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Paris : le comité central de la garde nationale occupe l’hôtel de ville. Il amnistie les prisonniers politiques, abolit les conseils de guerre et annonce des élections municipales pour le 22 mars.

Il nomme des commissaires pour gérer les finances, l’intérieur, la guerre, la préfeccture de police et les affaires extérieures. 

Bergeret est nommé commandant de la place de Paris. Mais le Comité central refuse de faire arrêter les maires d’arrondissement et les députés de la capitale.  Des négociations s’’engagent avec eux, dont Clémenceau et Lockroy.

Louis Blanc obtient l’adhésion des parlementaires parisiens à un projet de conciliation et, en échange le Comité central autorise les maires à reprendre possession de l’hôtel de ville.

Pour l’instant, la parole prime sur les actes.

Pendant ce temps, les troupes fidèles au gouvernement prennent possession du Mont-Valérien, pendant que les insurgés s’emparent des forts d’Issy, Vanves, Ivry, Bicêtre te Montrouge. Les autres forts sont occupés par les allemands.

Jusqu’au 24 mars, des comités révolutionnaires prennent possession des mairies d’arrondissement.

Lorsque le capitaine Mondelli, parti de Bitche, arrive à Paris, il n’y trouve plus le gouvernement. La sédition est maîtresse de la capitale. Le ministère est occupé par la garde nationale et un fédéré obligeant lui indique qu’il doit se rendre à Versailles.

A Saint-Genest, c’est le départ. Inconscient du drame qui se joue dans la capitale, le 75e mobiles rentre chez lui.

Une première étape de treize lieues, faite d’une traite, les conduit à Chinon. C’est là que vont se séparer les bataillons. Le 3e, du Maine-et-Loire, part pour Angers. Les autres, ceux du Loir-et-Cher, partent pour Tours.

Les étapes suivantes mènent ces derniers à Azay-le-Rideau, puis Tours, puis Amboise.

A Laval, les deux bataillons désarmés du 70e mobiles du Lot s’apprêtent à se mettre en route pour Cahors et rentrer chez eux.

Le 2e bataillon encore armé, doit les suivre deux jours plus tard. Mais un ordre les intercepte. Ils doivent rejoindre Versailles et combattre l’insurrection.

Le 2e bataillon encore armé part le premier, les deux autres le suivront après avoir récupéré leurs armes. La déception des mobiles est énorme.

A dix heures du matin, un train emmène le 2e bataillon du Lot et des troupes d’infanterie de marine. Il arrive à Chartres à huit heures du soir, et y stationne, en attente de nouveaux ordres.

A Blois, en l’église Saint-Saturnin de Vienne, une messe solennelle est dite pour le repos des militaires de la nouvelle garnison, du 43e régiment de marche, décédés au cours de la campagne.

Un catafalque a été élevé au milieu de la nef, toute tendue de noir. Les officiers, sous-officiers et soldats du régiment sont là, pour rendre un dernier hommage à leurs compagnons d’arme.

La nouvelle garnison n'a toujours pas le droit de traverser la Loire.

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A Mayence, en captivité, Eugène Coquelin, vingt-huit ans, de la Drôme, soldat au 54e de ligne, décède de pneumonie.

Joseph Ferdinand Lara, de la Manche, du 2e voltigeurs, décède de dysenterie.

Lois Dubosc, vingt-trois ans, des Landes, chasseur de la garde, décède du typhus.

Jean Dob, de Saint-Flour, soldat au 58e de ligne, décède de la petite vérole.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 19 mars 2021