A Bordeaux, la nouvelle de la prochaine libération de Napoléon III est parvenue aux bureaux du ministère. Il a fixé sa prochaine résidence en Angleterre, auprès de sa femme, dans la propriété de Chislehurst, près de Hastings.
Dès la nouvelle de la capitulation de Sedan, des émeutiers avaient envahi le jardin des tuileries, poussant l’impératrice à s’enfuir. Aidée par le docteur Evans, le dentiste américain de la Cour, elle a quitté la France pour l’Angleterre, au terme d’un périple qui l’a menée à Pacy-sur-Eure, Rivire-Thiourville, Lisieux et Deauville.
Accompagnée de sa lectrice, Mme Lebreton, elle a embarqué à bord du yacht, la « Gazelle », appartenant à sir John Burgoyne et accosté sur la côte Est de l’île de Wight, à l’aube du 8 septembre 1870.
Pendant ce temps, le prince impérial est arrivé à Hastings, sur la côte Sud de l’Angleterre. Sa mère l’y a rejoint et a loué, à Chislehurst, à vingt km de Londres, une gentilhommière de style géorgien appelée Camden Place. C'est dans cette demeure que, que Napoléon III décèdera, le 9 janvier 1873.
A Paris, quelques troubles sont signalés. Il s’agit de la mutinerie de quelques bataillons de la garde nationale, à Montmartre, Belle et la Villette. Rien de bien sérieux, d’après les observateurs.
A Vendôme, après le passage de la première division du IXe corps, c’est le tour de la deuxième division, avec, à sa tête, le général Manstein. Plusieurs régiments de dragons et de hussards blancs, à l’uniforme immaculé et brillant forment la cavalerie. La musique militaire les accompagne, joyeuse. Les allemands rentrent chez eux. L’ordre est parfait, et, malgré leur nombre, aucun désordre n’est à relever.
Malgré le mauvais état des routes, le service de voitures vers Blois est régulier. L’administration des postes a remis tous ses agents en fonction et, enfin, il est possible de correspondre avec toutes les communes du département.
Les trains de marchandises entre Paris et Vendôme circulent librement.
Les vendômois viennent d’apprendre que la garde nationale mobilisée vient d’être licenciée. Dans quelques jours, les hommes vont revenir. Les familles sont impatientes et inquiètes. Certaines sont sans nouvelle de leur fils depuis des semaines, voire des mois.
A Ulm, en captivité, Gilbert Berthon, de Champlet, Allier, soldat au 58e de ligne, décède de pneumonie.
A Mayence, en captivité, Adolphe Duhamel, de l’Indre, soldat au 24e de ligne et René Fromenteau, vingt-six ans, garde mobile de l’Indre décèdent tous les deux de pneumonie. Ils étaient entré à l’hôpital le 27 février.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 6 mars 2021