A Paris, une manifestation « de l’ordre », à la place Vendôme est brutalement refoulée. C’est une manifestation de parisiens opposés à la commune. Il y a des morts et des blessés dont le baron Rodolphe Hottinguer. Il est banquier et régent de la banque de France depuis 1869.
Albert Dreyfus, vingt-six ans, natif de Mulhouse, de la 1ère section des infirmiers militaires, a la main droite fracturée par un coup de feu, place Vendôme. Il en restera handicapé du bras droit.
A Bitche, les Allemands se font plus pressants et menaçants. Le commandant Teyssier attend toujours les ordres.
Un mouvement des troupes allemandes resserre le blocus. Les soldats français courent s’atteler aux canons qui restent, et s’apprêtent à subir un nouveau bombardement.
La nouvelle de l’insurrection parisienne fait craindre au commandant Teyssier un prétexte de rupture pour les prussiens. Il décide donc d’entamer des négociations. Une première entrevue à lieu le 22 mars, sous le glacis du fort, en avant de la porte de Strasbourg.
A Cahors, il est trois heures du soir lorsque le 2e bataillon du 70e mobile débarque en gare. Il a été autorisé à garder ses armes et à défiler dans la ville, jusqu’à la caserne.
Une foule enthousiaste les accueille, contrastant durement avec l’accueil du 75e mobiles, à Blois. Le bataillon est désarmé le soir-même et licencié le lendemain.
Les deux autres bataillons, partis après eux pour Versailles, arrêtés au Mans où ils ont été de nouveau désarmés. Ils ne rentreront à Cahors que par lignes d’étapes. Mais un grand nombre d’entre eux, pressé de rentrer embrasser leurs parents, obtiendront l’autorisation de prendre, à leur frais, le chemin de fer. A la fin, seuls les cadres feront le reste de la route à pied.
En Suisse, depuis deux jours, une soixantaine de convois ferroviaires ramènent plus de 60 000 soldats français vers les frontières. D’autres arrivent par bateaux. Ils vont pouvoir rentrer en France.
Le 22 mars, à huit heures du soir, un millier de soldats français embarqués à Soleure dans un train de dix-sept wagons arrive à hauteur de Colombier. Une erreur d’aiguillage provoque une collision avec un train de marchandises chargé de houille, stationné sur une voie de garage. Vingt-deux hommes sont tués et soixante-douze blessés dans l’accident. Leur wagon a été littéralement broyé par le train de roues d’un autre wagon.
Premier accident ferroviaire | SHAN
Durant la guerre franco-allemande, l'armée de l'Est commandée par le général Bourbaki est refoulée sur la frontière helvétique et doit demander l'internement à la Suisse en janvier 1871. 87'000 soldats sont accueillis dans les différents cantons. Après la capitulation de la France et la signature de l'armistice le 28 janvier 1871, ces dizaines de milliers de soldats sont rapatriés chez eux.
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Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 22 mars 2021