A Vendôme, le service des postes est toujours aux mains des allemands, ce qui ralenti énormément les expéditions.
Dix mille soldats allemands occupent encore le Vendômois. Ce sont des régiments de jeunes hommes qui ne sont pas encore allé au feu et que leurs officiers tiennent et entraînent d’une poigne de fer.
A Paris, l’assemblée fraichement élue siège. Les députés s’attribuent les départements.
Sur la nouvelle probable future ligne de front, les hommes passent le temps comme ils le peuvent. Paix ? Guerre ? Les exercices continuent pour les mobiles qui espèrent la paix, craignent la reprise des combats et pourtant, souhaitent leur revanche.
Il y a pourtant des soldats qui se battent sur le territoire français. Une insurrection a éclaté à Alger, vite réprimée. Deux fermes des environs de Batna ont été pillées et brûlées. Dans la province d’Alger, l’insurrection a gagné Tenief-Elsnaad et s’étend jusqu’à Bou-Metfa. Le gouvernement a demandé des renforts et quinze mille hommes avec canons et mitrailleuses sont arrivés de Toulon.
Le 1er mars, malgré l’arrivée des soldats et les gardes doublées, vers quatre heures du soir, des bandes parties du marché arabe, place d’Isly, se sont précipitées dans la ville basse, saccageant des magasins sur la route du palais du gouverneur, frappant les colons qui ont eu le malheur de croiser leur route.
Un autre groupe parti des hauteurs de la ville et commettant les mêmes exactions s’est dirigé dans la même direction.
L’alarme donnée, les francs-tireurs et les miliciens réussissent à cerner les émeutiers et à les acculer contre le palais du gouverneur. Vingt-cinq sont tués et une soixantaine sont grièvement blessés. Parmi les français, le premier président du tribunal et un des adjoints au maire sont légèrement blessés par balle.
Au matin du 2 mars, plus de cinq cents algériens sont sous les verrous.
Pourquoi de telles émeutes ? Le sacrifice des turcos pendant la guerre a poussé un grand nombre d’hommes de leurs familles à vouloir prendre les armes pour combattre en France et les venger, mais l’inertie de l’administration locale les en a empêchés. Leur rage s’est alors tournée contre elle et le passage de l’empire à la république n’a rien arrangé. Le nouveau gouverneur, un professeur, remplaçant l’ancien, un militaire, n’avait pas les compétences nécessaires pour diriger la colonie. La confiance que les algériens peuvent avoir envers leurs colonisateurs a disparu. L’Algérie bouillonne. Même si ces émeutes sont maîtrisées, elles n’augurent rien de bon pour l’avenir.
A Ulm, en captivité, Jean Vérisel, de Lyon, soldat au 4e régiment d’infanterie de marine, et Jean Calais, de Genac, Dordogne, soldat au 22e de ligne, décèdent de pneumonie. Dieudonné Fontanier, de Beauvigny, Nord, soldat au 62e de ligne, décède d‘affaiblissement d’estomac.
A Mayence, en captivité, Riboulet de la Dordogne, soldat au 76e de ligne, décède de la petite vérole. Louis Cordier, vingt-deux ans, du Doubs, soldat au 84e de ligne, décède du typhus. François Bouteny, du Finistère, soldat au 5e bataillon de chasseurs, décède à son tour, de cause indéterminée.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 2 mars 2021