Second siège de Paris :
La commune met en accusation les membres du gouvernement de Thiers et place leurs biens sous séquestre. Elle adopte le décret des otages, et arrête tous les suspects de complicité avec le gouvernement de Versailles. Pour chaque fédéré qui sera exécuté par ce dernier, trois otages seront mis à mort.
Les journaux hostiles à la commune, pratiquement tous, sont interdits. Les curés des paroisses de Paris sont arrêtés, leurs logements, ainsi que les couvents sont pillés. Le spectre de la Révolution française plane sur les congrégations religieuses. Sauf que, les communards ne guillotinent pas. Le journal « la Cloche » indique que cette dernière a été réduite à un tas de bois et de métal pour y mettre le feu. La commune préfère fusiller.
Les combats continuent.
Au 91e de ligne, le soldat Gally est grièvement blessé à la cuisse gauche par un éclat d’obus. Le soldat Gendre est blessé au tibia gauche par éclat d’obus. Le soldat Laperre est grièvement blessé à la jambe droite par un éclat d’obus. Le soldat Jacques Roubières reçoit un coup de baïonnette à la main droite.
A Chatillon, Julien Marie Le Puil, vingt-deux ans, natif de Mur, Côtes-d’Armor, soldat au 89e de ligne, est blessé à l’œil gauche par un éclat d’obus. Antoine Pichoire, soldat au 46e de ligne, est blessé à la poitrine par un coup de feu qui lui fait une large plaie au côté gauche de la poitrine, au creux axillaire et au bras, lui laissant une cicatrice profonde. François Marie Queré, vingt-un ans, natif de Calanhel, Côtes-d’Armor, soldat au 89e de ligne, est blessé aux deux cuisses par éclat d’obus. Michel Pierre Roussineau, soldat au 76e de ligne, est blessé au genou gauche par un éclat d’obus. Jean François Marie Guiader, soldat au 8e artillerie, a le fémur droit fracturé quand la roue d’un caisson lui est passée dessus.
A Clamart, Victor Lucien Edouard Notre, vingt-et-un ans, natif de la Loupe, Eure-et-Loir, soldat au 35e de ligne, est blessé par un coup de feu à la main gauche. René Salaün, vingt-neuf ans, natif de Bannalec, Finistère, soldat au 35e de ligne, a le calcanéum droit fracturé par un éclat d’obus.
En Province, les journaux titrent sur les évènements du 3 avril. Elle relate que 1 500 communards ont été faits prisonniers, dont deux de leurs « généraux », Duval et Henry. Escortés par la cavalerie jusqu’à Versailles, ils ont échappé de peu à la colère de la foule. Le général Pellé, de l’armée de Versailles, a été blessé à la cuisse par un éclat d’obus. L’armée continue sa marche sur Châtillon et Clamart.
Un entrefilet conte l’arrivée à Versailles, musique en tête et drapeau déployé, du 54e de ligne venant de Bitche. Le régiment est acclamé par la foule. Enfin des héros.
Dans le même temps, à Marseille, les troupes du gouvernement sont aux portes de la ville et se sont emparent du chemin de fer. Elles marchent sur la préfecture dont elles s’emparent pour y installer le quartier général du général Espivent. Cinq prisonniers sont envoyés au château d’If. L’insurrection de Marseille n’aura pas vécu longtemps.
A Mayence, en captivité, Jean Dulac, de Lyon, sergent au 3e voltigeurs de la garde, décède d’hydropisie. Joseph Beyrout, de Vérilbat, Jura, soldat au 76e de ligne, décède de dysenterie.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 5 avril 2021