et-Oise, garde mobile de la Moselle, est atteint de kératite double à Coblentz. Il perd complètement la vue.
A Mayence, en captivité, Jean Louis Garnier, de Saint-Fortunat, Ardèche, soldat au 2e voltigeurs, décède du typhus.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 19 avril 2021